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Le Capharnaüm Éclairé
1 août 2019

"Le Sphinx" de Graham Masterton

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L’histoire : Au cours d'un cocktail, Gene Keller, jeune politicien ambitieux, fait la connaissance de Lorie Semple, une jeune femme d'origine égyptienne. Il tente de la revoir, mais elle le fuit. En essayant malgré tout de s'introduire chez les Semple, Gene est victime d'une agression. Soigné par la mère de Lorie, une femme aussi belle et mystérieuse que sa fille, il apprend qu'elles descendent d'une ancienne tribu qui vénérait Bast, le Dieu-lion.

Après bien des réticences et des propos étranges, Lorie fini par accepter d'épouser Gene. Mais les incidents troublants se multiplient. Outre sa prédilection pour la viande crue, la jeune femme, une nuit, sort de la propriété. Quand elle revient au petit matin, elle est entièrement nue et couverte de sang...

La critique de Mr K : Petit plaisir coupable estival aujourd’hui avec Le Sphinx de Graham Masterton, ouvrage de la collection Terreur des éditions Pocket qui me rappelle allégrement mes jeunes années lectures. Lire cet auteur est toujours synonyme de divertissement et même si sa bibliographie peut s’avérer inégale, on se plaît à doucement frissonner au fil des récits échevelés qu’il nous livre. Beauté fatale, vieilles traditions ésotériques et héros imbu de lui-même sont au programme d’un ouvrage qui ne m’a résisté qu’un après-midi !

Des yeux verts perçants en Diable, des courbes plus que généreuses à se faire damner un Saint, elle a du charme Lorie Semple ! C’est bien simple, à un cocktail de haut vol, Gene Keiller ne voit qu’elle et le voila ensorcelé. Ce jeune affairiste de la politique brave les refus de la belle, et la relance sans cesse tant il est instantanément tombé fou amoureux. Il est tellement pris par la passion qu’un soir, il tente le tout pour le tout et pénètre dans la demeure familiale par effraction et finit assommé ! À son réveil, sa future belle-mère lui apprend qu’elle lui donne sa bénédiction et voila bientôt l’heureux homme marié. Mais voila, les apparences se révèlent une fois de plus trompeuses et très vite Gene tombe de Charybde en Sylla à base de révélations successives mêlant meurtres sanglants et vieille lignée égyptienne qui tente de survivre coûte que coûte.

Comme dans ma lecture précédente de Masterton (Le Djinn), le héros m’a laissé de marbre. Finalement assez suffisant malgré les airs qu’il se donne, limite misogyne envers sa secrétaire (un amour de jeunesse dont il aime entretenir volontairement ou non les braises à l’occasion), possédant globalement une perception vieux jeu de la femme et des apparences, on prend assez vite plaisir à le voir essuyer ses premiers déboires. Dévoré par le désir, puis la culpabilité, il embarque dans une histoire d’amour dont il ne soupçonnait pas la part d’ombre ! Frustré, perdu et en quête de repères, il mange ses doigts à de nombreuses reprises... En face, la personnalité de la jeune femme évolue fortement et celle qui pouvait s’apparenter au départ à une proie facile cache un lourd secret qui va faire basculer le récit vers un fantastique aussi insidieux qu’efficace. Ok, les personnages sont un peu caricaturaux, on retrouve des recettes déjà éprouvées mais la mayonnaise prend bien et le mix entre le monde politique et vieille croyances surgit des âges anciens fonctionne bien. Et puis, c’est bien connu, c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes.

Le genre est maîtrisé une fois de plus par Masterton qui distille le suspens avec subtilité. Certes les vieux de la vieille vont percer bien des mystères avant leur divulgation officielle mais la gradation de la tension est là, le présent réaliste bascule à l’improviste vers un ésotérisme oriental aussi létal que séduisant et l’on se plaît à se demander jusqu’où l’auteur va aller. Le bât blesse quelque peu avec une fin que je qualifierai finalement d’heureuse (à modérer cependant), personnellement j’aurai été plus loin dans l’horreur et le pessimisme, vu les forces en jeu dans ce roman, ça aurait été plus logique... Reste un récit rythmé, bien mené qui à défaut de réellement surprendre se révèle plaisant et efficace. Une bonne série B que les amateurs apprécieront comme une chouette petite confiserie !

Egalement lus et chroniqués du même auteur au Capharnaüm éclairé :
Le Portrait du mal
Magie des neiges
Apparition
La Cinquième sorcière
- Le Jour J du jugement
- Le Trône de Satan
- Le Djinn

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