"Le Hobbit 3 : la Bataille des Cinq Armées" de Peter Jackson
L'histoire : Atteignant enfin la Montagne Solitaire, Thorin et les Nains, aidés par Bilbon le Hobbit, ont réussi à récupérer leur royaume et leur trésor. Mais ils ont également réveillé le dragon Smaug qui déchaîne désormais sa colère sur les habitants de Lac-ville. A présent, les Nains, les Elfes, les Humains mais aussi les Wrags et les Orques menés par le Nécromancien, convoitent les richesses de la Montagne Solitaire. La bataille des cinq armées est imminente et Bilbon est le seul à pouvoir unir ses amis contre les puissances obscures de Sauron.
La critique Nelfesque : Nous sommes allés voir cet ultime volet du Hobbit, "La Bataille des Cinq Armées" toute fin décembre. Nous avons l'habitude d'aller voir ces super productions de fin d'année après quelques semaines d'affiche, histoire de laisser passer le gros de la troupe des spectateurs et surtout de pouvoir le voir en 2D. Nous avons pris un peu de retard pour en parler ici et avec les récents évènements, la rédaction de ce présent billet a été ajournée. Il est encore dur pour moi de revenir au cours "normal" des choses mais il le faut. Je me fais donc violence...
"La Bataille des Cinq Armées" est dans la même veine que le Hobbit précédent. Le film commence même sur les chapeaux de roues et mieux vaut avoir revisionné "La Désolation de Smaug" avant de se déplacer au cinéma car ce film ci reprend l'histoire exactement où elle s'était arrêtée. Bon, ce ne fut pas mon cas et je ne vous cache pas que j'ai dû puiser bien loin dans ma mémoire pour remettre tout à l'endroit et raccrocher les wagons.
De cette saga, j'avais vraiment aimé "Un Voyage inattendu" qui posait la base de l'histoire. Le second volet et celui ci sont vraiment à mettre ensemble à mon sens et mis à part visuellement, ne cassent pas vraiment des briques. Je précise que je n'ai pas lu l'oeuvre de Tolkien et ne ferai pas ici de comparaison avec le récit littéraire. Niveau scénario, c'est sympa mais relativement simple et on sent bien ici qu'il s'agit d'un point final à l'ensemble avec une scène de baston qui comble la moitié du long métrage. Ca défouraille sec mais pas une goutte de sang ne perle (bon, ok), c'est très chorégraphié mais ça s'apparente plus à de la capoeira qu'autre chose...
Bon ne boudons pas notre plaisir pour autant, visuellement ça envoie tout de même du bois et pour ma part c'est toujours un plaisir de retrouver l'univers et les personnages du "Seigneur des Anneaux". Je ne crierai pas au scandale parce que Jackson a pris des liberté avec "Bilbo le hobbit" (pour cela je laisse faire Mr K), je ne dirai pas que ça joue comme des manches (parce que pour moi la scène de Bilbon sur le corps de Thorin sauve à elle seule l'ensemble), je ne dirai pas non plus que Dain m'a bien fait marrer avec son accent périgourdin à couper au couteau et son phacochère pour monture (ah si mince, je l'ai dit) et que le personnage d'Alfrid ne sert à rien (et m'a désolée). Je retiendrai le spectacle, le rythme, l'étendue des effets spéciaux et la saga du "Hobbit" restera dans ma mémoire comme un bon divertissement. Aucune comparaison possible avec "Le Seigneur des anneaux" qui porte à plus de réflexion, juste une petite friandise à laisser fondre dans la bouche. Une papillote de noël en somme...
La critique de Mr K : 4/6. Dernier acte de la trilogie consacrée au Hobbit, nous sommes allés voir ce film avec Nelfe dans deux états d'esprits différents. Ma chère et tendre a beaucoup aimé les deux premiers, j'étais plus circonspect notamment par rapport à l'aspect sacrilège du traitement réservé par Jackson à un classique parmi les classiques qui je le redis ne méritait pas trois films! Au final, je reste sur mes positions, ce fut un très beau spectacle que j'ai trouvé personnellement sans âme et parfois même irritant.
Tout de même quel déluge d'action! Tout reprend au moment où Smaug s'envole vers le village des hommes et le met à feu et à sang. La scène d'introduction est virevoltante à souhait et on en prend vraiment plein les yeux. Mais déjà, la crispation me guette avec l'arrivée d'un personnage pénible à souhait (Alfrid, non présent dans le roman) et des scènes cuculs avec des mômes souffrants atrocement et autres passages obligés dans toute superproduction américaine. Mais bon, je refrène mon râlage et contemple assez épaté le reste du métrage. La baston des cinq armées tient toutes ses promesses, la folie de Thorin est très bien rendue et Gandalf a toujours autant de classe. La plus belle scène du film? Le moment où après les hostilités, le magicien gris nettoie sa pipe avec Bilbon à côté de lui. Ils ne se parlent pas mais ils se comprennent, pas besoin de mots, un regard et un début de sourire à la commissure des lèvres suffit. Petit moment de grâce et de finesse dans un film taillé dans la démesure.
On retrouve tout le charme des films précédents en matières de paysages grandioses, de créatures plus délirantes les unes que les autres avec une mention spéciale pour l'orque géant à tête de bélier ou encore les lièvres de traîneau du magicien animiste Sebastien (J'adore ce gus!). Tout est mis en scène avec brio, le film est plus court ce qui n'est pas plus mal et annihile par la même occasion les longueurs qui ternissaient quelques peu les deux premiers opus. En terme d'acting, rien d'exceptionnel, c'est aussi le genre qui veut cela, la fantasy est ici classique et sans surprise à part quelques traits d'humour de Bilbon joué avec talent et finesse par Martin Freeman. D'ailleurs, on le voit très peu dans ce film, dommage...
On est tout de même loin de la qualité de la trilogie du seigneur des anneaux. La faute à un Jackson qui semble avoir perdu son âme de conteur tout d'abord, peu ou pas de place pour les sentiments ou alors sous la glacis de la guimauve la plus mièvre. Des passages sont carrément ringards à souhait comme par exemple la distribution de nourriture aux hommes par les elfes ou les atermoiements amoureux entre Kili et Tauriel (qui n'existe pas dans le livre, nom de Dieu!). Rajoutez là-dessus des trahisons odieuses envers l'œuvre originelle (Légolas part rejoindre Grands-Pas 80 ans avant la Communauté de l'Anneau...) et des rajouts inutiles (la scène du bannissement de l'esprit de Sauron par Saroumane, Galadriel, Elrond et Gandalf) et vous obtenez une œuvre qui ne semble être réalisée que pour faire le lien avec la trilogie précédemment citée et faire du fric. Personnellement, je ne cautionne pas.
Au final, je lui mets tout de même 4/6 parce que les films d'héroïc-fantasy bien faits se font rares et que l'on passe un bon moment de détente mais je reste déçu du traitement du livre de Tolkien. J'espère simplement maintenant que Peter Jackson va arrêter d'adapter Tolkien au cinéma...