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Le Capharnaüm Éclairé
8 décembre 2014

"Les Enfers du Rock" de Philippe Manoeuvre, illustrations de Marie Meier

Le contenu: Petite visite au pays du rock avec ses liens tenus avec l'Enfer. Texte de Manoeuvre à droite, illustration de Meier à gauche, voici un petit volume qui sonne comme une invitation au voyage dans les terres de la transgression. Fucking rock-and-roll!

 

La critique de Mr K: Véritable institution en matière de rock en France, je n'ai jamais lu Philippe Manœuvre ailleurs que dans la revue Rock and Folk que je parcourais religieusement et régulièrement il y a déjà un certain temps. L'occasion d'acquérir le présent livre s'est présentée à moi une fois de plus au détour d'un étal discount du secteur. Rock? Enfer? Franchement, je ne pouvais passer à côté, surtout que derrière les formulations chocs dont Manœuvre a le secret, se présentait l'occasion de réviser mes bases historiques et d'admirer le travail de Marie Meier que je découvrais par la même occasion.

 

Les Enfers du Rock est divisé en neuf chapitres consacrés chacun à une grande figure du panthéon du rock. Dans les faits, on connaît la propension de l'auteur à la digression et il n'est pas rare qu'il déborde allègrement sur le contexte historique ou artistique de l'époque. Sans compter qu'on ne peut aucunement résumer un grand mouvement musical comme le rock à seulement neuf pointures. L'ouvrage commence par le concert au stade de France d'AC/DC et toute l'influence diabolique en terme de symboles et de paroles de ce groupe australien culte. Il revient aussi sur Richard Ramirez, un serial killer grand obsessionnel du groupe et qui terrifia les faubourgs de LA dans la première partie des eighties.

 

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Sonne alors la nécessité pour Philippe Manoeuvre d'un grand et bon retour au source avec notamment Robert Johnson qui au détour d'un carrefour aurait rencontré le Diable qui lui aurait appris à jouer divinement (sic) de la guitare en échange de son âme. C'est l'occasion pour l'auteur de recadrer le propos et de revenir aux racines du rock: le blues. Il enchaîne alors sur les expériences mystico-religieuses d'un certain nombre d'artistes que l'ésotérisme attirait fortement et qui fascinait aussi beaucoup les sociétés de l'époque. Ainsi la figure du grand mage Aleister Crowley (que Jimmy Page adorait à sa manière) transparaît tout au long de l'ouvrage. Étranges destins aussi que tous ces rock stars morts à 27 ans, coïncidence ou signe du destin? Le rock s'est aussi construit sur des bases rationnelles et Philippe Manoeuvre se plaît à en raconter des vertes et des pas mûres sur la vie mouvementée des rock stars.

 

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C'est donc au fil des chapitres, une belle exploration temporelle à laquelle nous convie cet auteur amoureux de sa matière et qui la vit littéralement au fil des pages: Elvis, Les Cramps, Buddy Holly, Screamin' Jay hawkins (un de mes préférés de l'époque, vraiment frappa-dingue dans son genre!), Jimmy Hendrix (sur lequel le livre s'appesantit beaucoup à raison). Puis vient un diptyque diabolique que j'apprécie au plus au point: les Rolling Stones et Led Zeppelin (my favorit band!). Années 70 obliges, on navigue entre génie créateur et folie pas si douce que ça par moment! Sexe, drugs and Rock and roll n'ont jamais pris autant leur sens qu'avec ceux-là. La révolution métal (tribu que j'aime beaucoup, pour ceux qui nous suivent régulièrement cela ne les surprendra pas!) est aussi évoquée avec Black Sabbath mais je trouve que de manière générale, il ne va pas assez loin dans sa réflexion préférant revenir sur ce groupe mythique sans développer leurs fils spirituels, préférant régler ses comptes avec Marilyn Manson de façon d'ailleurs assez injuste... L'ultime chapitre est consacré à l'immortel Jim Morrisson avec toute une série d'anecdotes que les fans comme moi connaissent déjà mais qui ne manqueront pas de réjouir les novices!

 

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Concis et très bien écrit, ce livre se lit en un temps record et on ne peut qu'être gagné par l'enthousiasme de l'auteur. Pour autant, s'il s'agit d'un excellent essai de vulgarisation, il ne satisfera pas les inconditionnels. Nulle révélation ici, plutôt un micro état des lieux des liens indissolubles entre le rock et la transgression de manière générale. Pour accompagner ces textes cependant efficaces et sincères, vous contemplerez de très belles illustrations de Marie Meïer qui a un talent certain même si j'ai trouvé son travail inégal sur le présent volume. Pas de quoi bouder son plaisir pour autant car cela convient très bien pour planter l'ambiance sombre et décadente voulue par son auteur.

 

Belle et sympathique lecture que cet ouvrage qui trouvera son chemin dans les bibliothèques des amoureux du rock qui plus que jamais n'est pas mort!

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Commentaires
W
Ca pourrait me plaire mais si c'est pour lire des anecdotes déjà vus chez Nick Kent entre autres, je ne sais pas si ça vaudrait vraiment le coup ^^
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