"Dune" de Denis Villeneuve
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L’histoire : La planète la plus importante de l'univers, Arrakis, est également appelée Dune. Une gigantesque lutte pour le pouvoir commence autour de celle-ci, aboutissant à une guerre interstellaire.
La critique de Mr K : 6/6. Sacrée claque cinématographique pour mon retour en salle obscure après quasi deux ans de disette covidesque ! Je l’attendais avec impatience ce film. Je suis fan de Denis Villeneuve qui ne m’a jamais déçu sur ses films, la SF fait partie de mes genres préférés et Dune est un monument dans la culture de genre. Je tiens à préciser que je n’ai jamais lu l’ouvrage en question. J’ai bien tenté l’aventure dans ma folle jeunesse (comprendre lors de mes études) mais le style m’avait rebuté et je ne suis jamais allé au-delà de cinquante pages. Par contre, j’ai vu et revu l’adaptation de Lynch qui bien qu’imparfaite pour beaucoup, m’a plu pour son côté kitsch, perché et la présence magique de Kyle MacLachlan un de mes acteurs chouchou. Aaaaah Twin Peaks ! Bref, je suis allé au cinoche l’esprit ouvert et l’envie d’être bluffé. Je n’ai pas été déçu.
Nous voila partis samedi dernier l’ami Franck et moi vers la lointaine Arrakis, planète de sable dont le fameux épice nourrit les rêves de puissance les plus fous. Elle cristallise les tensions entre deux puissantes familles rivales les Harkonnen (pas sympas) et les Atréïdes (plutôt cool même s’ils prennent chers au départ). Derrière ces deux clans, on devine un empereur omnipotent qui joue sur plusieurs tableaux et une mystérieuse caste de sibylles aux pouvoirs étranges. Le spectateur est invité à suivre le destin tourmenté du jeune Paul, héritier des Atréïdes qui tient de par sa mère un étrange pouvoir et va être amené à trouver son propre chemin dans le chaos qui va bientôt s’installer. Rêves prémonitoires, récit initiatique, aventure avec un grand A, rapports de force à la Game of thrones et géopolitique intersidérale sont au menu de ce premier film d’un diptyque qui s’annonce aussi puissant qu’intelligent.
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Ne nous y trompons pas, il s’agit bel et bien d’un blockbuster mais avec un Denis Villeneuve à la manœuvre, il ne pouvait être qu’une œuvre à la fois sublime et profonde, qui ne prend jamais ses spectateurs pour des imbéciles et leur propose une histoire certes classique mais universelle et porteuse de sens. On retrouve ici un jeune premier qui doit tout se prouver. Dans l’ombre d’un père respecté et sage, une mère aimante qui se mue en précepteur mystique, des maîtres d’armes durs mais loyaux, il doit trouver sa vraie place. Ses rêves lui donnent des indications, parfois vraies parfois fantasmées. Le récit initiatique est mené de main de maître avec un acteur principal que je ne connaissais pas jusque là et qui reprend le rôle sans avoir à rougir de la comparaison avec Kyle MacLachlan.
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J’ai lu ici ou là que certaines personnes trouvaient le récit confus, les personnages et mondes trop nombreux. M’est avis qu’il se sont trompés de film, j’ai trouvé l’ensemble fluide, bien ficelé, j’aurais même rajouté davantage de scènes explicatives avec les Harkonen tant leur déviance est aussi déviante que fascinante. On passe de planète en planète, de palais en palais avec délectation, la plongée est saisissante, les rouages en place d’une clarté et d’un réalisme criant. Je faisais référence plus haut à l’œuvre de G. R. R. Martin mais on peut aussi penser à ces luttes entre seigneurs du moyen-âge lorsque l’on se disputait les faveurs du suzerain ou que l’on lorgnait sur les territoires du voisin. Ce space opéra élève le genre au grand art et loin de tomber dans les facilités de la dernière trilogie Star Wars (au hasard…), les jeux de pouvoir sont ici nuancés et fins (sans doute moins que dans l’ouvrage d’origine j’imagine). Le scénario est béton et l’on attend la suite avec impatience.
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Les acteurs sont impeccables mêlant valeurs sûres, Oscar Isaac, Javier Bardém, Josh Brolin, Stellan Skarsgard ou encore Charlotte Rampling et révélations qui m’ont bluffées comme Rebecca Ferguson ou Timothée Chalamet. Ça joue bien, l’émotion transparaît des rôle et l’on y croit avec des rapports touchants notamment entre les différents Atréïdes. Bien qu’œuvre gigantesque à grand spectacle, le film touche par sa narration pleine de finesse des ressorts de l’intimité et nourrit la machine à empathie. Franchement, j’ai eu l’œil humide à plusieurs occasions. L’immersion est totale à travers des paysages spectaculaires, un background visuel stupéfiant, des scènes d’action prenantes et jamais tapageuses et des créatures mythiques impressionnantes. Aaaah ces vers des sables géants ! Ou encore, ces mignonnes petites souris des sables... Et puis, il y a la musique tout bonnement fantastique de Hans Zimmer, à la fois englobante et parfois à peine perceptive qui achève de transformer ce simple film en véritable expérience sensorielle, une ode au dépaysement provoquant l’addiction instantanément.
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À mes yeux, ce film rentre directement dans mon top 10 d’œuvre SF. Il est absolument à voir au cinéma tant il procure un plaisir de visionnage incroyable et vous transportera loin, très loin de chez nous même si à plusieurs occasions les thématiques et ressorts en jeu vous feront penser fortement aux propres vicissitudes de notre monde. Gros gros coup de cœur !