"Étoiles, Garde à vous! (Starship Troopers)" de Robert A. Heinlein
L'histoire: La grande guerre atomique de la fin du XXème siècle a réduit le monde au chaos. Pour maîtriser les hordes barbares nées du désordre, les survivants durent remettre leur sort entre les mains de l'armée. Un siècle plus tard, la civilisation, arrivée à l'âge des étoiles, demeure dirigée par les militaires.
La fleur au fusil laser, Juan Rico s'engage le jour de ses dix-huit ans dans l'Infanterie Spatiale, un des plus prestigieux corps d'armée. Il ne sait pas quel sort terrible attend les soldats qui, sur les mondes lointains, affrontent les armées Arachnides...
La critique de Mr K: Retour sur une lecture d'un monument de la SF selon beaucoup d'amateurs du genre. Personnellement, je n'en ai entendu parler qu'après avoir vu l'adaptation de Verhoeven, mélange subtil de dénonciation cynique d'un ordre militaire et combats sanglants et endiablés contre de sacrées bébêtes intersidérales. Il était donc temps que je me fasse ma propre idée sur l'ouvrage d'origine trouvé une fois de plus au hasard d'une pérégrination de chineur obsessionnel.
Juan Rico, fils de bonne famille décide de s'engager quitte à décevoir ses parents qui le vouait à un brillant avenir. Mais voilà, la propagande a fait son chemin dans la tête du jeune homme et l'infanterie mobile lui fait miroiter le statut de Citoyen et la possibilité de vivre l'aventure avec un grand A. Il faut dire aussi qu'il n'est pas assez doué pour devenir pilote de vaisseau ou chercheur en nouvelle technologie... On suit alors sa progression dans l'armée depuis son entraînement de base pour jeune troufion décérébré à son arrivée dans l'univers des officiers. Et oui, vous l'avez bien lu, peu ou pas de baston contre les Arachnides dans ce livre, plutôt la description du cursus d'un homme lambda qui va monter en grade et savoir saisir les occasions qui se présentent à lui.
Honnêtement la première partie du roman fait furieusement penser à la première heure de Full metal jacket de Kubrick. Un chef épouvantable semble avoir été nommé pour torturer de multiples façons des jeunes recrues qu'il a en charge. Les endurcir, tester leur résistance, séparer le bon grain de l'ivraie... rien ne leur est épargné. La camaraderie leur permet de surpasser cela mais il y a tout de même des morts et des humiliation terribles. La pression se relâche une fois cette première étape passée. C'est alors l'heure des premières missions où la déception pointe son nez chez le lecteur. En effet, on attend un peu à ce que ça défouraille sec, que l'on ait droit à des descriptions de l'ennemi et sa capacité à agir mais il n'en est rien, le héros-narrateur éludant les passages de pur affrontement en expliquant que c'est trop rude à raconter... Tout cela pour revenir à d'autres passages montrant Juan Rico allant à l'école des officiers et devant surpasser d'autres difficultés. Mouais... pas terrible comme perspective.
Je pense que pour lire ce livre, il faut être fan de l'environnement militaire pur et dur ce qui n'est vraiment pas mon cas. Alors on me dira, oui mais Mr K c'est pour mieux dénoncer un monde autoritaire dominé par l'armée. L'argument est faible à mes yeux vu le peu de profondeur de la réflexion proposée par un auteur certes talentueux la plume à la main mais loin d'être aussi fin qu'un K.Dick, qu'un Simak ou encore qu'un Silverberg. L'ensemble se lit tout de même assez bien mais il ressort une impression de platitude et d'avoir perdu son temps. Étonnamment pour la première fois, je peux crier haut et fort que la version cinéma est supérieure au livre!
Ce livre se révèle donc totalement dispensable pour tout gros amateur de SF qui dans le genre fournit des ouvrages de bien plus grande qualité sur le même thème. Vous voilà avertis!