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Le Capharnaüm Éclairé
18 août 2017

"Une Ombre chacun" de Carole Llewellyn

Une Ombre chacunL'histoire : Rescapée d'un enlèvement quand elle était enfant, Clara, 30 ans, mène désormais à Paris une vie confortable avec son mari, Charles. Pourtant, lorsqu'il lui demande un enfant, elle décide de partir sans laisser de trace.
Homme d'affaires occupé, Charles loue les services de Seven Smith, un ancien Marine, afin de retrouver son épouse. Pour le soldat américain, que la fin de la guerre a laissé sans but, la quête de cette femme disparue est une occasion inespérée d'exister à nouveau.
À travers l'Europe, Clara et Seven vont partir à la recherche de vérités sur eux-mêmes qui altéreront pour toujours le sens de leurs vies.

La critique Nelfesque : "Une Ombre chacun" est le premier roman de Carole Llewellyn et pour le moins que l'on puisse dire, il ne m'a pas passionné... Le postulat de départ est intéressant, mais l'histoire traîne en longueur et l'intérêt s'émiette petit à petit.

Cette déception vient en premier lieu de la 4ème de couverture et de ce qu'elle laisse entrevoir. Clara, nous dit-t'on, décide de partir sans laisser de traces et son mari engage un ancien Marine pour la retrouver. Problème : ce départ n'intervient qu'à la moitié du roman et là où le lecteur s'attend à un ouvrage complet sur l'enquête et la recherche de soi des personnages principaux, il se demande au fil des pages quand cela va-t'il enfin commencer...

Pour autant, la préparation du départ de Clara est l'occasion pour l'auteure de dépeindre son personnage. Et accessoirement de nous la rendre insupportable ! On ne peut pas dire que ce roman n'est pas actuel car il l'est pleinement (trop même). Les problématiques ici soulevées sont dans l'air du temps et les technologies de notre époque. Pour ma part, j'ai du mal avec les ouvrages trop ancrés dans l'actualité du moment et laissant peu de place à l'imagination du lecteur. Ce qui ne devrait être qu'un support est ici un pivot bien trop frêle à mon goût. L'héroïne ici est obsédée par Instagram. Mais littéralement obsédée ! Elle ne pense qu'à cela. Comment photographier ceci, gommer cela pour que ses followers envient son quotidien. Lorsqu'elle vit quelque chose, elle n'en profite pas et l'événement est passé au crible de son écran de téléphone. La moindre image est capturée, même la plus anodine. Elle y rajoute ensuite des filtres, des hashtags, des légendes loin d'être spontanées. C'est peut-être parce que je déteste ce genre de procédés que j'ai eu du mal à m'attacher à Clara. Est-elle comme la majorité des personnes sur IG, superficielles, ou cela dénote-t'il d'un mal-être personnel, d'un sentiment d'infériorité qu'elle comble avec son application favorite mais qui finit par lui rendre la vie fade et morne ? J'ai ma petite idée sur la question (d'autant plus que je ne considère pas que la majorité des gens soient superficiels sur IG, il suffit de bien choisir qui l'on suit) mais mettre ainsi en avant un réseau social pour justifier le malaise de Clara me semble un peu trop facile pour être vraiment apprécié à sa juste valeur.

Vous l'aurez compris, j'ai eu du mal à rentrer dans ce roman, attendant un événement qui n'arrivait pas, étant complètement détachée de la superficialité des problèmes existentiels du personnage principal. Cette dernière est mariée à Charles, un homme d'affaire lui aussi très axé sur l'apparence et l'image qu'il renvoie. Sa vie est comme dans un magazine de mode. Il est beau, sa femme est belle, leur appart' est splendide et sa route semble toute tracée autant professionnellement que sentimentalement. Très centré sur lui-même et ce que peuvent penser les autres de lui, Charles est un con fini (oui, par moment, il faut appeler un chat "un chat" et ne pas tortiller 3 heures). Même lorsque sa femme disparaît, il ne montre pas une once de peine et gère son départ comme un dossier lambda. Pauvre petite fille riche qui ne supporte plus sa condition de jolie plante verte et qui, dans sa fuite, va laisser l'intégralité de ses cartes de crédit (pardon, des cartes de crédit de son mari) sur la table. Comment va-t-elle faire pour s'en sortir ainsi !? Désolée, mais personnellement, cela me laisse de marbre. Il y a des problèmes hautement plus graves dans la vie de certains et je manque cruellement d'empathie dans ce genre de situations (mea culpa). Peut-être suis-je trop âgée pour lire ce type de roman ? Peut-être ne suis-je pas assez fleur bleue pour prendre au sérieux sa souffrance ? Ou peut-être que tout simplement tout cela est bien trop superficiel et que ce monde m'ennuie, et m'exaspère même, à se regarder sans cesse le nombril !?

Les chapitres alternent entre Clara et Steven, l'ancien Marine recruté par Charles. C'est bien, ça permet de souffler. Steven est loin des canons de beauté et de perfection gravitant dans le cercle du couple. Un peu too much parfois, il n'hésite pas à mettre les pieds dans le plat et peut paraître à certains moments absolument détestable. De par son ancien métier, une partie de lui est restée à la guerre et l'Afghanistan le ronge. Il est aussi macho (vous savez, l'armée, tout ça...) et raciste sur les bords (vous savez, l'armée, tout ça...). Ah du coup, c'est sûr que ça dénote avec mademoiselle vie bien rangée qui n'existe que par le regard des autres ! D'ailleurs dans l'ensemble, on ne s'éloigne que trop peu à mon goût du manichéisme. Les filles sont des jolies poupées attachées à leur apparence et aux porte-feuilles de leur mari et les hommes, des êtres détestables menés par leur queue. Je cherche encore les nuances...

Tout cela était bien trop creux et vain pour me plaire et c'est avec plaisir que j'ai tourné la dernière page d'"Une Ombre chacun". Non pas pour le dénouement mais pour pouvoir passer à autre chose ! Je ne doute pas que cet ouvrage plaira à d'autres lecteurs, il n'est pas mauvais en soi. C'est un premier roman et l'auteure va au bout de son idée. Malheureusement, cela reste beaucoup trop en surface pour moi et pour que je vous conseille cet ouvrage qui restera dans mon esprit comme une lecture plus que moyenne...

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Commentaires
M
Tu as eu le courage d'aller jusqu'au bout malgré ton manque évident d'enthousiasme!
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F
Je ne le lirai pas mais j'ai vu que tu t'étais fait des amies sur ton post Facebook :D Du coup, moi et mes 300 followers on devrait peut-être aller se cacher... Bon trêve de plaisanterie, ce n'est pas le genre de livre qui m'attire, j'ai aussi du mal avec les histoires très ancrées dans la réalité, en livre comme en films (moins en séries, d'ailleurs).
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C
Eh bien voilà, en te lisant je me sens moins seule. J'avais lu sur IG un avis élogieux et pour moi ce fut une déception. Aucun des personnages ne m'a inspiré une quelconque sympathie, les problèmes de Clara et sa relation avec IG ne m'ont pas convaincue, de Seven je ne me souviens que d'un grossier personnage et tu as raison pour l'image déplorable de la femme futile, du mari qui ramène l'argent et du militaire macho. J'ai attendu le départ de Clara, cherché en vain le rapport avec le traumatisme de l'enfance et trouvé le dénouement extrêmement rapide et miraculeux Et je pense que le terrorisme est trop présent dans nos esprits (hier et aujourd'hui encore) pour l'inclure dans un roman. Merci et très bonne soirée à toi<br /> <br /> Chantal_Marie sur IG
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M
Vu ce que tu reproches à ce livre, je vais passer mon tour car je suis presque certaine qu'il ne me plaira pas. Merci pour cet avis :)
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