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Le Capharnaüm Éclairé
1 février 2009

"Le meilleur des mondes" d'Aldous Huxley

huxley_aldousL'auteur:

Aldous Huxley est né le 26 juillet 1894, dans une famille appartenant à l'élite intellectuelle britannique. À seize ans, une maladie des yeux le rend presque aveugle. Il parvient pourtant à obtenir son diplôme à Oxford, où il rencontre de nombreux écrivains, et se lie d'amitié avec D. H. Lawrence.

En 1916, il publie son premier recueil de poèmes. En 1919, il épouse Maria Nys, qui lui donne un fils, Matthew. Installés à Londres, ils voyagent en Inde et aux États-Unis.

En 1931, quatre mois lui suffisent pour écrire Le meilleur des mondes, qui connaît rapidement un succès international. En 1937, il s'installe avec sa famille aux États-Unis, où il devient scénariste à Hollywod. En 1958, il publie le Retour au meilleur des mondes. Dans les années cinquante, il s'intéresse aux drogues psychédéliques, et publie Les portes de la perception en 1954, Le ciel et l'enfer en 1956, L'île en 1962.

En 1959, il se voit décerner le Award of Merit for the Novel par l'académie américaine des Arts et Lettres. Il meurt en 1963.

MeilleurMondesL'histoire:

La Terre future, tous les enfants sont conçus dans des éprouvettes. Ils sont génétiquement conditionnés pour appartenir à l'une des 5 catégories de population. De la plus intelligente à la plus stupide : les Alphas (l'élite), les Bêtas (les éxécutants), les Gammas (les employés subalternes), les Epsilons (destinés aux travaux pénibles).

On les conditionnent pendant leur sommeil, par des messages qu'on leur répète en boucle, par exemple : "les Epsilons, la plus basse catégorie d'individu, sont extrêment heureux de veiller aux fonctionnement des machines".

Les sentiments sont neutralisés par une drogue, le soma, qui rend perpétuellement heureux... Le sexe est totalement libre, mais l'amour, le mariage est la parenté sont refusés et jugés obscènes. Bref c'est le meilleur des mondes possible...

Seulement, l'un d'eux est différent, solitaire, pensant différemment, haïssant toutes les choses futiles comme le sport et la danse. Il est exclu de cet univers. Lors d'une visite dans un réserve naturelle de Sauvages, là où la vie a continué comme elle l'était, une rencontre va lui faire changer d'avis.

Critique de Mr K:

Sans doute l'un des livre les plus important jamais écrit à ce jour sur les dangers du modernisme et de la recherche de la perfection. Quand uniformisation rime avec la fin de l'individualité, du désir et finalement de la liberté / du libre-arbitre. "Communauté, identité, stabilité" telle est la devise de cette société parfaite et utopique. Derrière les apparences d'une démocratie se cache une réelle dictature, une sorte de prison dorée qui ne sera révélée que dans la deuxième partie du livre quand apparaîtra la figure du "sauvage", en fait "un humain à l'ancienne" vivant dans une réserve qui va se retrouver confronter à cet univers déshumanisé d'où tout sentiment "extrême" (amour, haine, colère) est banni au nom de la sacro-sainte stabilité grâce à une drogue (le Soma) qui permet de contrôler les esprits et surtout, les pulsions.

Ce livre devrait être une lecture obligatoire pour tous ceux qui s'intéressent à l'organisation de la société, et au-delà pour tous ceux qui cherchent un sens à leur vie. Sa force, tient en fait, à la fois dans l'énonciation d'une société inhumaine et utopique, mais aussi de l'attrait que cette évolution exerce sur notre société sans en évaluer toutes les conséquences (clônage, médias-propagande, manipulation des esprits...). Tout est dans l'ambiguïté. C'est dans tous les cas un antidote contre toutes les dérives totalitaires, quelque soit leur origine idéologique.

Pour terminer, je reprendrai la citation qu'effectue l'auteur en tout début de roman:"Les utopies apparaissent comme bien plus réalisables qu'on ne le croyait autrefois. Et nous nous trouvons actuellement devant une question bien autrement angoissante: comment éviter leur réalisation définitive?... Les utopies sont réalisables. La vie marche vers les utopies. Et peut-être un siècle nouveau commence-t-il, un siècle où les intellectuels et la classe cultivée rêveront aux moyens d'éviter les utopies et de retourner à une société non utopique moins "parfaite" et plus libre". Nicolas Berdiaeff.

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Commentaires
M
@Luna: C'est un vrai bijou en effet. Je trouyve malheureusement qui est plus que jamais d'actualité et que l'on tend vers ce totalitarisme de l'apparence et de la "normalité".<br /> <br /> Sick sad world... : (
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L
Je n'ai jamais vu le film mais j'ai beaucoup apprécié le livre !<br /> <br /> Je trouve ça flippant d'imaginer qu'on aurait pu être comme ça, ou que des générations futures puissent le devenir...<br /> <br /> Comme quoi la perfection n'a pas toujours que du bon ! En tout cas c'est un livre qui nous fait réfléchir !
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A
Si ce monde doit exister un jour, je ne le connaitrai pas, ouf !!!!!!
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