Festival Photo La Gacilly édition 2014
C'est maintenant un rituel depuis quelques années, tous les ans nous nous dirigeons vers La Gacilly (56) pour découvrir son Festival Photo annuel et en prendre plein les yeux.
Comme vous le savez, je fais partie d'un club photo dans la région et ce festival est pour nous notre sortie de fin d'année que nous partageons avec nos proches dans la joie et la bonne humeur. RDV à 9h et covoiturage jusqu'à La Gacilly, en route pour la 11ème édition !
Pour cette onzième année, le festival invite les Etats-Unis (et oui, rien que ça!) et se tient jusqu'au 30 septembre. Vous avez donc largement le temps de vous y rendre après avoir lu ce billet qui vous donnera forcément envie d'y aller ("le choc des photos", tout ça...).
Réunissant chaque année plus de 300.000 visiteurs, il n'y a pas moins de 13 zones / lieux de visite dans le village où admirer 20 expositions. Une journée n'est donc pas de trop pour apprécier au mieux les clichés exposés. Cette édition est moins impressionnante que celle de la décennie du festival l'an dernier mais il n'y a pas de quoi bouder son plaisir.
Cette fois encore, c'est la Galerie du Garage qui a ma préférence. Avec ses murs de texture brute tout de blanc repeints et son ambiance minimaliste, je pourrais y passer des heures...
- Patrick Tourneboeuf et sa série "Monolith" montre les traces laissées par les stigmates de l'Histoire. Vestiges d'un temps douloureux et éphémère, ils s'effacent lentement et doucement en s'enfonçant vers les abîmes, pour disparaître à jamais de nos horizons. La nature reprend donc son pouvoir sur l'Homme et ses ambitions comme pour marquer la fin d'un monde.
- Mathieu Pernot avec "Ligne de Mire" s'attache aux blockhaus du Mur de l'Atlantique. Il transforme ces lieux d'Histoire en chambre noire projetant sur les murs de l'édifice l'image de la nature environnante perçue à travers les fenêtres de tir.
Un autre lieu très agréable pour sa fraicheur quand les journées sont chaudes et pour la qualité de ses expositions : la Galerie du Labyrinthe Végétal.
- C'est là que Nick Brandt expose cette année "Le crépuscule du monde sauvage", une série sur la disparition des animaux sauvages et des espaces naturels en Afrique de l'Est. Il voit son travail comme un testament, celui d'un monde animal qui s'éteint, et tire alors le portrait de divers animaux avec un oeil artistique stupéfiant.
A la Gacilly tout ne se passe pas en extérieur. La Maison de la Photographie (avec "Le roi du Serengeti" de Michael Nichols) et l'étage de la Galerie de la Passerelle (avec "La nature en équilibre" d'Ansel Adams) sont des lieux d'exposition en intérieur, plus classique dans leur mise en scène. L'un, ancien membre de l'agence Magnum Photos, s'attache à suivre l'existence précaire des lions dans un reportage publié au National Geographic Magazine. L'autre, fut une personnalité visionnaire de la photographie de nature et de la protection des espaces sauvages dont une partie de ces clichés est donnée à notre vue ici.
Les Jardins de la Passerelle et la Galerie du Grand Chêne sont autant d'endroits où il fait bon flâner et admirer les paysages qui nous entourent et ceux photographiques présentés le long des chemins.
Un dernier passage par la Galerie du Bout du Pont et ses lieux les plus photographiés chaque année. "Nasa, ils ont marché sur la lune" et "Colors" de Steve McCurry nous laisse à voir les plus grands tirages photo du festival. Impressionnants encore une fois...
Il est maintenant temps de reprendre la voiture et de rentrer. Comme vous pouvez le voir cette édition 2014 dans son ensemble n'est pas des plus gaies et nous étions quelque peu déprimés à la vue de certains clichés à la fois esthétiquement beaux et désarmant car mettant bien souvent en lumière notre impuissance face à l'évolution du monde. Des questionnements intérieurs salvateurs et la démonstration, si il en faut encore une, de la puissance de la photo. Un très beau moment!