"La Trilogie des périls" de David Eddings
L’histoire : Je le savais, j'étais rentré à Cimmura avec le sentiment du devoir accompli, heureux d'avoir sauvé la vie d'Ehlana et tout remis en place : le Bhelliom au fond de la plus profonde fosse de l'Océan, Dolmant à la tête de l'Eglise d'Elénie. Azash, Annais et même Otha, le roi-limace, étaient morts. Mais, foi d'Emouchet, j'avais un mauvais pressentiment. Les nouvelles que m'apportaient Ulath, Tynian et Bévier n'étaient pas bonnes. Il n'était question que de disettes, d'épidémies, de troubles. Mes pires craintes se confirment : dans tous les Etats du continent, des héros de l'antiquité soulèvent le peuple. De prétendus justiciers incitent les nobles à se révolter contre l'Empire de Tamoulie. Et il y a pire : les Trolls ont quitté leur foyer natal et envahi le nord de la Dalésie. Des guerriers reviennent d'entre les morts. Un nécromancien - homme ou Dieu - ramène des armées du plus lointain passé, fouille dans le folklore et donne vie à des monstres redoutables : des vampires, des goules, des hommes de l'aube et même ceux-qui-brillent. Je savais qu'il nous faudrait subir un interminable hiver jusqu'au retour des Dieux. Je n'avais pas prévu que nous devrions affronter un nouvel ennemi auprès de qui les Dieux des Trolls étaient de joyeux drilles.
La critique de Mr K : Très bon voyage en fantasy avec cette lecture fleuve qui m’a transporté bien loin des réalités terrestres lors des dernières vacances de la Toussaint. J’adore David Eddings. Même s’il se situe un cran en dessous à mes yeux que des auteurs classiques du genre comme Tolkien, Martin ou encore Howard et Moorcock, il apporte une fraîcheur et un vent de folie dans un genre parfois un peu ampoulé. Après la très réussie Trilogie des joyaux, c’est avec une joie non feinte que je retrouvais Emouchet et ses joyeux compagnons pour cette Trilogie des périls qui promettait beaucoup après avoir lu la quatrième de couverture du premier volume. Plus de 1500 pages en prévision et même pas peur ! Au final, ce fut un grand bonheur de lecture, une addiction de tous les moments et un voyage vraiment mouvementé !
Émouchet pensait avoir fait le plus dur en se débarrassant du Bhelliom et en sauvant la vie d’Ehlanna, on pouvait d’ailleurs décemment penser qu’ils pourraient tranquillement couler des jours heureux et profiter pleinement de leur vie maritale. Six ans ont passé depuis les derniers événements, une petite fille est née de leur union. Mais voila, une certaine agitation secoue l’Éosie et le continent voisin, des héros et personnalités du passé semblent ressurgir d’on ne sait où et fomenter une révolte contre l’ordre central. Rajoutez à cela de mystérieuses troupes semant le chaos qui semblent venir d’époques elles aussi révolues et la menace devient clairement inquiétante. La trilogie débute avec la nécessaire enquête de notre héros et de sa cohorte d’amis hauts en couleur sur ses mystérieux agissements qui mettent à mal l’unité des royaumes.
Comme souvent dans les sagas de David Eddings, le récit fait la part belle au voyage. Il s’amuse gaiement à fait traverser les cartes présentes dans les livres par ses héros du Nord au Sud, de l’Ouest à l’Est. Dépaysement garanti avec de longues traversées de déserts, de montagnes, de forêts impénétrables, de flots impétueux et autres lieux propices à l’aventure. De palais en tavernes, en passant par des souterrains ténébreux, on en voit des vertes et des pas mûres. On retrouve aussi le goût de l’auteur pour l’intrigue politique avec des complots ourdis de longues dates, des actes lourds de sens et des lignes de forces qui s’étiolent et se renforcent au gré des alliances et des révélations. Question scénario on en a pour son argent, c’est dense et l’on ne s’ennuie pas une seconde.
Les personnages sont toujours aussi savoureux avec cet humour omniprésent caractéristique de l’auteur de La Belgariade et de La Mallorée. Les dialogues sont parfois à se pisser dessus, on lorgne clairement vers Kaamelott avec des personnages de hautes extractions qui n’hésitent pas à se dire leurs quatre vérités et qui possèdent un sens de la répartie parfois cinglant. C’est frais, c’est fun et ça dépoussière la fantasy tout en gardant parfois un ton épique de bon aloi. Car ici les dieux agissent, parlent et suivent leur propres intérêts. Ils n’ont pas la langue dans leur poche eux non plus, ce qui donne un ton léger avec tout de même son lot de scènes dantesques et de la magie en veux-tu en voila.
On peut reprocher à l’ensemble de manquer d’originalité dans le développement de l’intrigue principale (je n’ai jamais vraiment été surpris) et certains passages sont redondants car tel personnage répète ce qu’il a appris au chapitre précédent à un autre personnage. Rien de bien méchant pour autant avec ces trois ouvrages qui se lisent d’une traite et avec grand plaisir quand on veut s’échapper et plonger dans un monde de fantasy. Avis aux amateurs !
Lus et chroniqués du même auteur au Capharnaüm Éclairé :
- La Belgariade
- La Mallorée
- La Trilogie des joyaux