"Culottées - volume 1" de Pénélope Bagieu
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Le contenu : Quinze récits mettant en scène le combat de femmes d'origines et d'époques diverses, qui bravèrent les normes sociales de leur temps : Margaret, une actrice hollywoodienne, Agnodice, une gynécologue de l'Antiquité grecque qui se fit passer pour un homme afin d'exercer sa profession, Lozen, une guerrière et chamane apache, etc.
La critique de Mr K: Chronique d’une lecture attendue vu l’engouement que Culottées de Pénélope Bagieu a suscité à travers la blogosphère notamment. Je l’ai emprunté au CDI de mon établissement juste avant le confinement, j’ai donc eu tout le temps pour le lire et le déguster. En fait, j’ai mis à peine deux heures tant j’ai été pris par ses destins de femmes pas comme les autres...
Au programme de ce premier volume (car il y en a deux !), quinze portraits de femmes qui à diverses époques ont décidé de vivre leur vie comme ça leur chantait. Faisant fi des codes, de la machocratie ou encore des préjugés, elles ont chacune à leur manière mené la vie qu’elles désiraient malgré les obstacles et parfois des fins tragiques. Femmes du peuple ou issues de nobles lignées, inconnues ou célébrités, elles ont en commun une abnégation sans faille.
Tour à tour, Pénélope Bagieu dresse le portrait de Clémentine Delait, Nzinga, Margaret Hamilton, Las Mariposas, Josephina Van Gorkum, Lozen, Annette Kellerman, Delia Akeley, Joséphine Baker, Tove Jansson, Agnodice, Leymah Gbowee, Giorgina Reid, Christine Jorgensen et Wu Zetian. Je connaissais à peu près la moitié de ces personnages parfois hauts n couleur ce qui ne m’a pas empêché d’apprécier l’ouvrage, de redécouvrir certaines d’entre elles et surtout d’en découvrir d’autres dont je creuserai sans doute plus tard la biographie tant elles m’ont interpellé.
Au rayon des découvertes, j’ai un faible pour Agnodice, la première gynécologue ou encore Josephina amoureuse de l’homme qu’il ne fallait pas dans une société hollandaise marquée alors par la ségrégation religieuse. Il est agréable aussi de redécouvrir la seule et unique Joséphine Baker ou encore Tove Jansson moins connue mais dont les ouvrages ont bercé mon enfance. De manière générale, on passe un très bon moment en lisant ses biographies un peu écourtées (trop diront certains), on rit des blagues, au style bien direct et féministe de l’auteure. On frémit aussi beaucoup face aux épreuves que doivent passer ces véritables héroïnes confrontées à un monde qui ne les comprend pas ou surtout, ne veut pas les comprendre ! La démarche est plus que louable, les récits s’apparentant à autant de portes que l’on ouvre et que l'on ne veut plus refermer en poursuivant soi-même la découverte en effectuant quelques recherches pour compléter les récits proposés. Mission réussie non ?
Je dois avouer que je ne suis pas un fan absolu du trait de l’auteure mais cela ne m’a posé aucun souci ici, les dessins accompagnent bien le contenu. J’ai par contre été bluffé par les doubles pages d’illustrations pour chacune des femmes que l’on rencontre dans cet ouvrage. Je les ai trouvées magnifiques et très souvent bouleversantes. Chapeau bas à une auteure qui m’a surpris par ce talent que je ne soupçonnais pas, comme quoi il ne faut pas juger à l’emporte pièce et savoir revenir sur certaines œuvres ou artistes pour mieux les appréhender.
Officiant dans un LP quasiment 100% masculin voila un ouvrage que je trouve essentiel à faire lire et à partager notamment aux garçons et jeunes hommes pour remettre les pendules à leur place et essayer de faire progresser la cause de l’égalité homme-femme. Cet ouvrage aussi brillant qu’intelligent est une petite pépite à lire, relire et faire partager.