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Le Capharnaüm Éclairé
23 novembre 2015

"Ossements" de Sheri S. Tepper

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L'histoire : Mahlia, une jeune Tahitienne, croyait avoir trouvé la maison idéale pour élever ses enfants. Mais bientôt, les travaux de rénovation lui font découvrir dans une mare des ossements et un bracelet, puis dans une chambre murée, à l'intérieur même de la vieille demeure, une plaque de bois gravée de signes étranges. Un archéologue veut l'aider à éclaircir le mystère : il est retrouvé mort dans la forêt voisine, écorché vif. Peu à peu, l'inquiétant passé du village refait surface : à chaque génération, des enfants disparaissent sans laisser de traces... eux de Mahlia ne risquent-ils pas d'être les prochaines victimes?

La critique de Mr K : Petit plaisir régressif aujourd'hui avec un livre s'apparentant à de la bonne série B mêlant ésotérisme et horreur. Malgré la couverture plutôt hideuse, je ne refrénais pas mon envie de lire la quatrième de couverture. J'adhérais au pitch et je repartais avec Ossements, ouvrage acquis une fois de plus à un prix défiant toute concurrence!

Jeune mariée et jeune maman (il y en a comme ça qui aiment combiner les statuts), Mahlia se voit confier par son courant d'air de mari la lourde mission de trouver LA bonne maison qui leur permettra d'accéder au bonheur. Bien évidemment, la pioche va se révéler plus que mauvaise entre découvertes macabres, disparitions, meurtres sanglants et un passé des plus douteux. Comme celui de Mahlia d'ailleurs... Pourquoi a-t-elle tous ces maux de tête? Quelles sont ces mystérieuses visions qui l'assaillent de plus en plus? Il va lui falloir tout son courage et l'aide d'anciennes amies retrouvées pour lever le voile sur la menace qui plane sur elle et ses enfants.

On rentre très vite dans le nœuds du problème car dès les trente premières pages, on sent déjà que tout ne tourne pas rond autour de cette maison. Une mare à bestiaux fangeuse qui contient un bras coupé, une étrange pièce dont semble provenir un froid glacial, le fils aîné qui parle avec des personnes disparues que seul lui semble voir, des locaux pas des plus hospitaliers ou d'autres au charme venimeux… Personnellement, je me serai barré au plus vite mais comme il n'y aurait pas eu d'histoire, l'héroïne persiste. Elle navigue alors entre phénomènes inquiétants, phases de recherche sur le passé des lieux et révélations fracassantes qui vont mettre à mal l'équilibre qu'elle recherche pour sa petite famille. Pêle-mêle, il est question de revenants, de magie vaudoue, de références à la période esclavagiste du sud des États-Unis et de sorcellerie au sens général. Le programme est réjouissant et se tient de bout en bout.

En même temps que les tenants et les aboutissants de l'histoire, le voile se lève sur cette héroïne qui semblait si lisse de prime abord. Au début, il est constamment fait référence à des événements du passé avec lesquels elle essaie de rompre. Seulement, la solution réside dans ses capacités, ses savoirs qu'elle essaie d'enfouir au plus profond d'elle-même pour plaire à son mari. Ce dernier est d'ailleurs quasi inexistant, étant sans cesse par monts et par vaux, sans pouvoir rassurer sa femme qui traverse une phase critique. Le Salut de Mahlia passera par la reconnaissance et l'affirmation de soi. Elle peut compter pour cela sur de vieilles amies et sur l'amour de ses enfants. Cela contraste beaucoup avec l'ambiance mortifère qui pèse sur ce roman et fait ressortir la personnage principale qui pour le coup n'est ni une nunuche ni une Lara Croft en puissance, c'est seulement quelqu'un qui se débat avec sa vie. En cela le livre est une réussite.

Cet ouvrage se lit rapidement et avec un certain plaisir. Le style n'est pas révolutionnaire, on est dans du classique du genre avec des passages bien ragoûtants et des moment plus intimistes qui font mouches. On n'est pas face à un incontournable du genre pour autant, les grandes lignes de l'histoire sont saisies assez vite et sans réelle surprise, la fin m'a semblé un peu abrupte et quelques passages sentaient le remplissage. Au final, on ressort plutôt content malgré un aspect tout à fait superficiel par moment. Une lecture détente et vide neurone que je vous conseille de tenter si le cœur vous en dit.

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Commentaires
M
Comme disent les anglais: "Don't judge a book by his cover"! ;)<br /> <br /> Un bon petit trip sans prétention mais efficace. :)
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V
J'aime beaucoup, de temps en temps, ce genre d'ouvrage "plaisir coupable" :) Et si la couverture est passablement moche, elle donne bien le ton du livre ! Je le note en tout cas
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