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Le Capharnaüm Éclairé
27 février 2014

"Nymphomaniac - Partie 1" de Lars von Trier

L'histoire: La folle et poétique histoire du parcours érotique d'une femme, de sa naissance jusqu'à l'âge de 50 ans, racontée par le personnage principal, Joe, qui s'est auto-diagnostiquée nymphomane. Par une froide soirée d’hiver, le vieux et charmant célibataire Seligman découvre Joe dans une ruelle, rouée de coups. Après l'avoir ramenée chez lui, il soigne ses blessures et l’interroge sur sa vie. Seligman écoute intensément Joe lui raconter en huit chapitres successifs le récit de sa vie aux multiples ramifications et facettes, riche en associations et en incidents de parcours.

 

La critique Nelfesque: Nous sommes allés voir la première partie de "Nymphomaniac" à sa sortie en salle début janvier. Nous avons mis du temps à en faire une critique car nous attendions la seconde partie fin janvier. Seconde partie que nous attendons toujours...

 

J'ai râlé auprès de notre cinéma (vous savez combien j'aime râler!) et nous n'avons sans doute pas été les seuls à prendre mal le manque de respect de ce dernier pour leurs spectateurs. Quand on projette la première partie d'un film, c'est la moindre des choses de permettre à tous de voir leur film en entier. La première partie a eu peu de succès!? J'ai envie de dire "What else?". Disons qu'avec des blockbusters à l'affiche depuis plusieurs mois, ça compense le manque à gagner non? Et c'est là que le miracle se produisît! Après avoir envisager de nous rendre à Nantes ou Brest afin de voir la totalité de "Nymphomaniac", nous apprenons que la seconde partie sera finalement projetée début avril dans notre cinéma habituel. Oui, c'est plus tard que prévu mais ON VA LE VOIR!!! Joie! J'ai alors chanté mon amour à cette salle (ben oui je râle mais je sais aussi distribuer des bons points).

 

Afin de ne pas perdre le fil de nos réflexions suite au visionnage de la première partie, nous allons tout de même vous en dire quelques mots.

 

nymphomaniac2

 

Je ne vous cache pas que j'ai quelques difficultés à disséquer un film que je n'ai pas vu dans sa totalité. Mr K sera sans doute plus prolixe que moi dans sa critique, je vais me contenter de jeter quelques idées ici.

 

Joe, interprétée par la talentueuse Charlotte Gainsbourg (ma chouchoute et actrice fétiche de Lars Von Trier), est retrouvée très mal en point par Seligman dans une ruelle froide et humide. Mention spéciale pour cette scène d'introduction à la photographie léchée qui donne tout de suite le ton à l'ensemble du long métrage: une ambiance glauque et étouffante portée essentiellement par des sons. Claustrophobe s'abstenir.

 

Dans cette première partie, Joe commence à expliquer son parcours sexuel personnel à celui qui lui donne l'hospitalité pendant sa convalescence. Un lien va se tisser entre eux et le spectateur va alors être le témoin des premiers moments de découverte sexuelle de l'héroïne. Comment adolescente elle va connaitre sa première fois décevante, comment le sexe va devenir une sorte de compétition entre elle et son amie, comment elle va rentrer dans une spirale féministe plus destructrice que véritablement constructive.

 

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La chair est ici bien triste. Sans émotion, sans véritable désir, comme une course contre la montre, elle enchaine les expériences sans lendemain. Jusqu'au jour où... Et bien il va falloir attendre la seconde partie pour savoir! Et je vous avouerai que c'est cette partie ci du film que j'attends avec impatience tant le rythme du long métrage s'accélère et laisse espérer une suite mouvementée. Je sens que ça va être éprouvant mais qu'importe.

 

Je détaillerai sans doute plus mon point de vu lorsque j'aurai vu le film dans sa totalité. Jusqu'ici, je suis bien incapable de dire si j'ai aimé ou pas "Nymphomaniac". En revanche, une chose est sûre: j'ai envie de découvrir la suite!

 

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La critique de Mr K: 5/6. La sortie d'un nouveau Lars Von trier est toujours un événement pour nous et lors de la sortie de la première partie de Nymphomaniac nous n'avons pas tardé à aller dans notre salle obscure préférée pour admirer la nouvelle œuvre de ce danois quelques peu dérangé. La critique de cette excellente partie vient tard car c'est avec stupeur que fin janvier, nous avons appris que le même cinéma ne diffuserait pas le volume 2! Nous attendions d'avoir vu la suite pour justement exprimer notre avis! Nous avons été rassuré, il y a peu, en apprenant que finalement, la suite serait diffusée pendant une seule semaine au mois d'avril... c'est mieux que rien mais c'est rageant, surtout si comme moi, on a grandement apprécié la première partie.

 

nymphomaniac

 

Von Trier a décidé une fois de plus de suivre la vie d'une femme, on le sait orfèvre en la matière notamment quand on a vu Dancer in the dark, Dogville, Antichrist ou encore Melancholia (deux palmes d'or d'interprétation féminine tout de même, pour Björk et Kirsten Dunst). Ici, il a décidé de s'intéresser à une femme (Joe) qui se qualifie elle-même de nymphomane, obsédée par le plaisir charnel depuis son adolescence. Recueillie en piteux état par un psy, Charlotte Gainsbourg raconte ses expériences et ses aspirations. Commence alors une longue descente aux enfers dans une psyché torturée entre flashbacks sur l'enfance et le père idéalisé, et des expérience bien hard dans le domaine de la sexualité qui est ici plus que débridée! Ce premier volet s'attache à parcourir les jeunes années de l'héroïne, Charlotte Gainsbourg n'apparaissant que dans les phases narratives entre Joe et son hôte.

 

La chair est ici triste et morbide. Cette jeune femme semble s'autodétruire tout en se cherchant à travers des expériences choquantes pour l'individu lambda. Pour autant, nous n'avons pas affaire à un étalage gratuit de scènes plus ou moins porno, tout se justifie à travers le parcours émotionnel chaotique d'une jeune femme à la vie intime complexe et parsemée d'accidents de parcours. Ainsi le rapport aux parents est disséqué (proche de son papa, la maman est froide et austère envers sa fille et son mari), ses premiers rapports avec les garçons sont eux aussi des échecs retentissants qui vont la marquer à jamais. Joe adulte (Gainsbourg) se juge durement, livre un constat implacable et prévient qu'elle est un monstre de cruauté et d'égoïsme. Certes il y a de ça mais on sent poindre derrière tout cela une grande fragilité qui m'a profondément ému.

 

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Une fois de plus, le film de Lars Von Trier est porté par ses acteurs et par le génie de réalisation de Von trier. On pouvait pourtant s'attendre au pire avec un sujet qui paraît racoleur et plutôt casse gueule mais l'alchimie Von trier fonctionne encore à plein et nous livre une œuvre d'art à la fois belle et repoussante, sentiments intrinsèquement liés dans les films du maître, je pense notamment à l'ovni Antichrist.

 

Lars Von Trier a le don de charmer les acteurs et de savoir les attirer dans ses projets cinématographiques les plus fous. On retrouve ici des habitués du danois fou au premier rang desquels Charlotte Gainsbourg toujours aussi juste et mesurée dans son jeu mais aussi Willem Dafoë (qu'on ne voit pas dans cette première partie). Mais si vous jetez un coup d'œil à l'affiche, vous y verrez aussi Christian Slater remarquable dans le rôle du père aimant et adoré, Uma Thurman complètement transformée et frappadingue dans un rôle très inhabituel pour elle et qui prouve à ses détracteurs qu'elle est une grande et talentueuse actrice, Shia LaBeouf s'avère être lui aussi très bon dans le rôle de Jérôme l'initiateur de la première fois (scène des plus violente) et qui deviendra ensuite une chimère que Joe va poursuivre, mention spéciale à la jeune Stacy Martin (Joe adolescente) qui livre une prestation déroutante et dérangeante au possible ce qui est un véritable exploit au vu de sa jeunesse et de sa carrière naissante.

 

nymphomaniac1

 

La technique Von Trier n'est plus à prouver et ce Nymphomaniac volume 1 en est une preuve de plus, si preuve il y avait besoin! Comme dit précédemment, la direction d'acteur est parfaite d'autant plus qu'il leur en demande beaucoup dans ce film. Tout le reste, musique, cadrages, lumière, photos est à l'avenant et au service d'une histoire puissante, décidément ce diable de suédois est doué! Nul défaut donc, une beauté cruelle de chaque instant, y compris dans les plans pornographiques qui ici se font fulgurances crues et cruelles! Von Trier trouve même le moyen de faire de l'humour par endroit notamment quand Joe nous avoue avoir connu nombre d'hommes et qu'elle compare la taille et la forme de leurs attributs avec une série d'images défilant très vite sur une musique guillerette des plus enjouée. Non, vraiment ce film est à part!

 

Au final, je ne peux que lui mettre 5/6 car nous n'avons vu que le début. Gageons que le film tienne toutes ses promesses dans un volume 2 à priori encore plus extrême et subversif que nous pourrons enfin voir en avril. Il me tarde d'y être!

 

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Commentaires
C
Il a été coupé en Belgique aussi et est interdit aux moins de 18 ans en salle, mais ça ne me dérange pas, je ne connais pas beaucoup d'ados en mesure de comprendre ou d'apprécier ce film. Reste à voir son destin télé par contre. Mais je trouve que quand on passe une première partie, on devrait s'engager contractuellement avec le distributeur à passer la seconde.
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C
Oh, c'est terrible comme tant d'attente entre deux volets qui ne sont pas construits pour être vus séparément! Je critique mon cinéma pour beaucoup de choses mais au moins, ce film a été projeté en festival et sera projeté en salle d'art et essais à chaque fois en un tout (il est possible de faire se suivre les deux séances).<br /> <br /> J'ai adoré, et la première, et la seconde partie.
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