"City of darkness" de Pou Soi Cheang
L’histoire : Dans les années 80, le seul endroit de Hong Kong où la Loi Britannique ne s’appliquait pas était la redoutable Citadelle de Kowloon, une enclave livrée aux gangs et trafics en tous genres.
Fuyant le puissant boss des Triades Mr. Big, le migrant clandestin Chan Lok-kwun se réfugie à Kowloon où il est pris sous la protection de Cyclone, chef de la Citadelle. Avec les autres proscrits de son clan, ils devront faire face à l'invasion du gang de Mr. Big et protéger le refuge qu'est devenue pour eux la cité fortifiée.
La critique de Mr K : 4/6. Une session ciné bien déjantée au programme de la chronique du jour. Affrontements entre gangs, une cité anarchique, un héros au mystérieux passé pour un déluge d’action what the fuck et une réalisation au top. Certes c’est balisé et sans surprises mais c’est ultra efficace. Suivez le guide.
Années 80, Lok un clandestin tout fraîchement débarqué à Hong Kong, gagne de l’argent en participant à des combats clandestins organisés par Mr Big, le big boss de la triade la plus puissante de la cité. Ce dernier le remarque, il faut dire que Lok se bat extrêmement bien (le premier combat met dans le mille direct) et lui propose de lui fournir des faux papiers. Deux semaines passent, arnaqué et poursuivi, Lok trouve refuge dans la cité de Kowloon, lieu recueillant les déshérités de toutes sortes gouverné par le mystérieux Cyclone. Seule règle : ne pas foutre la merde et se faire petit.
La règle est simple et s’appuie sur la nécessaire collaboration et entraide entre habitants. Après des débuts rugueux, Lok commence à s’y sentir bien et multiplie les petits boulots (coursier, cuistot…). Il se fait des potes (aaah les scènes de Mahjong, j’adore ce jeu !), se rapproche de cyclone en qui il retrouve la figure paternelle qu’il n’a jamais eu (il est orphelin, le pauvre) et tout semble aller pour le mieux dans le meilleur du monde. Mais la révélation autour de l’identité de Lok va tout bouleverser et provoquer une guerre dont personne ne sortira indemne. Je peux vous dire que ça se déchaîne !
J’évacue de suite les points noirs du métrage à savoir son manque de profondeur en terme de scénario, on est dans du cousu main, de l’appuyé. En même temps c’est ce qui fait le charme des productions cinématographiques locales. Ralentis appuyés, postures de bourrin dans les scènes à forte émotion, le côté carré / caricatural des rapports humains. Si on décide de laisser ça de côté, ça passe crème. Perso, je suis dans ce camp là.
On est dans une ambiance à la western, le côté urbain renforce une tension palpable à chaque instant. Les décors sont tout bonnement bluffants. L’immersion est totale dans cette enclave isolée où chacun se débrouille et règle ses problèmes à sa manière. On côtoie au plus prêt la précarité, la souffrance mais aussi un esprit communautaire soudé et ouvert. Il y a clairement une dimension sociale à ce film qui certes ne fait pas dans la dentelle niveau message mais donne à voir une vision intéressante de la lutte des classes (à grand coup de poings lol).
Niveau baston, on se régale. Depuis The Raid 2 (au dessus tout de même), je n’ai pas pris une telle claque. Quelles virtuosité et inventivité ! Les combattants sont impressionnants et se servent de tous les éléments du décor à une vitesse dingue, remarquablement servis par un orfèvre de la caméra. On en prend plein les mirettes, ce n’est finalement pas si gore (à part quelques plans), on pouvait s’attendre à pire vu les coups de tatanes que les protagonistes s’envoient. Les acteurs assurent avec une mention spéciale pour l’acteur principal qui possède un charisme certain.
Il paraît qu’il s’agit d’une adaptation de manga, je ne le connais pas et je pense m’y intéresser car le métrage est une belle réussite. Si on aime ce genre de spectacle, on passe un excellent moment.