"La Nuit du faune" de Romain Lucazeau
L’histoire : Au sommet d’une montagne vit une petite fille nommée Astrée, avec pour seule compagnie de vieilles machines silencieuses. Un après-midi, elle est dérangée par l’apparition inopinée d’un faune en quête de gloire et de savoir. Le faune veut appréhender le destin qui attend sa race primitive. Astrée, pour sa part, est consumée d’un ennui mortel, face à un cosmos que sa science a privé de toute profondeur et de toute poésie. Et sous son apparence d’enfant, se cache une très ancienne créature, dernière représentante d’un peuple disparu, aux pouvoirs considérables. À la nuit tombée, tous deux entreprennent un voyage intersidéral, du Système solaire jusqu’au centre de la Voie lactée, et plus loin encore, à la rencontre de civilisations et de formes de vies inimaginables.
La critique de Mr K : Voici un ouvrage dont j’avais hâte d’entamer la lecture lorsque j’ai appris son existence. La Nuit du faune de Romain Lucazeau par sa quatrième de couverture et ses ambitions semblait parfaitement convenir à mes goûts et à ce que j’attends d’un bon livre. Malheureusement, assez rapidement, je me suis rendu compte que l’ouvrage ne me convenait pas du tout, qu’il ne me parlait pas et surtout qu’il me rebutait. J’ai tout de même persévéré et j’ai réussi à le terminer au prix de gros efforts.
Le postulat de base est top. C’est la rencontre improbable de deux êtres que tout semble séparer sur la Terre qui est en train de mourir. Dans une espèce de bulle préservée, une petite fille (du moins en apparence) vit une vie paisible et solitaire. Elle est la descendante d’une espèce disparue, elle a vécu mille vies. C’est un faune qui vient à sa rencontre, représentant d’une peuplade primitive qui craint pour son avenir et l’envoie chercher le savoir, tout le savoir que la jeune fille représente (elle est élevée quasiment au niveau de déesse par les croyances locales).
Suite à un premier contact décalé, voire drôle, les échanges débutent et finissent par conduire à un voyage par delà l’espace. Sous couvert de quête de connaissance, de parcours initiatique, nous traversons les mondes, les galaxies, rencontrons des formes de vie plus ou moins étranges et les deux compagnons de voyage discourent, philosophent sur la nature des choses et le déroulé du temps. Avouez que le pitch est plus que tentant et que ça donne envie !
Mais voila, l’auteur m’a perdu très vite, à vouloir donner trop de sens, couvrir l’étendue immense des attentes du lecteur en matière de contenu, il fournit un texte trop complexe pour moi, trop nébuleux, qui a fini par me perdre. Il aurait peut être fallu que je me réserve deux jours sans travail, sans femme, sans Little K (20 mois au moment de ma lecture) pour pouvoir appréhender totalement cette lecture qui m’a paru absconse et s’est révélée rébarbative comme jamais. J’avais même l’impression par moment d’être stupide, limité intellectuellement tant je ne comprenais pas ce que je lisais. Certes je ne suis pas Einstein, j’ai mes limites comme tout le monde mais franchement là, c’est le pompon !
D’où une grande frustration. C’est pour cela que j’ai continué à lire l’ouvrage, essayant de me raccrocher aux personnages par exemple. Peine perdue, l’empathie ne fonctionne pas non plus, je les ai trouvés froids et uniquement cérébraux. Impossible de m’attacher à eux. J’ai aussi essayé de me raccrocher au style, Romain Lucazeau écrit bien et finement. Là encore, pas de coup de foudre, j’avais l’impression parfois de lire un manuel de philosophie... Pour ça j’ai déjà ce qu’il faut à la maison avec mon Cuvilliers datant de mes années lycée.
Bref, voici un ouvrage que je n’ai pas compris, pas aimé du tout. Il faut croire qu’il ne m’était pas destiné. J’ai consulté quelques sites et blogs amis pour savoir si j’étais le seul dans ce cas là. Les avis sont très tranchés, certains crient au génie d’autre à la branlette intellectuelle indigeste. À vous de choisir (ou pas) votre camp camarade.