"Le Jour où les zombies ont dévoré le Père Noël" de S. G. Browne
L'histoire : Pauvre Andy Warner. L'ex-star contestataire des morts-vivants a passé une année entière soumis à des tests expérimentaux dans un laboratoire de recherches sur les zombies dans l'Oregon. Heureusement, un miracle se produit : à quelques jours de Noël, il parvient à s'échapper et fausse compagnie à ses poursuivants en enfilant un costume de Santa Claus. Le déguisement parfait... À deux réserves près : des collègues de décomposition le reconnaissent et exigent de lui qu'il soit leur chef ; et une adorable fillette solitaire le suit partout, convaincue qu'il est vraiment le père Noël...
Une comédie horriblement délicieuse à lire sous le sapin.
La critique Nelfesque : On ne pouvait pas rêver meilleure période pour lire "Le Jour où les zombies ont dévoré de Père Noël" de S. G. Browne que celle où le sapin trône fièrement dans le salon. Noël approche à grand pas et voici une lecture tout à fait de saison.
Dans ce présent volet, on retrouve Andy, jeune mort-vivant rencontré dans "Comment j'ai cuisiné mon père, ma mère et retrouvé l'amour" (notez qu'une fois encore un soin tout particulier a été apporté au titre du roman) pour une nouvelle aventure loufoque où sa condition de zombie ne fait pas bon ménage avec le quotidien des "respirants" alentours.
Andy se réveille au début du roman dans un laboratoire de recherche dans lequel il est un cobaye tout trouvé. Lui, zombie de son état, semble avoir des prédispositions biologiques particulières et fortes intéressantes pour la médecine qui voit en lui un objet d'étude pour contrecarrer ce phénomène zombiesque qui prend de plus en plus d'ampleur. Là où le premier tome était plus centré sur la découverte de sa condition et son mal-être grandissant entraînant une lutte pour les droits des "non vivants", ce dernier fait la part belle à la critique des laboratoires de recherche et des conditions de vie des cobayes. Ici il s'agit d'hommes (morts certes mais anciens vivants tout de même) et cela rend le propos encore plus fort mais, de nouveau, l'auteur amène une réflexion transposable à d'autres situations, notamment à celle des animaux de laboratoire.
Dans un grand bâtiment froid et impersonnel, les zombies sont enfermés et torturés pour la Science. Les bouches cousues avec des points de suture, ils restent là des semaines, des mois voir des années jusqu'à ce que mort s'en suive (comprenez par là jusqu'à ce qu'ils ne soient plus exploitables puisque techniquement, morts, ils le sont déjà). Amputations, tests de produits sur la peau, injections, sevrage visuel et conditionnement mental à la Orange mécanique... Toutes les expériences y passent et même si le ton est majoritairement drôle, le lecteur est bouleversé par le peu d'empathie dont les praticiens font preuve dans cet établissement.
Au delà de cela, "Le Jour où les zombies..." est une fois de plus traité avec beaucoup d'humour. Un humour salvateur qui donne une dimension comique à l'ensemble et permet de dédramatiser une situation qui est loin de l'être. De mon point de vue, celui ci est moins drôle que le précédent, peut être aussi parce que l'effet de surprise est derrière nous, mais beaucoup plus sensible avec notamment une histoire avec une petite fille qui n'est pas sans rappeler la relation qu'Andy avait de son vivant avec sa propre fille.
Des situations touchantes, un humour toujours présent, pas de redites et toujours autant de plaisir à lire les aventures d'Andy, ce roman à l'écriture efficace se lit d'une traite et apporte au lecteur un moment particulier où fun et esprit de noël se côtoient. A lire assurément et au mois de décembre, sous le sapin, c'est encore mieux !
Ce roman ci peut très bien se lire indépendemment du précédent, il n'y a aucune obligation d'avoir lu "Comment j'ai cuisiné..." pour comprendre l'histoire ici présente.