"Dehors les chiens, les infidèles" de Maïa Mazaurette
L'histoire: "Dehors les chiens, les enchanteurs, les impudiques, les meurtriers, les idolâtres. Moi, Jésus, je suis l'étoile brillante du matin." Apocalypse de Jean, XXII, 15-16.
Quatre-vingts ans après la défaite des forces de la Lumière face aux Ténèbres, le monde ne connaît plus que la nuit éternelle. Seul espoir de voir un jour se lever le soleil: la Quête. Tous les cinq ans, un groupe de cinq adolescents spécialement entraînés part à la recherche de l'Etoile du Matin, arme légendaire, seule capable de lever la malédiction divine qui frappe l'humanité.
La critique Nelfesque: J'avais gagné "Dehors les chiens, les infidèles" à un concours sur le net et depuis quelques mois, ce roman trainait dans ma bibliothèque. Quand Cachou a proposé une lecture commune, j'ai sauté sur l'occasion pour enfin le lire.
Dès le premier chapitre, on rentre dans le vif du sujet. Avec l'impression de prendre le train en marche, il faut s'accrocher pour situer l'action et les différents personnages de cette histoire. On fait tout de suite connaissance avec Spérance et Vaast, respectivement Guide et espion, lors d 'une mission importante dans leur Quête vers l'Etoile du Matin: l'attaque d'une Bibliothèque et la torture d'un Lettré dans le but de lui soutirer des informations. Ca commence fort. Nous rencontrerons ensuite les 3 autres quêteurs de la bande: Astasie, Inquisitrice et soeur de Vaast, Lièpre, sentinelle, et Cyférien, garant royal.
Chaque personnage a sa fonction et son caractère propre, assez caricatural mais se complétant bien. Sans surprise, j'ai deviné bien avant le déroulement de l'intrigue certains rapprochements et certains destins mais il n'empêche que "Dehors les chiens, les infidèles" est un très bon page turner avec son lot d'action et de rebondissements. Ah ça, on ne s'ennuie pas et je pense que c'est en partie là que réside la force de l'écriture de Maïa Mazaurette. En partie seulement car l'autre bonne surprise vient du fait que malgré une quatrième de couverture laissant entrevoir les gentils d'un côté (Auristelle et son peuple) et les méchants de l'autre (l'Occident Noir), on s'aperçoit très rapidement que c'est bien plus complexe que ça en a l'air. Loin du manichéisme, on découvre des parts d'ombre chez les Quêteurs mais aussi chez les membres de la famille royale ou encore chez les hommes de foi. Pour bon nombre de personnages, on retrouve des envies de vengeance et de pouvoir. Rien n'est tout blanc ou tout noir, l'équilibre est précaire et même si chacun tend vers le même but, les chemins pour l'atteindre sont multiples.
Je ne comprends pas vraiment pourquoi "Dehors les chiens, les infidèles" est classé en "Fantasy". Il n'y a là pas de magie ni de magiciens, pas de sorciers non plus. Certes la religion et les croyances prennent une place importante dans le récit mais cela suffit-il? Je ne suis pas assez calée pour répondre à cette question mais je vois plus ce roman comme un ouvrage post-apocalyptique. Le progrès a mené le monde dans une nuit sans fin, les hommes ont régressé, présentant même des transformations physiques pour certains afin de s'adapter à ce nouveau mode de vie. Une catastrophe a eu lieu et peu à peu, une époque proche du Moyen-Age donnant une place importante à la religion a fait son apparition. Les croyances ont pris le pas sur les sciences et c'est la Foi qui régit le monde.
Au final, même si j'ai eu l'impression de lire un tome 2 et non une oeuvre unique et que ce roman ne restera pas dans les annales, j'ai été séduite par la qualité qu'a l'auteur de tenir le lecteur en haleine et par la vision du Bien et du Mal qu'elle nous propose.
A lire également les avis de mes compagnons de lecture: Cachou, Endea, Guillaume, Julien Naufragé, Lhisbei, Val et Calenwen.
(j'ai programmé la mise en ligne de cet article et ne peux donc pas linker l'ensemble des billets de mes compagnons de lecture commune. Je complèterai au fur et à mesure.)
Ce roman entre aussi dans le cadre du Challenge [Fins du Monde] de Tigger Lilly.