"La Maison haute" de Bastien Lallemant
Cela fait un petit moment que nous n'avons pas parlé musique au Capharnaüm éclairé ! Je m'en vais réparer ça puisqu'aujourd'hui je tiens à vous faire découvrir (ou redécouvrir pour certains) Bastien Lallemant. Voilà maintenant plus de 10 ans (12 pour être exacte) que je suis cet artiste trop peu connu à mon goût. Il est plus que temps qu'il ait une petite place ici !
"La Maison haute" est le quatrième album de Bastien Lallemant, après deux premiers disques chez Tôt ou Tard (mon label chouchou pendant longtemps dans les années 2000), "Les Premiers instants" et "Les Erotiques", aux accents très gainsbouriens réalisé par Albin de la Simone, ...
... et "Le Verger" sous un nouveau label avec toujours à ses côtés Albin et Bertrand Belin. Ce dernier, inspiré du roman noir, aborde les chansons comme une fiction, de manière littéraire. Les 12 titres qui composent cet album sont autant de nouvelles qui font voyager l'auditeur d'histoire en histoire. Les musiques se font plus recherchées, son travail évolue.
Au cours de l'année 2014, Bastien Lallemant a recours au financement participatif et lance la production de son dernier album "La Maison haute" avec l'aide de souscripteurs dont j'ai fait partie. Depuis début mars dans les bacs, on peut donc retrouver Bastien dans ses oreilles et dans son salon après 5 ans d'absence. Absence ? Pas tout à fait puisqu'il a profité de ce temps pour écrire ses textes, tester ses chansons sur le public, peaufiner son projet. Bastien n'a pas dormi mais fait de nombreuses siestes : les Siestes acoustiques, excellent concept de concerts inédits où le public est invité à s’allonger dans l’obscurité et à se laisser bercer par une poignée d’artistes. Une belle idée et une expérience qui continue de se poursuivre notamment au Théâtre de la Loge à Paris (mais pas que ! Renseignez-vous !).
Nombreuses chansons nées sur scène sont donc maintenant enregistrées en condition live. Autour de lui, de grands musiciens tels que Seb Martel et JP Nataf, Maëva Le Berre, Jean Thevenin, Pascal Colomb, Pierre-Olivier Fernandez, mais aussi Albin de la Simone, Maissiat, Françoiz Breut, Katel, Diane Sorel, les Innocents… Charles Berberian est également de l'aventure et a dessiné l’enregistrement en illustrant un journal de bord.
Bastien Lallemant est non seulement un grand artiste plein de talent et d'idées mais c'est aussi un homme avec lequel on passerait volontiers un moment de création en toute simplicité. Anecdotes et ambiances sont à retrouver dans l'ouvrage de Berberian avec comme cadre, le très beau studio Vega, en pleine campagne provençale, avouez qu'il y a pire comme lieu d'enregistrement pour un album non ?
Le sujet de "La Maison haute" est universel : l'amour au sens large. Avec Bastien, on parcourt en quelques minutes les sentiers de ce sentiment complexe et vital. 12 titres autour de l'amour illégitime, l'amoureux esseulé, la passion, le fanatisme et la fuite, aux doux noms de "L'Attente", "L'ombre" ou encore "Longue nuit". Un moment intime, un instant privilégié, un murmure, une caresse...
A méditer...