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Le Capharnaüm Éclairé
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22 mars 2015

"Inherent Vice" de Paul Thomas Anderson

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L'histoire : L'ex-petite amie du détective privé Doc Sportello surgit un beau jour, en lui racontant qu'elle est tombée amoureuse d'un promoteur immobilier milliardaire : elle craint que l'épouse de ce dernier et son amant ne conspirent tous les deux pour faire interner le milliardaire... Mais ce n'est pas si simple...

C'est la toute fin des psychédéliques années 60, et la paranoïa règne en maître. Doc sait bien que, tout comme "trip" ou "démentiel", "amour" est l'un de ces mots galvaudés à force d'être utilisés – sauf que celui-là n'attire que les ennuis.

La critique Nelfesque : Attention film complètement barré ! "Inherent Vice" en laissera pas mal sur la touche là où d'autres crieront au génie. On est là en plein dans ce que le cinéma peut faire de plus hallucinogène...

Vendu comme un film policier, ne vous attendez pas uniquement à cela en allant voir ce film sous peine de passer quelque peu à côté. L'histoire est sympa mais ce n'est vraiment pas ce que je retiendrai de ce long métrage. J'avoue que par moment j'ai été complètement paumée, perdue dans les délires "stupéfiants" de Paul Thomas Anderson. Le rythme est lent, les personnages sont multiples et les passages paranoïaques de  Doc Sportello ne sont pas là pour nous aider.

En allant voir "Inherent Vice", il faut accepter l'idée de se laisser porter, de ne pas tout contrôler et de rentrer dans le trip. Visuellement la claque est là. Les décors et les costumes sont tops, les plans sont sublimes... On est vraiment à 100% dans l'ambiance 70's. Joaquim Phoenix bouffe littéralement l'écran, bien qu'accompagné d'un florilège de personnages pas piqués des hannetons. Tous plus farfelus les uns que les autres, c'est un vrai défilé de vainqueurs totalement branques que ce film nous propose. Qu'est ce qui est vrai ? Qu'est ce qui est faux ? Parfois (souvent !), on se pose la question.

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La lumière se rallume. Groggy par les presque 2h30 de projection où mon cerveau a été retourné dans tous les sens, je ne suis pas en mesure de déterminer si j'ai aimé ou non ce film. Par certains aspects oui complètement, je l'ai même adoré, mais par d'autres j'ai envie de hurler "non mais c'est quoi ce délire !????". Cela fait maintenant plus d'une semaine que nous sommes allés le voir au cinéma et c'est un peu plus clair dans ma tête bien qu'un deuxième visionnage soit plus que nécessaire.

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Allez donc le voir au cinéma si l'idée d'être perdu ne vous fait pas peur et si vous aimez perdre le contrôle parfois. Allez-y également pour la beauté des images qui sur grand écran vous en mettront plein la vue. Allez-y aussi pour l'ambiance entre deux pétards. Allez-y si vous avez envie de vous marrer parfois sans trop comprendre pourquoi mais parce que la situation est tellement hallucinante qu'il ne peut en être autrement. Allez-y surtout pour le côté complètement délirant et à nul autre pareil que nous propose le réalisateur. Une bouffée d'air frais (et cannabique) sur le cinéma d'aujourd'hui.

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La critique de Mr K : 6/6. Première grosse claque cinématographique de l'année avec ce film bien barré du réalisateur du très réussi Magnolia. J'avoue que depuis ce métrage j'étais passé à côté de ses œuvres et cet Inherent Vice va me pousser à explorer la filmographie du bonhomme tant j'ai adoré ce drôle de voyage dans les 70' que nous aimons tant au Capharnaüm Éclairé. Un trip à situer entre un Big Lebowski (mon film culte!) et Las Vegas Parano, 2h29 de pur bonheur en barre avec une histoire emberlificotée, un acteur au sommet de sa forme et une réalisation aux petits oignons.

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Une ex (sublime d'ailleurs) de Doc (Joaquim Phoenix) vient le trouver car elle veut qu'il enquête sur la mystérieuse disparition de son richissime amant, magnat de l'immobilier trempant dans des affaires pas très nettes. Notre héros, détective privé porté sur la fumette et la relaxation, toujours amoureux de cette femme, ne peut résister et va chercher à démêler le vrai du faux d'une affaire aux méandres innombrables qui vont l'amener à croiser la route de personnages tous plus déjantés les uns que les autres: une prostituée asiatique au grand cœur, des bikers nazis, une communauté hippie bien space, un amateur frénétique de la batte de baseball… mais surtout, sa route ne fera que croiser celle de Bigfoot (Josh Brolin), flic psycho-rigide au comportement ambigu vis à vis de notre héros. Difficile d'en dire plus, tant l'intrigue est foisonnante. Sachez qu'il ne faut pas avoir peur de ne pas tout comprendre de suite, les pièces du puzzle sont livrées dans le désordre et sans mode d'emploi! Mais que c'est bon de ne pas être pris pour un consommateur lambda et de se laisser bercer par le rythme lent et quasi hypnotique de ce film.

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Joaquim Phoenix prouve une fois de plus qu'il est l'un des meilleurs acteurs de sa génération. Après sa surprenante et bluffante prestation dans l'excellent Her l'année dernière, il campe ici un personnage bien branque mais non dénué de nuance. Il est quasiment présent sur tous les plans du film et il ne détonne jamais, livrant une performance épatante. Quel talent! Les rôles secondaires ne sont pas en reste avec un Josh Brolin impérial en flic bouffeur de hippies complètement déjanté. Chacune de ses apparitions est attendue avec impatience par le spectateur fasciné par le côté terrible mais aussi comique de ce personnage en parfaite opposition avec le héros. J'ai aussi aimé revoir Benicio del Toro dans un film se déroulant dans les 70', il est toujours aussi impeccable (il est ici encore un avocat!), j'ai été agréablement surpris par Reese Witherspoon que d'habitude j’abhorre copieusement ainsi que par Owen Wilson étonnant dans son rôle d'infiltré par la FBI en manque d'amour familial. On sent que tout ce petit monde a pris un réel plaisir à participer à cette folle entreprise.

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Pour ce qui est de la réalisation, on tend vers la perfection avec un soin de tous les instants apporté aux images et aux plans. On est vraiment dans un film unique en son genre même si on peut le rapprocher dans son contenu des deux films cités plus haut. La musique est très bien choisie accompagnant à merveille le sujet et les scènes, elle nous plonge dans une Californie pétulante et vraiment dépaysante au regard de notre époque. Bel objet donc qu'Inherent Vice malgré une certaine mélancolie qui semble habiter Doc et qu'il transmet au spectateur prisonnier d'un film halluciné, délirant (il y a des passages surréalistes pour ne pas dire Kafkaïens) et digressif à souhait. La ligne droite n'est décidément pas le chemin emprunté par Anderson pour cette adaptation réputée impossible à réaliser du livre éponyme de Pynchon (que je n'ai pas lu mais qu'il va falloir essayer de trouver). Triste, noir à l'occasion (la fin du rêve pour la Nation américaine et le mouvement hippie?), les moments drôles sont là pour alléger l'ensemble qui s'apparente à un voyage à nul autre pareil et qu'il serait vraiment dommage de rater, surtout au cinéma. Un must!

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Commentaires
M
Un film qu'il faut que je me dépêche de voir avant qu'il ne soit plus à l'affiche !
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T
C'est sur que c'est pas un film comme les autres! Pas mal de gens ont pas accroché, mais moi j'ai beaucoup aimé, et puis Joaquin Phoenix est géniale, et j'ai beaucoup aimé son amitié avec Big Foot. C'est à voir quand même!
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S
Il me tente bien mais le côté totalement barré m'effraie un peu ^^
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