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Le Capharnaüm Éclairé
24 mai 2016

"Stardust" de Neil Gaiman

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L'histoire : Dans la campagne anglaise, à l'aube de l'ère victorienne, la vie s'écoule paisiblement au petit village de Wall, ainsi nommé du fait de l'épaisse muraille qui ceint le hameau et le sépare de la forêt du Pays des Fées. Le jeune Tristran Thorn se consume d'amour pour la belle Victoria Forrester, qui ne le lui rend guère. Une nuit, alors qu'ils contemplent le firmament, une étoile tombe du ciel...

La critique de Mr K : Retour dans la galaxie Gaiman aujourd'hui avec ce récit de fantasy assez court (214 pages) dont a été tiré une adaptation cinématographique plutôt côtée au casting bluffant. Pour ma part, en ouvrant le recueil, j'étais vierge de tout spoiler (je n'ai pas vu le film à l'heure où j'écris ces quelques lignes) et j'attendais avec hâte de retrouver l'auteur des très bons American gods et Coraline. Je n'ai pas été déçu!

Le petit village forestier de Wall borde la frontière qui sépare la Terre et le monde des Faëries. Un mur symbolise cette dissociation et les habitants doivent le garder pour empêcher toute incursion d'un côté comme de l'autre. Une entorse à la règle est tolérée tous les neuf ans quand s'ouvre la foire des fées qui, durant un jour et une nuit, permet aux deux mondes de se rencontrer. C'est la promesse d'Amour du jeune Tristran qui va le propulser dans le territoire interdit, à la recherche d'une mystérieuse étoile qui est tombée du ciel. Il est loin de s'attendre à ce qui va suivre, Stardust est en effet riche en rencontres et en rebondissements...

Ce roman est une réussite en terme de fantasy tout d'abord. On retrouve tous les éléments classiques du genre à la différence notable qu'elle se déroule à notre époque (du moins quand l'action se passe dans le village de départ). Mais dès que Tristran a traversé le Rubicon mur, on rencontre créatures des bois, fées de toutes sortes, sorcières malveillantes et tristes monarques que la Mort guette. Rien de véritablement neuf mais une osmose qui se fait naturellement avec cet être venu de la Terre et qui est obsédé par son amour pour la belle Victoria. Au début, c'est plutôt une épreuve laborieuse pour le jeune homme, puis le goût de l'aventure va lui venir et une fois la véritable nature de l'étoile révélée, le personnage va voir sa vie et ses certitudes vaciller. Il ne sera plus jamais le même...

Comme toujours avec ce genre, on voyage beaucoup, on combat d'horribles monstres et personnages secondaires obnubilés par leurs désirs contre-nature (ici l'éternelle jeunesse et la vie éternelle), on passe des soirées charmantes dans des auberges bondées où l'on festoie jusqu'à pas d'heure (variation plus sombre ici), on chevauche du matin au soir sur des montures parfois assez rétives (ici une licorne au tempérament fougueux), on se réveille avec des courbatures de dingue en mangeant de l'écureuil, on tombe amoureux de la mauvaise nana (ou du mauvais mec, c'est valable dans les deux sens), on retombe amoureux mais cette fois ci à priori ça devrait être bon, etc. Tout cela pour dire qu'on a entre les mains (et pas entre les nains...) avec Stardust un livre plutôt classique dans son contenu, sans réelle surprise mais au récit maîtrisé et plaisant à parcourir tant on se plaît à reconnaître les chemins déjà parcourus dans d'autres œuvres.

Mais alors Mr K, faut-il lire un tel livre me direz-vous? Ma réponse est oui car il s'agit tout de même de Gaiman et que son talent de conteur n'est plus à prouver. Les novices en terme de fantasy y trouveront une histoire prenante et bien menée, les afficionados une douce distraction entre deux romans cultes de Tolkien, George R. Martin ou encore Moorcock. Rythmé à souhait, volontiers sarcastique à l'occasion (le second degré me plaît terriblement en fantasy), lisible à différents niveaux, on y trouve forcément quelque chose qui nous donne envie d'aller plus loin dans la lecture. Plus que le récit plutôt convenu, ce sont les personnages qui m'ont accroché notamment Tristran pour son côté fleur bleu qui va se heurter à la dure réalité et celui de la sorcière qui souhaite retrouver sa prime jeunesse et qui est ici une figure tragique très shakespearienne et jusqu'au-boutiste (il paraît que c'est ma chouchoute Michelle Pfeiffer qui tient le rôle dans la version cinoche).

On passe un bon moment pour une lecture qui ne révolutionne pas le genre mais l'illustre parfaitement. L'aventure et la romance sont au rendez-vous dans le style impeccable et parfois déviant de Gaiman. Une expérience parfaite pour un après midi pluvieux coincé à la maison ou une douce pause lecture en pleine nature.

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Commentaires
É
Pas lu ce roman, mais j'avais bien aimé le film, même si je l'ai vu il y a très très longtemps.
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T
j'avais beaucoup aimé ce livre quand je l'avais lu! par contre toujours pas lu American god, qui est dans mes étagères depuis des lustres!
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C
J'adore Neil Gaiman mais je n'ai pas encore lu celui-ci. Je le note :) !
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