Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le Capharnaüm Éclairé
9 novembre 2023

"Le Règne animal" de Thomas Cailleux

L'histoire : Dans un monde en proie à une vague de mutations qui transforment peu à peu certains humains en animaux, François fait tout pour sauver son épouse, touchée par ce mal mystérieux. ​


Alors que la région se peuple de créatures d'un nouveau genre, il embarque Émile, leur fils de 16 ans, dans une quête qui bouleversera à jamais leur existence.

 

La critique de Mr K : 6/6. Depuis l’arrivée de la petite, on a peu l’occasion d’aller dans les salles obscures (ce qui ne nous empêche pas de voir ce qu’on veut voir mais sur le net et de manière différée) et si c’est le cas, c’est toujours en solo. C’était le cas pour ce film vu et adoré un jeudi après-midi dans une salle lorientaise. Le Règne animal de Thomas Cailleux est un bijou, je suis ressorti totalement ébranlé par ces deux heures de grand cinéma où l’émotion vous submerge dans un écrin de toute beauté. J’en ai versé des larmes durant le métrage et ensuite, au point de ne pas pouvoir reprendre la voiture de suite.

 

François et Émile ne sont plus que deux depuis un certain temps. Lana, la maman hospitalisée dans un service spécial, est touchée par un mal mystérieux qui se développe à travers la planète, une maladie qui transforme les patients en animaux au fil du temps, rendant la cohabitation avec les proches impossible. Le père et le fils partent s’installer dans le sud à côté d’une nouvelle unité de soin qui doit permettre aux malades d’aller mieux, sans certitude pour autant de guérison. Dans cette location d’été, ils reconstruisent leur vie. François, cuisto talentueux, se retrouve dans un sous emploi prenant et Émile doit faire son trou au nouveau lycée qui l’accueille pour deux mois. Un accident lors du transfert de Lana fait basculer les choses, on ne retrouve pas son corps et elle semble s’être évaporée dans la forêt environnante. François va tout faire pour la retrouver alors qu’Émile doit faire face à d’étranges changements.

 

0

 

Ce film de genre made in France est bluffant. Quand on regarde la bande annonce, on s’attend avant tout à un freakshow classique, où s’opposent une nouvelle espèce en voie de développement et les humains bien assis sur leurs certitudes (pour ne pas dire leur connerie). Dans le domaine on est servi avec ceux qui voient dans ces humains sujets à des mutations des menaces potentielles et s’en méfient comme de la peste et les idéalistes qui voudraient que le vivre ensemble l’emporte. Tout cela n’est pas forcément abordé frontalement mais dans les arrières plans, certains dialogues, on sent bien cette tension, cette tendance à voir dans l’étranger un danger avant toute autre chose. Le transfert se fait donc naturellement dans l’esprit du spectateur avec toute personne différente qui du jour au lendemain essaie de se faire une place quelque part. Classique dans son développement, le film s’avère vraiment bouleversant avec des scènes iconiques qui marquent et provoquent un émoi terrible.

 

2

 

Là où le réalisateur fait fort c’est dans l’approche intimiste avec ce focus étourdissant sur un homme et son fils qui se débattent comme ils le peuvent dans une situation inextricable. Qu’est-ce que j’ai pleuré ! Ce père courage qui s’accroche à l’idée de récupérer sa femme, son amour profond pour son fils, son envie de lui transmettre des valeurs fortes, son attendrissement, ses petits regards lourds de sens, sa posture paternelle qui me ressemble tant. Cet écho intérieur m’a littéralement renversé, déchiqueté même au plus profond de moi. Et que dire d’Émile, cet ado au bord de la rupture avec un père qu’il juge parfois envahissant, un corps qui se transforme, une maman qui n’en est plus vraiment une, ado perdu mais empathique et aidant. Je n’oublierai pas son regard, sa détresse mais aussi sa fougue et sa force. Ces deux là sont incroyables de crédibilité, de fêlures et de force. Franchement, j’ai fini liquide comme mon voisin de droite aussi vieux et roots que moi.

 

1

 

Aaaah ce film ! Cette photo incroyable, ces plans inventifs, ces effets spéciaux très réussis avec des créatures de toute beauté, des acteurs justes et une BO au top qui souligne chaque plan ou scène. Oui oui, même le passage avec Bachelet est bouleversant alors que j’ai vraiment du mal avec lui. Le spectacle est magnifique, vraiment, le message tout autant avec une fin qui résonne longtemps dans notre cœur et notre âme, une fin à la Kipling et son si majestueux poème "If". Une grand et grosse claque cinématographique, un film à voir absolument.

Publicité
Publicité
Commentaires
T
Même chose chez nous, depuis 8 ans que nous sommes parents les moments ciné "adulte" se font en solo...et là...l'éblouissement total pour ma part. Une grosse grosse claque !!!! J'ai hâte de le montrer à ma moitié :)
Répondre
Publicité
Suivez-moi
Archives
Publicité