Motocultor Festival, Saint-Nolff (56), 15-08-14
Bon... je l'avoue, j'avais laissé le temps passé et je n'avais jamais posté mon report de l'édition 2013 du festival Motocultor, petit frère bien roots du Hellfest. Je me rattrape cette année avec une petite expérience partagée vendredi dernier avec Miss C, Miss P, deux copines que j'ai embarqué dans ma caisse, direction Saint-Nolff pour une journée de bon gros son comme on les affectionne. L'ami F nous a rejoint à partir de la fin d'aprèm. Pas de Nelfe cette année, aucun groupe de l'affiche ne lui disait. N'ayant pu me rendre au Hellfest cette année pour cause de restriction budgétaire, je comptais énormément sur cette journée pour accumuler les bonnes vibrations avant les échéances à venir.
Quel bonheur de retourner au sein de la tribu métalleuse! On a un peu l'impression de pénétrer dans un autre monde dès que l'on a franchi l'entrée: le défilé de prêt à porter de t-shirt de groupes où le noir domine commence, c'est parti pour une immersion de 14h dans la transgression, l'amitié et l'esprit de franche camaraderie!
Ici c'est une toute autre dimension que le Hellfest, 5000 festivaliers sont attendus pour la journée et il n'y a que deux scènes. C'est la deuxième année que l'événement a lieu au parc de Kerboulard (sic!) et des améliorations ont été apportées en terme de confort, ce qui nous a agréablement surpris: plus de toilettes, stands restaurations en plus et davantage de douches dans le camping festival. La Coreff de Carhaix reste le carburant principal du métalleux pour lui permettre de profiter au maximum du déluge sonique qui s'apprête à s'abattre sur lui. Étant capitaine de soirée, je m'en suis jeté quelques unes et j'ai stoppé les frais après 20h en passant à la Hollypop, une boisson bio bien mystérieuse, au goût particulier et dont la principale vertu est d'être sans alcool et originale.
Question temps, nous n'avons pas été gâté avec notamment une bonne séance de douche collective avec rapatriement sous les tentes d'un market bien achalandé où je me suis pris le T-shirt du festoche et un sweat à capuche Emperor (Rooooaaaarrrrr!). 45min plus tard, le temps s'est stabilisé mais l'humidité a fait baisser la température notamment quand la nuit est tombée. Heureusement, nous avions plusieurs couches à superposer et l'atmosphère électrique a réchauffé les lieux permettant de profiter au mieux d'une journée tout bonnement géniale en terme de découvertes et de confirmation avec des sets mémorables et presque aucune déception. Let's go!
Arrivés seulement à 13h30, nous avons raté la prestation du groupe de Black métal français The great old ones, petite déception pour moi étant grand amateur de ce mouvement métalleux bien sombre et torturé. Nous avons donc commencé avec Temple of Baal, black et français lui-aussi. Le concert fut réussi malgré une certaine tiédeur dans les riffs et une ambiance assez calme. Bonne entrée en matière tout de même qui a permis d'appréhender le dispositif technique. Il faut bien avouer que ce ne fut pas toujours parfait à ce niveau mais dans l'ensemble les oreilles furent préservées avec l'ajout de bouchons pour certains concerts plus "extrêmes". La douche collective a eu lieu pendant le concert de Huata, groupe de Doom qui fera dire à votre serviteur et quelques plaisantins que c'est le genre Doom en son entier qui était responsable des trombes d'eau (le Doom est un genre très lent et heavy du métal, considéré comme mou par nombre de métalleux). Après une interruption de 20min (clash électrique en tout début de set), Tank a pu livrer un concert de Death carré et rempli d'énergie. Pas de grosse identité personnelle mais une volonté de bien faire malgré les éléments déchainés qui m'a touché et m'a inspiré quelques séances de headbanging toutes en retenue et intériorité (si si c'est possible!).
La première grosse claque et sans doute pour moi la plus belle découverte de cette édition, le groupe de thrash américain Havok qui a fait un set extraordinaire entre revival et puissance toute en maîtrise. Le guitariste s'est livré à des solos très inspirés, venus tout droit des 70' et le groupe dans son ensemble s'est révélé généreux, enthousiaste et puissant. Un pur bonheur pour l'amateur de Thrash que je suis, je suis ressorti le sourire vissé aux lèvres! Place ensuite à un véritable phénomène venu tout droit du Québec, Mononc'Serge. Hurluberlu seul sur scène et uniquement accompagné de sa guitare sèche, c'est un peu l'anachronisme de cette journée tant il apparaissait en décalage avec le reste de la programmation, livrant un set acoustique et rigolard qui personnellement m'a laissé de marbre. Pas une catastrophe mais pas un coup de cœur non plus, on en a profité pour se vider quelques godets et planifier la suite des opérations. Justement, c'était au tour ensuite de Dawn of Might, régionaux de l'épreuve venus de Carhaix, jeune groupe de Death métal vainqueur du tremplin et véritable sensation de cette journée. Le groupe a sorti son premier EP en début d'année et a livré un set de toute beauté entre puissance primale et finesse du jeu des musiciens. Là encore, un très bon guitariste et un chant guttural à souhait. Une expérience vraiment sympathique, ils sont à suivre c'est sûr! Le groupe Dagoba (Death indus français) qui jouait juste après ne m'a pas laissé de souvenir mémorable tant ils ont été éclipsé par le concert précédent et une tendance à "se la jouer" malvenue dans ce type de musique.
Place alors à Andréas et Nicolas, classés comme Super chanson et trublions hilarants si on aime le gras, l'absurde et le délire total. Accompagné d'un singe batteur et d'un coq repassant des chemises (!!!), les deux gugusses ont produit un véritable one man show avec participation active du public, de bon aloi pour l'ambiance et le plaisir des spectateurs. Tour à tour, le chanteur a retrouvé son jean, décapité à la tronçonneuse un chat en peluche, rendu un vibrant hommage ironique à Will Smith et le jeu du sac poubelle (10 chansons ultra-courtes en 2 minutes de concert, choisies au hasard par une main innocente venue du public, une instit'!). J'ai adoré!
Était venu le temps d'Ensiférum, groupe Viking metal venu de Finlande! Folk métal épique, une mouvance en vogue depuis quelques années, le show a été épique à souhait avec un groupe visiblement au sommet de sa forme. Chants, riffs et ambiance garantie pour un concert festif et roots à la fois. Une vraie découverte pour moi qui ne suis pas forcément un grand adepte d'Amon Amarth (surtout en album), leader de ce genre et monstre ultra-efficace en concert. Enchaînait le groupe Cancer (gloups!), bien lourd et efficace mais durant lequel nous nous sommes restaurés de sandwichs maison avant la dernière ligne droite qui s'apparentait à une belle série de concerts dantesques!
Ma grosse claque de l'année Entombed AD, death métalleux suédois que j'adore en concert pour les avoir déjà vu sur un triple plateau il y a quelques années. Énormissime techniquement avec en sus une reprise de Goblin (groupe 70' connu pour ses musiques de films notamment pour Dario Argento) tirée de la BO de Suspiria (film culte!), j'ai passé un moment de pure extase prolongée avec un groupe carré, efficace et à l'énergie sidérante. Grosse descente par contre avec la prestation abominable de Trollfest, groupe de Balkanic métal sensé être drôle et efficace. Véritable épreuve pour les oreilles (micro d'un chanteur mal réglé), je n'ai jamais réussi à rentrer dans l'univers sautillant et guttural de ce groupe atypique. Dommage, mais en même temps, on ne peut pas plaire à tout le monde et ils ont reçu tout de même un bon accueil à Saint-Nolff où nombre de leurs fans ont répondu présents. J'ai pu quant à moi en profiter pour avoir une discussion philosophique autour des blocages urinaires de certains festivaliers avec un camarade de galère attendant son tour pour pouvoir se livrer à un besoin naturel pressant. C'est aussi ça la magie des festoches métal, de la bonne humeur, de la régression mentale et de belles rencontres aussi étonnantes que vraies et sans préjugé. On a tout de même croisé le petit chaperon rouge, le grand méchant loup, des vikings, des hugs men en manque d'affection et toute une pléthore de déguisements plus décalés les uns que les autres durant cette journée.
Sommet de cette journée, concert très attendu, les allemands de Kreator, groupe de Thrash ultra léché et énergisant à souhait, n'ont pas déçu. Je suis un gros fan et je n'ai pas senti le temps passer, c'est toujours trop court quand c'est si bon! Mélange de nouvelles compos et de classiques dont le cultissime Violent Revolution, du bonheur et de la sueur par litres entiers à faire pâlir Bernard Frédéric (spécial dédicace à ma chérie d'amour Nelfe), un concert dantesque avec wall of death et deux circle pitt (Yes! Yes! Yes!) et ils nous laissaient pantelants et abasourdis par tant de puissance, de talent et de proximité avec un public entièrement acquis à sa cause. Quelle fierté de porter un de leur T-shirt durant toute cette journée! Wouah! J'en reviens toujours pas! 2ème grosse claque de la journée! Le dernier concert programmé, Malevolent Creation (Death métal US) n'a pas bouleversé mes expériences précédentes malgré une belle énergie et un bon son. Nous nous sommes dirigés vers la sortie à la toute fin de leur concert, la chape de froid ayant commencé à nous saisir après le set de Kreator. Au final, retour à la maison à 3h00 et un petit after-debriefing avec les amis.
Très bonne journée dans une vie, bonne programmation, les batteries métal rechargées à bloc. Je suis fin près pour la suite des événements!