Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le Capharnaüm Éclairé
20 mai 2019

"Le Djinn" de Graham Masterton

001

L’histoire : Un collectionneur d'antiquités de Moyen-Orient meurt dans des conditions aussi étranges que soudaines. Sa veuve parle d'une obsession fanatique que lui aurait inspirée une poterie très ancienne, une jarre mystérieuse qui, semblerait-il, contiendrait un esprit maléfique... un djinn. Et voici que ce djinn redoutable, terrifiant, cherche bel et bien à se matérialiser et que, pour y parvenir, il déploie les pires abominations...

La critique de Mr K : Petit plaisir coupable aujourd’hui avec un Graham Masterton sorti de ma PAL lors de mes dernières congés. J’adore cet auteur qui livre bien souvent des romans d’épouvante efficaces, bien saisis en terme de gore et avec un sens du rythme soutenu et addictif. Avec Le Djinn, il s’attaque à sa manière au mythe de la lampe merveilleuse et propose une course contre la montre haletante qui se lit en un après-midi !

Suite à la mort de son parrain, le héros, un extra-lucide arnaqueur en petite forme, se rend compte que le disparu ne tournait plus rond depuis un certain temps. Ce passionné de sciences et de cultures orientales a ramené lors d’un de ses voyages une mystérieuse jarre qui semble avoir une emprise diabolique sur celui qui la possède. Selon la légende, elle renfermerait un djinn, une créature / démon des airs qui terrifie les enfants dans les contes. Sauf qu’ici elle est bien réelle et ne demande qu’une chose : qu’on la libère ! Les événements et morts suspectes commencent à s’enchaîner et la menace se fait de plus en plus insidieuse. Mais comment peut-on combattre une entité plurimillénaire qui semble invincible ? Surtout quand personne ne vous croit et que seul une poignée de personnes est prête à vous emboîter le pas...

Ce roman est de facture très classique, n’attendez pas la moindre surprise lors de sa lecture. Cette petite déception dite, le reste est très bon et surtout efficace. On frissonne pas mal et franchement on en redemande. Difficile en effet de relâcher ce livre avant la fin tant on est pris par l’histoire, les rebondissements et finalement la possibilité de livrer le monde à un djinn pas très engageant. C’est mon côté sadique qui s’exprime, on aimerait bien parfois que les forces obscures gagnent. Une fois de plus la menace sera battue mais à quel prix ! Cruel avec ses personnages (comme souvent avec lui), Masterton leur réserve un destin peu enviable.

À ce niveau, je dois avouer que j’ai largement préféré les seconds rôles que j’ai trouvé remarquablement croqués avec concision et efficacité. La marraine possédée, sa dame de compagnie étrange, un docteur émérite courageux et branque, une jeune femme spécialisée dans la rétrocession d’Antiquités à leur pays d’origine sont autant d’âmes qui vont révéler bien des secrets à la lueur du danger qui les guette. Le héros par contre m’a laissé froid, pas très crédible, faussement cynique, volontiers misogyne par moment (ne vous inquiétez pas il mange ses dents à plusieurs reprises), on en viendrait à souhaiter que la mort le frappe tant il peut se révéler agaçant. Un coup dans l’eau à ce niveau là.

Les codes du fantastique sont parfaitement respectés avec notamment un basculement dans le surnaturel qui se déroule petit à petit avec des allers retours entre passé et présent, l’irruption de phénomènes inquiétants qui font monter la pression comme il faut et cette fois-ci, une certaine économie au niveau des détails sordides. Plus soft mais du coup plus évocateur, laissant libre court à l’imagination, le lecteur est vraiment pris au piège. Quelques références culturelles et historiques complètent l’opus à l’occasion, donnant une vision assez effrayante de quelques histoires populaires que l’on a pu nous raconter étant petit (Aladin et la lampe merveilleuse, Ali Baba et les 40 voleurs notamment).

Bien écrit, allant à l’essentiel, on passe un bon moment avec Le Djinn même si je dois avouer que ce n’est pas mon préféré de l’auteur. Une bonne distraction en tout cas qui conviendra à tous les amateurs de récits d’épouvante pas prise de tête.

Egalement lus et chroniqués de Masterton au Capharnaüm éclairé :
Le Portrait du mal
Magie des neiges
Apparition
La Cinquième sorcière
- Le Jour J du jugement
- Le Trône de Satan

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Suivez-moi
Archives
Publicité