"Tout ce qui meurt" de John Connolly
L'histoire : Charlie Parker, un flic new-yorkais qu'on surnomme Bird, est parti se souler après une dispute avec sa femme, un soir de décembre. En rentrant chez lui, titubant, Bird ne sait pas encore qu'il vient de franchir pour longtemps la porte de l'enfer : dans la cuisine, maculée de sang, gisent les corps atrocement mutilés de sa femme Susan et de sa fille Jennifer. Rongé par la culpabilité, Bird démissionne de la police et part sur les traces du monstrueux assassin.
De New York à La Nouvelle-Orléans, il suit celui qu'on appelle le Voyageur, fin stratège et amateur de poésie macabre qui sème derrière lui des cadavres, comme autant d'appâts. La traque mène alors les deux hommes dans les bayous de Louisiane, qui digèrent lentement les victimes écorchées du Voyageur...
La critique Nelfesque : Je connaissais John Connolly (à ne pas confondre avec Michael Connelly) pour son excellent livre jeunesse "Le Livre des Choses Perdues". Pourtant adepte de littérature policière, je ne savais même pas que ce même auteur avaient écrit des dizaines de romans dans ce genre là. Honte à moi ! C'est lors d'une discussion avec Xavier Mauméjean à la dernière édition des Utopiales que je décidais de découvrir cette autre facette de l'auteur. Il m'a tellement vanté cette saga "Charlie Parker", dont "Tout ce qui meurt" est le premier d'une longue série, que je n'ai pas pu résister longtemps.
A la lecture de ce tout premier roman je me dis que j'aurai peut être dû... L'histoire a pourtant tout pour me plaire : une découverte traumatisante et gore à souhait, un serial killer affublé d'un petit nom qui sème la peur et la désolation partout où il passe, un héros ancien flic cassé, une enquête à la Nouvelle-Orléans qui fleure bon le vaudou. On est pile poil dans le stéréotype du thriller page turner que j'adore lire pour passer un bon moment. Je suis comme ça moi, je passe des bons moments avec des personnages littéraires peu recommandables! S'il vous plaît, n'appellez pas les urgences psychiatriques tout de suite...
"Tout ce qui meurt" commence plutôt bien. On rentre très vite dans le vif du sujet avec la découverte des corps de Susan et Jennifer dès les premières pages. Connolly ne s'encombre pas de détails et ne tourne pas autour du pot. C'est efficace et j'aime ça ! Malheureusement assez vite, je comprends que je vais compter les heures avec ce roman qui sera sans doute beaucoup plus fastidieux à lire que ce que j'avais pressenti au départ.
L'auteur nous présente un nouveau personnage, puis un autre, puis un autre, encore un autre, 3 ou 4 par ci, une bande de malfrats par là... Et peu à peu on se noie dans une kyrielle de personnages et on en oublie presque qui est qui. Mieux vaut être concentré lors de sa lecture car Connolly nous présente au détour des pages des policiers de plusieurs états mais aussi deux familles adeptes du grand banditisme. Perso, j'en ai perdu mon latin... Rajoutant à cela que peu enthousiaste avec ma lecture j'ai passé plusieurs jours dessus, j'ai sorti les rames et j'ai failli prendre l'eau.
Ce roman date de 1998 et peut-être qu'en son temps il a eu un bel accueil mais aujourd'hui tant de bons bouquins sont sortis dans ce genre de littérature et sur des thèmes similaires (je vous laisse piocher dans la rubrique thriller du blog), que si je notais mes lectures je ne mettrais à "Tout ce qui meurt" qu'une petite moyenne. De facture classique, je n'ai pas eu de réelles surprises à la lecture de ce roman. Les personnages sont caricaturaux, l'histoire est cousue de fil blanc et la fin bien que sympathique aurait pour le coup méritée d'être plus longue.
Loin de moi l'idée de dire que cet ouvrage est mauvais, il est "sympathique" mais dans le genre j'ai lu 1.000 fois mieux. Dommage... Je vais tout de même continuer cette saga à l'occasion. Non pas que je sois maso mais vu ce que m'en a dit Mauméjean, son enthousiasme pour cette série et le fil conducteur sous-jacent, j'ai fortement envie de voir où tout cela va mener le lecteur. Même si pour cela il faut passer par quelques déconvenues...