"Les Aventures de Tom Bombadil" de J.R.R. Tolkien
L’histoire : Apprenons en plus sur Tom Bombadil, le mystérieux personnage que Frodon rencontre dans le premier tome du seigneur des anneaux. Tom Bombadil est un joyeux drille vivant dans la Vieille Forêt en plein cœur de la Terre du Milieu.
La critique de Mr K : Avec cette lecture, on touche au sacré pour moi. Gros fan devant l’absolu de J.R.R. Tolkien qui a nourri mes rêves d’évasion étant enfant, j’avais envie de relire ce petit ouvrage versifié du maître de la fantasy. Les Aventures de Tom Bombadil est un recueil de poésie qui regroupe en son sein plusieurs pièces plus ou moins longues, mélange de contes et de chansons que l’on raconte à ses petits enfants quand on habite en Terre du Milieu. Ce re-reading s’est avéré savoureux et plein de nostalgie.
Mon édition étant bilingue, j’ai pu compulser cet ouvrage en passant de la langue de Shakespeare à sa traduction française par Dashiell Hedayat, écrivain / musicien ayant officié dans les 70's avec le très talentueux et planant groupe Gong. Ce fut une belle expérience que de passer d’une langue à l’autre, cela permet de saisir toutes les nuances dans la forme et le propos, la poésie ayant cette subtilité supplémentaire qui nourrit l’âme et le cœur. À ce propos, sans rentrer dans de la métrique ou dans l’étude purement littéraire, on se rend vite compte de la maîtrise langagière de Tolkien qui en tant que versificateur n’a rien à envier aux grands noms de la poésie anglo-saxonne. C’est beau, pur, cristallin, presque évident quand on le lit. Répercussions des sons, rythmique languissante, enveloppante sont autant d’éléments qui procurent un plaisir de lire et de relire immédiat.
Alors que trouve-t-on dans ce recueil ? Je dois bien avouer que depuis ma première lecture le temps avait passé et que je n’en avais plus beaucoup souvenir. Bien évidemment, on retrouve ce bon vieux Tom Bombadil qui nous a tant manqué dans l’adaptation de Peter Jackson du Seigneur des anneaux. Amateur d’herbe de Langoulet et de bonne bière, dragueur de nymphes et hédoniste assumé, peut-être était-il trop barré, irrévérencieux (les hobbits y passent une soirée mémorables dans le livre pour ceux qui s’en rappellent) et ne convenait pas aux grands studios américains ? Le fan que je suis avait été un peu douché par cette absence, heureusement il nous reste la matière originelle. Tom est présent dans les deux premiers poèmes où l’auteur nous invite à le suivre dans ses pérégrinations dans la nature, ses rencontres étranges avec diverses créatures et ses mésaventures de soirée. C’est frais, poétique, drolatique même et on se laisse porter par les vers qui s’écoulent comme une bonne vieille ballade à l’ancienne. Ça y est, on y est, on est de retour en Terre du Milieu !
Et puis ensuite, il y a les autres poèmes qui mettent en scènes divers personnages dans des scénettes plus courtes où alternent poésie pure, contemplation, aventures picaresques et rocambolesques. Un troll esseulé en quête de compagnie, les elfes qui s’apprêtent à quitter le monde des mortels, des chats-gluants redoutables vivant dans des cavernes, des dragons gardant jalousement leur trésor ou encore des fêtards qui ont du mal à rentrer chez eux sont autant de poèmes délicats et drôles à la fois. Là encore, c’est un pur plaisir de retourner dans cet univers si vaste et fantasmagorique. On se retrouve en enfance, on sourit, on essuie même parfois une larme face à certains passages pathétiques. Nature et créatures ne font plus qu’un et l’on imagine les parents racontant ces histoires au coin du feu, les soirs d’hiver où le sommeil ne vient pas. Et puis, il y a en filigrane ces valeurs positives qui ressortent des poèmes sans pour autant tomber dans la morale liberticide et convenue.
Les Aventures de Tom Bombadil de J.R.R. Tolkien est une lecture inoubliable, une madeleine de Proust vers laquelle se tourner quand l’esprit est embrumé et la peine parfois trop présente dans nos existences. Un doux baume dans un écrin langagier unique à découvrir au plus vite si ce n’est déjà fait !
Egalement lus et chroniqués du même auteur au Capharnaüm éclairé :
- Les Enfants de Hùrin
- Bilbo le hobbit
"Le Hobbit 3 : la Bataille des Cinq Armées" de Peter Jackson
L'histoire : Atteignant enfin la Montagne Solitaire, Thorin et les Nains, aidés par Bilbon le Hobbit, ont réussi à récupérer leur royaume et leur trésor. Mais ils ont également réveillé le dragon Smaug qui déchaîne désormais sa colère sur les habitants de Lac-ville. A présent, les Nains, les Elfes, les Humains mais aussi les Wrags et les Orques menés par le Nécromancien, convoitent les richesses de la Montagne Solitaire. La bataille des cinq armées est imminente et Bilbon est le seul à pouvoir unir ses amis contre les puissances obscures de Sauron.
La critique Nelfesque : Nous sommes allés voir cet ultime volet du Hobbit, "La Bataille des Cinq Armées" toute fin décembre. Nous avons l'habitude d'aller voir ces super productions de fin d'année après quelques semaines d'affiche, histoire de laisser passer le gros de la troupe des spectateurs et surtout de pouvoir le voir en 2D. Nous avons pris un peu de retard pour en parler ici et avec les récents évènements, la rédaction de ce présent billet a été ajournée. Il est encore dur pour moi de revenir au cours "normal" des choses mais il le faut. Je me fais donc violence...
"La Bataille des Cinq Armées" est dans la même veine que le Hobbit précédent. Le film commence même sur les chapeaux de roues et mieux vaut avoir revisionné "La Désolation de Smaug" avant de se déplacer au cinéma car ce film ci reprend l'histoire exactement où elle s'était arrêtée. Bon, ce ne fut pas mon cas et je ne vous cache pas que j'ai dû puiser bien loin dans ma mémoire pour remettre tout à l'endroit et raccrocher les wagons.
De cette saga, j'avais vraiment aimé "Un Voyage inattendu" qui posait la base de l'histoire. Le second volet et celui ci sont vraiment à mettre ensemble à mon sens et mis à part visuellement, ne cassent pas vraiment des briques. Je précise que je n'ai pas lu l'oeuvre de Tolkien et ne ferai pas ici de comparaison avec le récit littéraire. Niveau scénario, c'est sympa mais relativement simple et on sent bien ici qu'il s'agit d'un point final à l'ensemble avec une scène de baston qui comble la moitié du long métrage. Ca défouraille sec mais pas une goutte de sang ne perle (bon, ok), c'est très chorégraphié mais ça s'apparente plus à de la capoeira qu'autre chose...
Bon ne boudons pas notre plaisir pour autant, visuellement ça envoie tout de même du bois et pour ma part c'est toujours un plaisir de retrouver l'univers et les personnages du "Seigneur des Anneaux". Je ne crierai pas au scandale parce que Jackson a pris des liberté avec "Bilbo le hobbit" (pour cela je laisse faire Mr K), je ne dirai pas que ça joue comme des manches (parce que pour moi la scène de Bilbon sur le corps de Thorin sauve à elle seule l'ensemble), je ne dirai pas non plus que Dain m'a bien fait marrer avec son accent périgourdin à couper au couteau et son phacochère pour monture (ah si mince, je l'ai dit) et que le personnage d'Alfrid ne sert à rien (et m'a désolée). Je retiendrai le spectacle, le rythme, l'étendue des effets spéciaux et la saga du "Hobbit" restera dans ma mémoire comme un bon divertissement. Aucune comparaison possible avec "Le Seigneur des anneaux" qui porte à plus de réflexion, juste une petite friandise à laisser fondre dans la bouche. Une papillote de noël en somme...
La critique de Mr K : 4/6. Dernier acte de la trilogie consacrée au Hobbit, nous sommes allés voir ce film avec Nelfe dans deux états d'esprits différents. Ma chère et tendre a beaucoup aimé les deux premiers, j'étais plus circonspect notamment par rapport à l'aspect sacrilège du traitement réservé par Jackson à un classique parmi les classiques qui je le redis ne méritait pas trois films! Au final, je reste sur mes positions, ce fut un très beau spectacle que j'ai trouvé personnellement sans âme et parfois même irritant.
Tout de même quel déluge d'action! Tout reprend au moment où Smaug s'envole vers le village des hommes et le met à feu et à sang. La scène d'introduction est virevoltante à souhait et on en prend vraiment plein les yeux. Mais déjà, la crispation me guette avec l'arrivée d'un personnage pénible à souhait (Alfrid, non présent dans le roman) et des scènes cuculs avec des mômes souffrants atrocement et autres passages obligés dans toute superproduction américaine. Mais bon, je refrène mon râlage et contemple assez épaté le reste du métrage. La baston des cinq armées tient toutes ses promesses, la folie de Thorin est très bien rendue et Gandalf a toujours autant de classe. La plus belle scène du film? Le moment où après les hostilités, le magicien gris nettoie sa pipe avec Bilbon à côté de lui. Ils ne se parlent pas mais ils se comprennent, pas besoin de mots, un regard et un début de sourire à la commissure des lèvres suffit. Petit moment de grâce et de finesse dans un film taillé dans la démesure.
On retrouve tout le charme des films précédents en matières de paysages grandioses, de créatures plus délirantes les unes que les autres avec une mention spéciale pour l'orque géant à tête de bélier ou encore les lièvres de traîneau du magicien animiste Sebastien (J'adore ce gus!). Tout est mis en scène avec brio, le film est plus court ce qui n'est pas plus mal et annihile par la même occasion les longueurs qui ternissaient quelques peu les deux premiers opus. En terme d'acting, rien d'exceptionnel, c'est aussi le genre qui veut cela, la fantasy est ici classique et sans surprise à part quelques traits d'humour de Bilbon joué avec talent et finesse par Martin Freeman. D'ailleurs, on le voit très peu dans ce film, dommage...
On est tout de même loin de la qualité de la trilogie du seigneur des anneaux. La faute à un Jackson qui semble avoir perdu son âme de conteur tout d'abord, peu ou pas de place pour les sentiments ou alors sous la glacis de la guimauve la plus mièvre. Des passages sont carrément ringards à souhait comme par exemple la distribution de nourriture aux hommes par les elfes ou les atermoiements amoureux entre Kili et Tauriel (qui n'existe pas dans le livre, nom de Dieu!). Rajoutez là-dessus des trahisons odieuses envers l'œuvre originelle (Légolas part rejoindre Grands-Pas 80 ans avant la Communauté de l'Anneau...) et des rajouts inutiles (la scène du bannissement de l'esprit de Sauron par Saroumane, Galadriel, Elrond et Gandalf) et vous obtenez une œuvre qui ne semble être réalisée que pour faire le lien avec la trilogie précédemment citée et faire du fric. Personnellement, je ne cautionne pas.
Au final, je lui mets tout de même 4/6 parce que les films d'héroïc-fantasy bien faits se font rares et que l'on passe un bon moment de détente mais je reste déçu du traitement du livre de Tolkien. J'espère simplement maintenant que Peter Jackson va arrêter d'adapter Tolkien au cinéma...
"The Hobbit: La Désolation de Smaug" de Peter Jackson
L'histoire: Les aventures de Bilbon Sacquet, paisible hobbit, qui sera entraîné, lui et une compagnie de Nains, par le magicien Gandalf pour récupérer le trésor détenu par le dragon Smaug. Au cours de ce périple, il mettra la main sur l'anneau de pouvoir que possédait Gollum...
La critique Nelfesque: Nous avions vu le premier volet de cette trilogie made in Jackson l'an dernier et pour ma part, j'attendais la sortie du second avec impatience. Vierge de toute référence hobbiesque Tolkienne, je n'avais qu'à en prendre plein les yeux. Mission accomplie pour cet aspect ci du long métrage.
C'est vrai que "Le Hobbit", tout comme "Le Seigneur des anneaux", côté spectacle, c'est une réussite totale. Le spectateur est cloué dans son siège par tant de beauté, tant niveau paysages dont je ne me lasserai jamais que du côté des combats et des courses poursuites. Ici toutefois, la 3D a tendance à brouiller l'image (du moins avec mes yeux) lorsque ça s'excite à l'écran. Du coup, ça m'en donnerait presque mal au crâne. Du coup, pour le 3ème volet, je pense que je pencherai pour la version 2D.
On continue de suivre l'aventure de la compagnie de nains, de Gandalf et de Bilbo. J'ai préféré celui ci au premier dans le sens où là l'histoire est bien lancée, Bilbo gagne en épaisseur et semble moins niais et perdu que dans le précédent opus. Toutefois, on est ici dans un long métrage très linéaire et les surprises ne sont pas vraiment au rendez-vous. Pour simplifier ça nous donne un schéma type "avancée de la quête, baston, repos, avancée de la quête, baston, repos..." Pour les enfants, c'est parfait. Pour les plus grands ça traîne un peu en longueur par moment et l'ensemble manque de rythme. Pourtant quand ça tape, ça tape. Mention spéciale pour la descente de la rivière en tonneaux.
Je ne suis pas une grande fana de Tolkien (non mais c'est bon, ne me tapez pas, ça arrive aux meilleurs d'entre nous!) et je n'ai pas le bagage nécessaire pour comparer ce long métrage au roman originel mais toujours est-il qu'en tant que néophyte, je trouve l'ensemble plutôt cohérent et bien foutu. Même si je préfère la trilogie du "Seigneur des anneaux", plus adulte, je ne boude pas ici mon plaisir.
Quant au dragon... Et bien c'est un dragon! Les amateurs apprécieront, les lecteurs du Hobbit qui l'attendaient avec impatience aussi. Pour moi, c'est juste un dragon et à vrai dire au bout d'un moment il me gonfle un peu. Il parle (déjà je ne m'y attendais pas! (si j'avais regardé la BA, je l'aurais su...)), en langage humain s'il vous plaît, et on en soupe pendant tout le dernier tiers du film. Bon ok, c'est un peu le nom de ce volet ci et il fallait s'y attendre un peu... Je vous le concède...
Vivement le 3ème volet que j'irai voir en 2D avec plaisir. C'est du grand cinéma qui coûte cher, ce n'est pas de la petite production ou du film d'auteur mais Jackson nous livre ici une trilogie de qualité qui pour le spectacle vaut le détour. Parfois, ça fait du bien. A suivre...
La critique de Mr K: 4/6. Une bonne séance de cinéma malgré quelques déceptions de taille pour ma part. On avait laissé la compagnie des treize nains et leur cambrioleur de hobbit en fâcheuse posture. Une troupe d'orcs très très féroces était à leur poursuite et le temps jouait contre eux pour arriver à temps à la montagne solitaire pour pouvoir trouver la porte secrète menant à Erebor et surtout... Smaug le dragon, que l'on a seulement entraperçu dans le premier volet. Rassurez-vous, on le voit dans ce deuxième opus, ceci sous toutes les coutures et durant bien ¾ d'heure mais auparavant vous aurez rencontré un homme-bête plutôt affable, traversé une forêt maudite et inquiétante, rencontré des elfes retors et égocentriques, voyagé à bord d'un tonneau et pénétré dans une cité humaine sur laquelle pèse une lourde menace... Bref, pas le temps de s'ennuyer, les rebondissements sont légions et malgré quelques longueurs et un rythme que j'ai trouvé haché, on ne voit pas le temps passer.
Jackson maîtrise toujours aussi bien sa technique. Les images sont de grandes beautés en particulier les paysages forestiers (magnifique cité elfique) et les landes proches de la montagne solitaire. Le numérique est tout de même parfois bluffant et sur grand écran, on a vraiment l'impression de voyager avec nos héros. Les scènes d'action sont plutôt réussis et rythmées malgré parfois un manque de lisibilité (effet 3D?). La musique bien que sentant le réchauffé comme dans le premier film, accompagne bien les différentes péripéties et c'est avec un réel plaisir que l'on entend le thème de l'anneau maléfique lorsque Bilbo l'utilise! A ce propos, il faut souligner la performance toute en finesse et justesse de Martin Freeman qui était vraiment l'acteur à prendre pour ce rôle mythique. L'humour est toujours aussi présent et touchera petits et grands tant il paraît incongru dans certaines situations notamment lors du tant attendu face à face entre Bilbo et Smaug. Ce dernier est d'ailleurs très réussi et vaut à lui tout seul le détour. Au cinéma et en 3D, il est l'une des plus imposante et réussie créature du panthéon cinématographique de ces 20 dernières années.
Mais voilà... il y a un mais et même plusieurs! Plus on avance dans son adaptation, plus on se rend compte que Jackson prend de grosses libertés avec le matériau d'origine. Le livre est pourtant petit et pourtant, il coupe certains passages à la hâche: ainsi la rencontre et la confrontation avec Béorn l'homme sauvage est réduit à sa plus simple expression, même chose pour le passage dans la forêt de Bois Vert qui est ici réduit à peau de chagrin (quid de la traversée de la rivière maudite!!!?). Mais bon... après tout c'est une adaptation et il faut se faire violence. Seulement voilà, il a fallu que Jackson en rajoute avec notamment tout ce qui tourne autour du nécromancien! Pour ma part, je trouve que ça alourdit le récit, n'apporte pas réellement d'éléments en plus (on se tape des scènes concernant cet aspect du scénario toutes les 20min sans que ça ait vraiment de rapport avec la trame principale...). Le pire du pire reste tout de même, l'histoire d'amour naissante entre Tauriel (elfe rescapée de la série Lost!) et un nain! Aucune trace de cette idylle dans Bilbo le Hobbit et surtout des scènes navrantes de niaiserie et de lourdeur. Perso, je serais pour les abattre tous les deux, histoire d'être définitivement tranquille! Bon je vous l'accorde, j'exagère quelque peu, mais on sent clairement la volonté de faire de la thune et de s'écraser devant les studios pour rentabiliser l'entreprise... Vraiment triste!
Au final, je lui mets tout de même quatre car le spectacle est total malgré les scories évoquées précédemment. Dommage tout de même que le petit père Jackson que j'ai longtemps adulé semble suivre les traces du côté obscur du cinéma... Gageons qu'il se reprenne dans le dernier élément de la trilogie même si au moment où j'écris ces quelques lignes le doute est grand dans mon esprit!
"Bilbo le hobbit" de J. R. R. Tolkien
L'histoire: Bilbo, comme tous les hobbits, est un petit être paisible. L'aventure tombe sur lui comme la foudre quand le magicien Gandalf et treize nains barbus viennent lui parler de trésor, d'expédition périlleuse à la Montagne Solitaire gardée par le grand dragon Smaug, car Bilbo partira avec eux.
Il traversera les Terres Solitaires et la forêt de Mirkwood dont il ne faut pas quitter le sentier, sera capturé par les trolls qui se repaissent de chair humaine, entraîné par les gobelins dans les entrailles de la terre, contraint à un concours d'énigmes par le sinistre Gollum, englué dans la toile d'une araignée géante...
Bilbo échappera cependant à tous les dangers et reviendra chez lui, perdu de réputation dans le monde des hobbits, mais riche et plus sage.
La critique de Mr K: Beau flashback aujourd'hui avec un "rereading" de choix! Bilbo le hobbit est ni plus ni moins que le premier roman qui m'ait réellement marqué et qui m'a irrémédiablement entraîné sur les sentiers de l'addiction littéraire. Comprenez par là que je n'ai cessé depuis de lire et que ce goût pour les fictions ne m'a jamais quitté. Les aventures de Bilbo furent aussi ma première incursion dans la fantasy et mon intérêt pour le genre est né de ce conte picaresque et initiatique au style intemporel.
L'histoire se déroule une soixantaine d'années avant la trilogie de l'Anneau. Tolkien nous invite à suivre la quête de treize nains de l'antique Erebor pour récupérer leur or et leur ancien royaume. Entre eux et leur but, un dragon du nom de Smaug s'interpose, le challenge promet donc d'être élevé! Pour les aider dans leur expédition, Gandalf le Gris, un magicien aussi puissant que malin leur adjoint un "cambrioleur" représentant de l'espèce des hobbits, petit peuple hédoniste qui aime par dessus tout la tranquillité et la bonne chair. Mais Bilbo Baggins possède des ascendants Touk et c'est cela qui va faire toute la différence... Il va aller là où nul hobbit n'est allé avant lui!
Ce retour au source s'est révélé être un pur bonheur de chaque instant. L'envie m'en avait pris après notre retour du cinéma lorsque Nelfe et moi sommes allés voir l'adaptation de Peter Jackson. Deux jours m'ont suffi pour parcourir les 380 pages de cet ouvrage qui décidément est une pièce maîtresse en la matière. Le ton est résolument léger et l'on est bien plus proche du conte que du récit de fantasy pur, sauf peut-être en toute fin de volume lors de la résolution. L'humour et la dérision sont au rendez-vous, les héros ont leurs faiblesses et le ton épique propre à la trilogie de l'Anneau est absent. L'écriture se fait plus simple mais jamais simpliste, l'auteur allant à l'essentiel dans ses descriptions pour s'attacher au plus près de ses personnages (petit vide à ce niveau dans l'adaptation de Jackson) et narrant avec verve les différents rebondissements. On sent bien que Tolkien via cette histoire a voulu tout d'abord s'adresser aux enfants et adolescents même si c'est un livre qui peut se lire à tout âge. Difficile de retenir des passages en particulier tant l'aventure est prenante du début à la fin... mais si je devais en retenir trois, ce serait le passage avec les trois trolls (très différent dans son déroulé par rapport à la version cinéma), le duel d'énigme avec Gollum (plus d'énigmes dans la version livre!) et la traversée de la forêt de Mirkwood (terrifiante et évocatrice à souhait!).
Ce livre est un "must" que tout amateur de conte, de fantasy et autres genres apparentés doit avoir lu au moins une fois dans sa vie. L'écriture a gardé tout son charme, le temps n'a pas d'effet sur elle, le récit est concis et diablement efficace. Et dire que Jackson a prévu trois films!!! Qu'est-ce qu'il va pouvoir mettre dedans? Sans doute la chasse au nécromancien (trois lignes dans le livre) va être montrée et développée pour attirer les plus âgés... Ce livre est aussi une lecture idéale pour les plus jeunes qui auront l'occasion de suivre le parcours initiatique de Bilbo et s'identifier dans ce personnage si attachant. Pour celles et ceux qui seraient passés à côté, vous savez ce qu'il vous reste à faire...
Lu, apprécié et chroniqué du même auteur:
- Les enfants de Hùrin
"The Hobbit: Un Voyage inattendu" de Peter Jackson
L'histoire: Dans "Un voyage inattendu", Bilbon Sacquet cherche à reprendre le Royaume perdu des Nains d'Erebor, conquis par le redoutable dragon Smaug. Alors qu'il croise par hasard la route du magicien Gandalf le Gris, Bilbon rejoint une bande de 13 nains dont le chef n'est autre que le légendaire guerrier Thorin Écu-de-Chêne. Leur périple les conduit au cœur du Pays Sauvage, où ils devront affronter des Gobelins, des Orques, des Ouargues meurtriers, des Araignées géantes, des Métamorphes et des Sorciers...
Bien qu'ils se destinent à mettre le cap sur l'Est et les terres désertiques du Mont Solitaire, ils doivent d'abord échapper aux tunnels des Gobelins, où Bilbon rencontre la créature qui changera à jamais le cours de sa vie : Gollum. C'est là qu'avec Gollum, sur les rives d'un lac souterrain, le modeste Bilbon Sacquet non seulement se surprend à faire preuve d'un courage et d'une intelligence inattendus, mais parvient à mettre la main sur le "précieux" anneau de Gollum qui recèle des pouvoirs cachés...Ce simple anneau d'or est lié au sort de la Terre du Milieu, sans que Bilbon s'en doute encore...
La critique Nelfesque: Après l'avoir attendu pendant des mois, nous n'avons pas traîné pour aller voir "The Hobbit". Impossible ainsi d'être spoilés et pollués par les différents avis (bons ou mauvais) qui fleurissent sur la toile.
Je ne pourrai faire aucune comparaison avec le bouquin de Tolkien, ne l'ayant pas lu, ou plutôt devrais-je dire, n'ayant jamais réussi à le lire. Parce que oui, autant le dire tout de suite, quitte à déchainer les foudres des amateurs de fantasy, Tolkien je ne peux pas... J'ai essayé mais non je n'y arrive pas. Je n'aime pas Tolkien, voilà c'est dit, lancez vos tomates!
Pourtant, j'ai aimé l'adaptation cinématographique du Seigneur des Anneaux et j'attendais avec impatience ce Bilbo. Avec "Le Seigneur des Anneaux" et surtout "The Hobbit", puisqu'on parle de ce film ci aujourd'hui, j'ai retrouvé mon âme d'enfant. J'aime l'univers présenté, les paysages à couper le souffle encore une fois, les valeurs véhiculées, l'histoire dans sa globalité.
"The Hobbit: un voyage inattendu" est plus orienté jeunesse, l'humour est beaucoup plus présent que dans "Le Seigneur des Anneaux" (désolée, j'en parle beaucoup mais comment l'occulter!?) et je dois l'avouer, je suis restée bouche bée devant la beauté des images. Il y a tant à voir... Pour ne citer qu'eux, l'antre des Gobelins foisonne de détails, la cité des elfes est toujours aussi belle et la bataille des géants de pierre est impressionnante. Et pour la grande enfant que je suis, quel plaisir de faire la connaissance de Radagast et de son univers farfelu et attachant. Mention spéciale pour ses lapins de compet'! Je veux les mêmes!
Alors oui, il y a quelques défauts... Le roi des nains est bien trop beau pour être un nain (non pas qu'ils soient tous moches mais ils ont un physique de nain, pas celui d'une couverture de mode!), idem pour Kili (mais là je vais pas me plaindre... ^^). Le film a quelques longueurs mais comment faire autrement quand on fait d'un roman de 400 pages, 3 longs métrages de 3 heures!? Je trouve également qu'on ne se focalise pas assez sur Bilbon mais peut être que cela va changer dans les 2 autres opus... Des défauts donc mais qui n'en sont pas vraiment à mes yeux, sur lesquels je passe l'éponge sans problème.
Allez voir "The Hobbit" avant de trop en entendre parler. Quant à moi je me laisserai bien tenter par un second visionnage mais en 2D cette fois ci (la 3D, je trouve ça sympa mais ça m'agace quand on me l'impose...).
La critique de Mr K: 5/6. On peut dire que je l'aurai attendu celui-là. Grand fan indécrottable de Tolkien, j'avais hautement apprécié l'adaptation que Jackson avait réalisé du triptyque du Seigneur des anneaux. Tout naturellement, on ne pouvait que souhaiter très fort qu'il adapte la préquelle avec la maestria et la sensibilité que l'on connaît à cet ex-réalisateur de films gores rigolos (Gloire à Brain Dead et Bad Taste!) devenu par la suite un réalisateur plus consensuel mais tout aussi talentueux (Créatures célestes notamment). Et dire qu'il a failli laisser son bébé à d'autres dont son très apprécié et estimé pote Del Toro. Mais voilà, les aléas de prod font que le king en personne réalisera les trois films relatant la quête de Bilbo.
N'allons pas par quatre chemins, ce Voyage inattendu est une pure réussite formelle avant tout. Je suis resté stupéfait devant la majesté des paysages et la minutie des reconstitutions de la Terre du Milieu. On s'y croit vraiment et je me suis retrouvé directement dans ma défroque de môme de douze ans quand j'ai découvert l'ouvrage éponyme. Une belle claque visuelle dans laquelle se meuvent des personnages inoubliables. On retrouve avec un plaisir sans borne Ian McKellen dans le rôle de Gandalf (il est trop fort ce magicien et toujours aussi malin), Kate Blanchet retrouve la figure elfique de Galadriel (là je perds tout sens critique vu le charme fou que je lui trouve...). Mais THE revelation (enfin pas autant que ça...) est l'acteur qui joue Bilbo: Martin Freeman (déjà aperçu dans Love Actually et H2G2). Tout bonnement exceptionnel, il porte le rôle titre avec une aisance et un naturel confondant. Quel riche idée d'avoir pensé à lui! Gollum reste Gollum et Serkis révèle une fois de plus son talent pour incarner les créatures fantastique (King Kong de Jackson, c'est lui aussi!). Je ne vais pas passer tout le casting en revue mais sachez qu'il n'y a aucune faute de goût à mes yeux.
Le ton est bien plus léger dans The hobbit, l'humour y a entièrement sa place notamment grâce à la présence dans la compagnie de nains particulièrement paillards, amateurs de bonne chaire et de chansons. Cela donne des moments drôlatiques à souhait. Cerise sur le gâteau, répondant aux critiques acerbes de certains fans (dont je fais partie), la fameuse herbe que fument à la pipe les hobbits révèle enfin ses vraies vertues dans une scénette particulièrement réussie mettant en scène le mage brun Radagast (homme complètement à côté de ses pompes tiré par un chariot mu par des lapins géants, tout bonnement énorme!). Pour autant, les phases d'action ne sont pas en reste et des passages sont véritablement épiques comme dans le repère gobelin ou l'attaque de Smaug sur Erebor. La camera virevolte, plane... on est en terrain connu. C'est bien le réalisateur du Seigneur des anneaux derrière la caméra, un fanatique de Tolkien qui fait tout pour adapter le plus fidèlement possible le livre dont il s'inspire.
Pourquoi 5/6 alors, me direz-vous? Tout d'abord, il vous faut savoir que Mr K est un râleur de première et quand il aime, il regarde tout sur tout et a tendance à pigner! Primo, la musique est un vague copié-collé sur la BO des trois Seigneurs des anneaux. Pas vraiment d'inspiration mais elle a le mérite de coller parfaitement au décor, petite déception tout de même. Deuzio, la scène de la perte de l'anneau par Gollum et sa récupération par Bilbo me paraît bien courte et pas vraiment fidèle. En même temps, ça fait bien longtemps que j'ai lu l'œuvre originelle, du coup je l'apporte avec moi dans le Périgord pour Noël histoire de me rafraîchir la mémoire. Heureusement juste après, la scène du combat d'énigmes est particulièrement réussie. Tertio, la 3D. Une fois de plus, je l'ai trouvé inutile ou si peu, et les couleurs perdent en peps. Régulièrement, je les soulevais afin de profiter au max des paysages grandioses. Enfin, je ne comprends toujours pas pourquoi trois films alors que deux auraient suffi je pense tant des passages sont plus du remplissage qu'autre chose (à quoi bon remontrer Bilbo âgé avec Frodo pendant 20 minutes de verbiages pas vraiment utiles sauf pour ceux qui n'auraient pas vu les trois opus précédents...). L'appât du gain?
Rassurez-vous, le film est tout de même une réussite rare et on passe un pur moment de bonheur pour tout fan du genre. De l'aventure avec un grand A, de l'humour, de la poésie et une histoire éternelle. Les 2h45 passent à toute vitesse et on ressort émerveillé comme un gamin, et cela ça n'a pas de prix! À ne louper sous aucun prétexte sous risque de vraiment le regretter!