"L'ultime fléau" de Frederik Pohl
L'histoire: Tout commence par le président des États-Unis, qui se met à bredouiller des paroles incompréhensibles devant des millions de téléspectateurs pendant son allocution de Noël...
Puis, c'est la Terre toute entière qui semble possédée du Démon et se mettre à commettre des horreurs. Viols, meurtres, suicides... l'humanité vient-elle de rencontrer le Fléau, l'ultime fléau qui la détruira?
Victime lui aussi de ces forces inconnues, Chandler cherche désespérément à en savoir plus: qui plonge ainsi le monde dans le chaos? Les démons sont-ils revenus? Les extraterrestres sont-ils arrivés? Ou bien faut-il chercher plus près, du côté de l'humanité elle-même?
La critique de Mr K: Voilà un petit livre de SF sympatoche que j'ai trouvé "par hasard et mal rasé" à Boulinier lors de notre escapade parisienne de début de mois de juin. Je l'ai pris uniquement par rapport au quatrième de couverture qui me paraissait bien mad, je ne connaissais pas du tout cet auteur avant ma lecture.
Le scénario n'est pas révolutionnaire: quelque chose ou quelqu'un réussit à contrôler les êtres humains et leur fait faire ce qu'il veut. Les puissants perdent la tête, les viols et meurtres se multiplient, les armes nucléaires sont lancées les unes contre les autres... l'humanité semble devenir folle. Tout l'objet du roman et la quête de Chandler sera de découvrir ce qui se trame derrière ces éléments inexpliqués et inexplicables. Cette manipulation des corps et des esprits m'a fait irrémédiablement penser à L'échiquier du mal de Dan Simmons, roman que j'ai érigé au rang de classique. Forcément, L'Ultime fléau souffre de la comparaison et se situe bien en dessous de ma référence. Cependant, on ne peut dénier une qualité à Frederik Pohl: sa capacité à maintenir et entretenir le suspens.
On suit donc les pérégrinations d'un humain ordinaire: Chandler. Le volume commence par son jugement pour viol et meurtre d'une jeune fille de 16 ans. Il était "possédé" et ne contrôlait plus ses faits et gestes. Cependant les autorités ont des doutes. À partir de là, suite à une intervention quasi-miraculeuse, il va errer dans les États-Unis dévastés, rencontrer une communauté religieuse luttant contre ces possessions à répétition et finir par rencontrer les responsables de ce fléau. Le livre se lit facilement mais le reproche qu'on peut lui faire, c'est son manque d'originalité. On a l'impression de l'avoir déjà lu, aucun élément ou personnage ne le font sortir du lot, on baigne dans le déjà vu et le classique pur et dur. Nulle surprise donc même au niveau du switch révélateur. L'écriture est simple mais aussi sans réelle qualité narrative, peu accrocheuse. Il arrive que l'on n'ait pas envie de replonger dans l'histoire ce qui en fait pour moi un défaut majeur.
Reste cependant une histoire maîtrisée qui absorbera sans aucun doute les lecteurs moins expérimentés dans le genre SF. Une lecture tout juste moyenne qui ne m'encourage pas à explorer davantage la bibliographie de cet auteur. Petite déception donc!