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Le Capharnaüm Éclairé
22 mai 2012

"La cabane dans les bois" de Drew Goddard

La-Cabane-dans-les-bois-afficheL'histoire: Cinq amis partent passer le week-end dans une cabane perdue au fond des bois. Ils n’ont aucune idée du cauchemar qui les y attend, ni de ce que cache vraiment la cabane dans les bois...

La critique Nelfesque: Ce pitch ne casse pas des briques. "Rien d'original, me dis-je, encore une histoire d'ados attardés qui vont se retrouver decimés et dispatchés au 4 coins de la forêt". Le genre de film que je ne réchigne pas à voir les fesses posées dans mon salon mais de là à aller le voir au ciné... Quelques critiques positives glânées sur les blogs et 2 tickets demi-tarif plus tard, me voici dans une salle obscure.

Le film démarre sur une scène se situant dans ce qu'il semble être une entitée scientifique officielle avec deux hommes en blouse blanche. On est loin des sous bois et pas de cabane à l'horizon. On comprend bien vite que ce film à l'apparence banale risque de nous surprendre. Sans savoir vraiment pourquoi toute un système sophistiqué est déployé dans la maison, le spectateur est tout de suite mis dans la confidence du piège.

Les personnages sont des classiques de films d'horreur: 5 jeunes bien stéréotypés se retrouvent pour passer des vacances dans un lieu sordide, une cabane délabrée au bord d'un très jolie étang (le seul point positif qui nous pousserait accessoirement à partir en villégiature dans cet endroit). Nous avons là la blonde mignonne portée sur la chose, le sportif de la fac, l'intello, la vierge et le drogué de service. Cette partie ci du film, où l'on découvre les lieux, les personnages et où se déploit le piège n'est pas des plus novateurs mais ce qui se passe derrière cette machination tient le spectateur en haleine.

la-cabane-dans-les-bois-1

Les deux scientifiques, cyniques, routiniers et détachés, accompagnés d'une équipe prête à lancer des paris sur ce qui va se passer dans la cabane comme on pourrait le faire pour une course de chevaux où lors de votes de télé-réalité, donnent une autre dimension au film. "La cabane dans les bois" devient alors une critique très second degré de l'armée, de la notion de choix, de la violence et des films d'horreur traditionnels eux-même en parodiant certaines situations...

Sans être choquant par les scènes sanglantes qui sont assez rares, excepté un final déversant des litres d'hémoglobine, il peut l'être par les propos tenus et la notion de cause à effet. Je pense notamment à la scène au bord de l'étang vu à travers les écrans d'une salle type "lancement de fusée" où une fête bat son plein. Les deux "mondes" sont ainsi mis en relation de manière sordide.

Pourquoi la cabane est-elle piégée et sous surveillance? La bande de jeune peut-elle s'en sortir vivante? Qui se cache derrière une telle machination et à quelle échelle se déploit-elle? Autant de questions que l'on peut se poser tout le long du film et qui trouveront leurs réponses dans un final aux multiples références qui réjouira les adeptes de films de genre.

  La-Cabane-dans-les-bois-2

La critique de Mr K: 5/6. Une très bonne séance de cinoche comme je les aime. Niveau films d'horreur, on ne peut pas dire que l'on soit gâtés ces derniers temps dans les salles obscures. Ce film est ce que l'on pourrait qualifier de Rolls Royce en matière de série B. Un véritable ovni dans les productions du genre qui se contentent bien trop souvent à mon goût d'accumuler les scènes gores voir sadiques (le syndrome Saw). Je n'ai rien contre le gore, bien au contraire, mais il faut qu'il soit vecteur de sens (Martyrs, Dellamorte Dellamore, les zombis de Romero) ou propice à la bonne rigolade (Brain Dead, Evil Dead 2 ou encore Shaun of the dead). Cette Cabane dans les bois appartient à mon sens aux deux catégories avec une réflexion intéressante sur le rapport à la violence des héros mais aussi des spectateurs.

La-Cabane-dans-les-bois-4

Loin d'être un pensum, ce film est avant tout une gigantesque déclaration d'amour au cinéma de genre, les références sont constantes: intro à la Evil Dead (les fans dont je fais partie apprécient), scènes de couloirs, la manipulation, la télé-réalité, de vieilles légendes qui ressurgissent, des héros faussement caricaturaux etc... Les auteurs s'en sont donnés à coeur joie et les 1h40 de film défilent en un rien de temps. On échafaude moultes hypothèses qui s'avèrent finalement fausses lorsque la vérité nous est asséné dans le dernier tiers de film: 40min de pure folie, j'ai rarement été aussi saisi avec une telle force. La fin est tout bonnement géniale avec une volonté affichée de se démarquer nettement de la pensée commune qui semble régner sur les grosses productions made in USA. Une conclusion terrible qui vient se classer avec celles de Martyrs et de The Mist.

La-Cabane-dans-les-bois-3

Les esprits chagrins diront que le film est bourré de défauts, que la caméra n'est pas aussi vive qu'elle pourrait l'être, que des acteurs sont en dessous... mais franchement, le fond est tellement bon qu'il transcende le manque de style du réalisateur. À signaler que c'est son premier film, ça promet pour la suite! Aaaaah quel plaisir de se faire balader, mener par le bout du nez, de se voir proposer une vision ironique du monde mais aussi du genre. Je me suis bien fait avoir et c'est un plaisir tellement rare...

Un très bon film donc, que je vous recommande chaudement tant il vaut le détour de part l'originalité de point de vue qu'il propose, pour son bestiaire impressionnant et son efficacité ultime en terme de mise en haleine du spectateur. Une belle claque cinématographique qui fait du bien!

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Commentaires
M
@Cachou: Je n'ai jamais regardé, je me suis arrêté à la fin de la tueuse de vampires! :)
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C
Le dernier épisode de la saison 5 d'"Angel", lui, fait énormément penser à la fin de ce film...<br /> <br /> <br /> <br /> Je note pour Dellamorte..., je tenterai de le regarder.
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M
@Cachou: Dellamorte Dellamore est vraiment unique, limite indéfinissable: film d'horreur, histoire d'amour, parfois comédie et finalement, à la toute fin, métaphysique! A voir absolument pour se faire sa propre opinion! ;)<br /> <br /> <br /> <br /> Pour Whedon, j'avais adoré la toute fin de la série "Buffy" avec un dernier épisode vraiment tranchant pour Sunnydale! ;)
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C
Ça c'est un problème quand on connaît trop les obsessions d'un scénariste, j'avais vu le truc venir, mais à part ça, je me suis autant marrée que Mr K, j'aime bien le terme de "Rolls Roys de la série B" ^_^.<br /> <br /> Ce qui me rappelle que j'ai Dellamorte Dellamore à regarder, mais je ne sais même pas de quoi ça parle, on me l'a passé.
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