"Le Rôle de ma vie" de Zach Braff
L'histoire: Pour sauver son couple, renouer avec son frère et rassembler toute sa famille autour de son père qui vient de tomber malade, Aidan devra tour à tour changer de mode de vie, délaisser son rêve de comédien et partir à l’aventure de la vie d’adulte. Entre Los Angeles, le désert californien et ses propres rêves, saura-t-il trouver le véritable rôle de sa vie ?
La critique Nelfesque: Je suis une fan inconditionnelle de "Garden State". Quand je l'ai vu au cinéma ce fut un véritable coup de coeur. J'ai sauté sur le DVD à sa sortie et encore aujourd'hui j'ai une tendresse particulière pour lui. A l'annonce d'un nouveau film de Zach Braff, j'étais aux anges ! J'ai volontairement fuit toute info dessus, j'ai à peine regardé la bande annonce et je me suis précipitée en salle pour voir "Le Rôle de ma vie" (oui je sais il est sorti le 13 août et notre avis n'arrive que maintenant, mais le festival, toute cette pression...).
"Le Rôle de ma vie" est un objet cinématographique qu'il est difficile de décrire. A mi chemin entre drôlerie, tendresse et sujet difficile, Zach Braff nous présente des instantanés de la vie de tous les jours avec sa vision bien à lui. Par ses yeux, le moindre détail prend une importance poétique et/ou étrange. On ne sait pas trop bien quoi penser de son long métrage mais on est indéniablement touché. Comme dans une bulle de bien être où une petite larme peut pointer à tout moment.
Car c'est cela le cinéma de Zach Braff. De l'émotion, de l'autodérision, de la vie ! Ce film ci n'est pas à mon sens à la hauteur de "Garden State". On sent bien que c'est le même réalisateur aux manettes mais "Le Rôle de ma vie" n'a pas toute la puissance d'un GS.
Pourtant les sujets sont forts : la maladie d'un proche, la perte de ses rêves, travailler pour faire vivre sa famille... On est bien loin de la légèreté et au plus près de nos préoccupations quotidiennes. Zach Braff se met en scène dans le rôle d'un comédien raté qui rêve toujours d'un grand rôle mais qui ne parvient qu'à décrocher des petites apparitions. Pas vraiment de quoi faire bouillir la marmite. Pour cela, c'est sa femme qui s'y colle. Tout le monde s'y retrouve, tout le monde est content... oui mais pas tant que ça. Quand survient le cancer de son père, Aidan prend conscience du côté éphémère de la vie. Commence alors une remise en question, un apprentissage de certaines valeurs à ses enfants et une acceptation du drame qui attend tout à chacun.
Dit comme ça, c'est très plombant comme synopsis mais c'est sans compter le regard de Zach Braff, derrière ces mots, qui illumine chaque parcelle sombre du souffle de la vie. L'histoire est somme toute classique, on ne nous propose pas ici quelque chose de fondamentalement novateur, pourtant la façon dont est traité le sujet, la juste dose d'humour et de sentiments donne toute sa puissance au film. La même sensation que pour "Garden State", un sentiment d'être au bon endroit au bon moment.
"Le Rôle de ma vie" n'est certainement pas le meilleur film de Zach Braff, il n'est pas non plus le genre de film puissant qui laisse un souvenir impérissable mais c'est un film attachant devant lequel le spectateur éprouve des sensations peu courantes au cinéma. Et je ne vous ai pas parlé de la BO qui est à tomber par terre ! Si vous avez l'occasion de le voir, ne boudez pas votre plaisir.
La critique de Mr K: 5/6. très belle séance de cinéma avec le 2ème film de Zach Braff, 10 ans après le magnifique Garden State que m'avait fait découvrir plus tard Madame Nelfe au début de notre relation. On rentre une fois de plus ici de plein pied dans ce que le cinéma indépendant américain fait de mieux: c'est un bel objet, profond et drôle qui me marquera longtemps.
Le père d'Aidan est condamné par le cancer, il va mourir. C'est un électro-choc pour l'aîné de la famille qui va devoir sortir de sa routine, se démener pour rassembler sa famille et finalement, pour la première fois, affronter la vie d'adulte. Cela ne se fera pas sans mal entre vieilles brouilles familiales (son père et son geek de frère ne se parlent plus) et aléas de la vie.
On retrouve dans ce métrage toutes les qualités de Garden State. D'une beauté confondante où poésie et émotions se mêlent au quotidien, on plonge littéralement dans l'intimité d'une famille américaine. On alterne passages rudes liés à la thématique du deuil avec de purs moments de comédie déjantée (le passage avec le monocycle motorisé est hilarant). C'est cela le grand talent de Zach Braff, parler de choses pas évidentes en sachant ménager le spectateur en relâchant au bon moment la tension pour pouvoir poursuivre son bout de chemin avec des spectateurs conquis et accrochés par l'histoire.
La direction d'acteur est parfaite, le réalisateur-acteur est touchant par son jeu fin et ouvert, Kate Hudson remonte dans mon estime avec une prestation impeccable. Mais c'est surtout le frangin geek (Josh Gad) et le vieux père (Mandy Patinkin) qui m'ont touchés via leur relation ambiguë et tellement humaine. Pas besoins de mots ou d'explication à rallonge, tout se comprend et s'éclaire à travers un jeu de regard, une attitude. Je dois avouer que j'ai verser ma petite larme à certains passages.
Ce fut donc une belle expérience, un petit bijou d'intelligence et de finesse que je vous invite à découvrir au plus vite!