"Blacksad - Tome 1" de Diaz Canales et Guarnido
L'histoire: "Parfois, quand j'entre dans mon bureau, j'ai l'impression de marcher dans les ruines d'une ancienne civilisation. Non à cause du désordre qui règne, mais parce que certainement cela ressemble aux vestiges de l'être civilisé que je fus jadis."
La critique Nelfesque: Cela faisait un moment que l'on me parlait de cette BD. "Enorme!": voilà ce qui sort de la bouche des adeptes de "Blacksad". Invitée chez une amie fan de bande dessinée, je tombe sur la série complète et repars avec le lendemain.
Ce premier tome, "Quelque part entre les ombres", nous permet de rentrer dans l'histoire et de faire la connaissance des personnages. John Blacksad est un vieux loup (le comble pour une chat!) solitaire qui dans ce tome va enquêter sur la mort d'une de ces anciennes maîtresses, Natalia Wilford, actrice de cinéma.
Tous les personnages sont représentés par des animaux de façon judicieuse et avec talent. Le commisaire Smirnov, droit et flegmatique, en impose en berger allemand. J'ai particulièrement aimé ce personnage et le parti pris dans le dessin qui fait coller à merveille cet animal à sa psychologie. On retrouve des rongeurs en petites frappes, des reptiles mafieux, des singes boxeurs... Non vraiment j'ai été épaté par la justesse avec laquelle toutes ces familles d'animaux ont été choisies. Il y a vraiment un gros travail de documentation et d'observation derrière.
L'histoire en elle-même est assez classique et pour ce premier tome ce sont les dessins et les ambiances qui priment sur les dialogues. Les personnages ont des "gueules", les décors et les couleurs sont extrêmement bien choisis. On est là en plein roman noir et j'ai ressenti la même impression qu'à la lecture d'"Un amour fraternel" de Pete Dexter. Ce tome ci se lit donc extrêmement vite mais il parait que les choses changent dans les tomes suivants. C'est ainsi l'occasion d'observer plus longuement les dessins qui retranscrivent très bien les mouvements et les situations. Riches de détails, les pleines pages et certaines cases sont tellement fouillées qu'on y découvre sans cesse un petit plus que l'on avait manqué au départ. En lisant la préface de Loisel, j'ai appris que Guardino était animateur chez Disney, ce qui explique sans doute son trait dynamique.
De mon côté, je vais poursuivre ma découverte de la série "Blacksad". Quant à vous, je vous conseille cette bande dessinée élégante et noire à la fois, résolument adulte, qui ravira les amateurs de polars.