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Le Capharnaüm Éclairé
28 février 2020

"La Différence invisible" de Mademoiselle Caroline et Julie Dachez

differenceInvisible

L’histoire : Marguerite se sent décalée et lutte chaque jour pour préserver les apparences. Ses gestes sont immuables, proches de la manie. Son environnement doit être un cocon. Elle se sent agressée par le bruit et les bavardages incessants de ses collègues. Lassée de cet état, elle va partir à la rencontre d’elle-même et découvrir qu’elle est autiste Asperger. Sa vie va s’en trouver profondément modifiée.

La critique de Mr K : Très belle découverte que cette BD empruntée au CDI de mon LP et que j’ai dévoré en quelques heures à la maternité. La Différence invisible de Mademoiselle Caroline et Julie Dachez nous propose un portrait réaliste et touchant d’une jeune fille atteinte par le syndrome Asperger. Cette œuvre est basée sur le blog de l’auteure où elle raconte son histoire et informe son public sur cette forme d’autisme méconnu. Belle réussite que cette version adaptée en bande dessinée !

Marguerite à vingt-sept ans a tout pour être heureuse : elle est jolie, intelligente, indépendante et a un copain. Elle a une bonne situation professionnelle et vit avec ses deux chats et son chien. Pour autant, elle souffre intérieurement. Sa différence l’oblige à avancer masquée pour se protéger et combler ses manques en terme d’interactions sociales notamment. De manière générale, elle a du mal à s’intégrer et d’ailleurs elle ne le souhaite pas vraiment préférant la recherche de la tranquillité d’un nid bien douillet. Rien ne lui convient mieux que le calme et la routine. Les discussions et bruits du quotidiens (dans les lieux publics ou partagés surtout) peuvent la saturer, l’assourdir et la gènent grandement. Ce qu’elle ne sait pas, c’est qu’elle est atteinte du syndrome d’Asperger, une forme d’autisme reconnu depuis peu à l’échelle de la médecine. Elle va débuter ses recherches, en apprendre plus sur le sujet, rencontrer d’autres personnes touchées par cette maladie mal connue et surtout ostracisante pour celui ou celle qui en est atteint. Cette découverte va changer sa vie et lui permettre enfin de s’épanouir.

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Cette BD se lit très bien et très vite grâce au mélange subtil d’apports théoriques et l’histoire personnelle de Marguerite. Attaché à suivre le quotidien redondant de la jeune fille, on capte page après page les symptômes et les caractéristiques d’un mal très handicapant malgré son invisibilité. Tous les aspects de sa vie sont finalement impactés par Asperger, la vie de couple peut s’avérer compliquée, les gestes du quotidien aussi et le monde du travail peut vite devenir un enfer car pour une personne comme Marguerite le moindre échange est un fardeau, quelque chose qu’elle appréhende et qui lui coûte. Cela entraîne des incompréhensions et remarques blessantes parfois qui s’accumulent, créant des situations tendues voire insupportables pour Marguerite.

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Heureusement, elle finit par se prendre en main. Très vive, elle ne reste pas sur ses positions et va vouloir en savoir plus. Cela va bouleverser son existence car elle va pouvoir se comprendre davantage, s’adapter et mettre un nom précis sur le mal qui la ronge. Elle va rencontrer des personnes qui partagent les mêmes questionnements et troubles, de ces échanges va naître une prise de conscience mais aussi l’envie de changer des choses dans son existence qui ne lui conviennent plus. Ce passage est assez exaltant et l’on suit impressionné l’émergence d’un beau papillon englué jusque-là dans sa chrysalide.

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Très bien dessinée, jouant sur les couleurs pour exprimer émotions et sentiments, cette BD est vraiment une très belle réussite avec en bonus une fin de volume revenant sur le handicap évoqué avec une espèce de récapitulatif malin et bien pensé. L’ensemble est brillant dans son genre, ce serait dommage de passer à côté !

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Commentaires
A
"...en bonus une fin de volume revenant sur la maladie évoquée avec une espèce de récapitulatif malin et bien pensé."<br /> <br /> Quel dommage qu'après une si juste explication de ce qu'est le syndrome d'asperger dans la BD, cette critique mélange la notion de handicap et celle de "maladie". Non, une bonne fois pour toute, l'autisme n'est PAS une maladie mais un handicap.
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L
J'avais beaucoup aimé cet album, c'est une vraie réussite. Je n'avais eu qu'un petit bémol : tous les collègues passaient pour de gros lourdeaux qui ne se préoccupent pas d'elle. Aucun n'est montré comme voulant bien faire même s'il n'y arrive pas.
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