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Le Capharnaüm Éclairé
2 février 2024

"Dans la tête de Tim" d’Alexandra Brijatoff et Bernard Villiot

L’histoire : Rien ni personne ne peut entraver l'ascension de Marc, un ambitieux promoteur. Surtout pas son fils, un enfant âgé de 8 ans avec lequel toute forme de communication semble a priori impossible. Tim est autiste.

 

Mais la réalité rattrape Marc le jour où son ex-femme, victime d'un burn-out, disparaît sans laisser d'adresse.

 

Son fils sur les bras, Marc décide de le placer dans un institut spécialisé. Un choix qui s'avère plus complexe qu'il ne l'imaginait et qui, peu à peu, va lui faire prendre conscience de l'importance de l'existence de Tim dans sa vie.

 

La critique de Mr K : Très belle lecture BD que cet emprunt fait au CDI de mon établissement abordant un sujet difficile, l’autisme et la parentalité complexe qui l’accompagne. Dans la tête de Tim d’Alexandra Brijatoff et Bernard Villiot propose un récit émouvant, fournissant une immersion juste et mesurée, provoquant une multitude de réflexions et d’émotions diverses. L’expérience fut plus que plaisante et éclairante à plus d’un titre.

 

Le récit débute avec le départ précipité de la maman de Tim en plein burn out. Sans prévenir le papa, elle lui laisse leur fils entre les pattes. Il faut dire qu’elle gère tout toute seule depuis très longtemps et que séparés, lui n’a d’intérêt que pour sa carrière et sa belle maîtresse. Marc n’a clairement pas le profil du père idéal mais il va se retrouver forcé de s’occuper de Tim, le fils qui n’a au départ que très peu de place dans son emploi du temps et disons-le dans son cœur. Le personnage est assez repoussoir, pour ne pas dire détestable. Assez immature, on se rend compte qu’il se cache pas mal derrière les apparences et son travail.

 

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Mais voila, avec cette cohabitation presque forcée, Tim va se révéler à lui. Tim est son fils, un fils différent, un fils avec qui il va devoir essayer de communiquer, un fils dont il va devoir s’occuper un temps. Les débuts sont rock'n'roll et l’on part sur de très mauvaises bases tant Marc semble incapable d’appréhender la situation, ne connaît rien au handicap de son fils et foire tout ce qu’il entreprend avec lui. Mais on sent en lui une étincelle naissante, un lien intrinsèque. Le temps et les épreuves aidant, une métamorphose va s’opérer, une révélation salutaire pour Tim comme pour lui.

 

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Le dessin en lui-même est plutôt simple, certains diront grossier. Cependant les traits épais cachent une sensibilité profonde et une analyse des ressorts psychologiques de l’intrigue très poussée. Les émotions sont bel et bien là, quelques traits suffisent pour capter l’instant, les réactions de chacun. Puis, à certains moments, nous rentrons littéralement dans la tête de Tim avec des planches intégralement recouvertes par des sortes de mandalas que Tim réalise, un monde parallèle dans lequel il évolue et se sent bien.

 

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On se laisse prendre au jeu, on est séduit par ce petit prince perdu et ce père désemparé qui va peu à peu apprendre à devenir responsable et se découvrir lui-même. La complicité père-fils va se développer peu à peu, subtilement, en prenant son temps avec ses pas en arrière et ses petites progressions. Le lecteur captif ne peut que tourner les pages, irrépressiblement porté par le souffle magique qui se dégage de cette BD. Une très belle découverte.

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