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Le Capharnaüm Éclairé
4 février 2013

"Le prisonnier du ciel" de Carlos Ruiz Zafon

prisonnierduciel

L'histoire: Des secrets de sinistre mémoire viennent hanter Daniel Sempere et son ami Fermín, les héros de L'Ombre du vent.
Barcelone, Noël 1957. À la librairie Sempere, un inquiétant personnage achète un exemplaire du Comte de Monte Cristo. Puis il l'offre à Fermín, accompagné d'une menaçante dédicace. La vie de Fermín vole alors en éclats. Qui est cet inconnu ? De quels abîmes du passé surgit-il ? Interrogé par Daniel, Fermín révèle ce qu'il a toujours caché.
La terrible prison de Montjuïc en 1939. Une poignée d'hommes condamnés à mourir lentement dans cette antichambre de l'enfer. Parmi eux Fermín et David Martín, l'auteur de La Ville des maudits. Une évasion prodigieuse et un objet volé...
Dix-huit ans plus tard, quelqu'un crie vengeance. Des mensonges enfouis refont surface, des ombres oubliées se mettent en mouvement, la peur et la haine rôdent.

La critique de Mr K: Ce livre était le cadeau de Noël 2012 de mes parents qui m'avait convertis à cet auteur ibère avec Le Jeu de l'ange. J'avais embrayé directement avec L'Ombre du vent et j'étais tombé sous le charme de Marina quelques temps après (son meilleur ouvrage à mes yeux). Ironie du sort, sachant mes géniteurs fort amateurs de Zafon, je leur ai offert le même livre pour Noël aussi, comme quoi les grands esprits se rencontrent et que les chiens ne font pas des chats. Je pars toujours avec un à priori positif quand je débute un livre de cet auteur. J'ai tellement été charmé par son écriture et par le background de ses histoires que c'est avec un grand sourire aux lèvres que je débutai ma lecture...

Quel plaisir de replonger dans la Barcelone intemporelle chère à cet auteur catalan. Dans Le prisonnier du ciel, deux époques se chevauchent au fil du récit. Il y a d'abord la Barcelone des années 50/60 où l'on suit Daniel Sempere et son ami haut en couleur Fermin. On re-rentre dans la librairie Sempere père et fils et très vite on sait qu'une menace nouvelle plane sur Fermin qui dans ce volume est clairement le personnage principal. On le retrouve d'ailleurs régulièrement dans certains chapitres, dans sa jeunesse quand il a été embastillé dans la forteresse franquiste surplombant la ville de Barcelone. Il va y faire la rencontre clef de sa vie, s'en échapper par un moyen peu orthodoxe et son existence sera à jamais changée. Ce constant va et vient entre deux époques densifie l'histoire et lève le voile sur certains pans des histoires narrées dans les précédents volumes consacrés au cimetière des livres oubliés. À ce propos, ne vous attendez pas à des révélations fracassantes sur ce dernier, l'auteur ne l'évoquant qu'à la toute fin du roman et il faut bien avouer que cela arrive comme un cheveu sur la soupe.

On retrouve dans Le prisonnier du ciel tout le talent de l'auteur pour planter le décor et décrire une époque. Des passages sont vraiment effrayants notamment dans la description des geôles fascistes et les pratiques des tortionnaires et autres bras armés de Franco. Au détour d'une page, Zafon ressuscite même l'abominable inspecteur Fumero pour une séance de torture atroce dont il a le secret (le flasback est décidément une technique bien pratique pour se faire se relever les morts). Zafon peint sans concession cette nouvelle Espagne qui se rêvait supérieure à ses voisin mais qui ne s'est révélée qu'un régime autoritaire et injuste dont les plaies ne sont pas encore pansées et dont le souvenir reste vif outre Pyrénées. Les personnages sont toujours aussi riches en terme de psychologie et ce volume complète par petites touches tous les aspects déjà entraperçus même si tout n'est pas révélé loin de là... Vous l'avez compris, Zafon n'en a pas terminé avec les Sempere!

Malgré toutes ces indéniables qualités, je suis resté sur ma fin. Tout d'abord quand on repense à l'histoire en son entier, il n'y a finalement pas grand chose à se mettre sous la dent dans Le prisonnier du ciel. Il y a certes de belles fulgurances mais il se dégage une impression générale de creux. De plus, la toute fin du récit lance une piste pour une possible suite que je trouve téléphonée et prévisible (pour ne pas dire artificielle). Mais bon... je suis près à tout pardonner à Zafon pour avoir le plaisir de le relire et il m'a fallu très très peu de temps pour terminer Le prisonnier du ciel, preuve s'il en est de la réussite de cet ouvrage et de ses qualités. L'intérêt ne se dément jamais et il est très difficile de relâcher le livre avant la fin. En attendant la suite à venir, je vais devoir m'atteler à lire ses œuvres de jeunesse qui sont sorties en poche depuis peu. Gageons que j'y retrouve tout le plaisir que j'éprouve en lisant l'œuvre de cet auteur ô combien talentueux!

Egalement lus et chroniqués du même auteur au Capharnaüm éclairé:
- L'Ombre du vent
- Le Jeu de l'ange
- Marina

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Commentaires
E
Bonsoir, peut-on facilement lire le prisonnier du ciel sans avoir lu les 2 précédents ? Car en fait j'ai lu l'ombre du vent il y a quelques années, mais j'en ai presque aucun souvenir si ce n'est que j'avais adoré. Quant au jeu de l'ange, je ne suis plus très sûr si je l'ai lu ou pas. Ou alors si ça pouvait exister unrésumé détaillé de ces livres ...
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F
Je ne me rappelais plus que j'étais déjà passé par là mais maintenant je l'ai lu et je partage entièrement ton avis, c'est super de retrouver l'ambiance des deux précédents livres et cette histoire est excellente à lire mais j'ai aussi eu une impression de trop peu. Le livre est trop court finalement ! ^^
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V
j'ai adoré, vivement l'histoire de Daniel ! Je pense par contre relire le Jeu de l'ange car j'en avais un souvenir maussade et le fait qu'on y fasse allusion me donne envie de lui laisser une seconde chance.
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V
Je viens de lire l'ombre du vent et j'ai très envie de lire le jeu de l'ange et le prisonnier du ciel, même si je vois qu'il ne t'a pas trop plu.
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M
Tout dépend je pense du degré d'appréciation de chacun vis à vis de cet auteur. Moi je craque littéralement pour son style et bien que le fond soit léger, la forme reste vraiment sublime. :)
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B
Ce livre me fait envie car j'avais passé un très bon moment avec L'Ombre du Vent mais j'ai peur d'être déçu et, comme tu le dis, vu que l'auteur veut en faire une trilogie, me retrouver sur ma faim.
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F
J'attendrai qu'il sorte en poche (pour qu'il soit raccord avec mon édition de L'ombre du vent et du Jeu de l'ange) mais j'ai hâte de le lire et de retrouver Daniel et Fermin !
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W
Ah ! Ca m'intéresse ! Malgré ton avis en demi-teinte, j'ai envie de le lire pour tout ce que tu dis dans ton dernier paragraphe. Zafon a une plume tellement magique qu'on a tout de même envie de lire ses oeuvres (je n'ai lu que l'Ombre du Vent et Le Jeu de l'Ange). Je le note dans ma wish !
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V
J'en ai un dans ma PAL depuis des lustres mais je ne sais même plus lequel... Il faudrait quand même que je me décide vu tout le bien que j'en lis. Mais, un je ne sais quoi de glauque ou plutôt mélancolique des couvertures m'arrête souvent au dernier moment...
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N
On m'a vanté L'ombre du vent ce WE sur Livraddict et la quatrième de couv' m'avait vraiment emballé, j'avais du coup fureté un peu et j'étais également tombée sur ce livre, qui m'avait lui aussi attirée mais je ne suis plus si sûre de vouloir le lire désormais ^^ (tu es plutôt convaincante) ou du moins, je mettrais la priorité sur L'ombre du vent et le Jeu de l'ange, que je découvre mais qui a l'air top à t'entendre !
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