"Ondine" de Benjamin Lacombe
L'histoire : Benjamin Lacombe revient avec le mythe d’Ondine à ses amours romantiques et pré-raphaélites. Inspiré par les textes de Friedrich de La Motte-Fouqué et la pièce de Jean Giraudoux, il propose sa version du conte, où prédominent des images très picturales faisant écho aux peintures de Millais ou Waterhouse. Vibrant pour le beau chevalier Huldebrande, Ondine se noie dans les tumultes de l’amour, ses marivaudages et ses trahisons.
La critique Nelfesque : lnculte que je suis, je ne connaissais le mythe d'Ondine que de nom. En revanche, celui de Benjamin Lacombe m'est plus famillier puisque j'ai déjà lu quelques oeuvres de cet auteur / illustrateur et que je suis régulièrement son travail et son actualité à travers son blog.
L'histoire d'"Ondine" est loin des contes pour enfants classiques. Oubliez le "ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants", oubliez également l'insouciance et les petits oiseaux. L'univers Disney est bien loin de celui qui nous est présenté ici.
"Ondine" est noir, cruel et triste. On ne peut pas empêcher un sentiment de vague à l'âme à la fin de la lecture de cette oeuvre. Benjamin Lacombe nous entraine dans un monde d'obscurité où le personnage d'Ondine brille par sa naïveté. Cela se ressent dans ses dessins évanescents et vaporeux et leurs couleurs crépusculaires. La chevelure d'Ondine, d'un roux lumineux, tranche avec l'ensemble et pourrait d'abord nous faire penser à une lueur salvatrice. Il n'en est rien. Ondine fait parti du peuple des ondins et ne peut se soustraire à sa condition.
Ondine est une créature, belle et mystérieuse, vivant dans les eaux vives. Elle a été recueillie par une famille de paysans, pauvres mais aimants, bien qu'assez rustres. Un soir d'orage, un beau chevalier va faire son apparition et demander l'hospitalité. Tout de suite il tombe sous le charme d'Ondine et, ensemble, ils vont partir à la ville pour y vivre pleinement leur amour. Ça c'est ce qu'ils croient... car c'était sans compter la jalousie de la belle Ursule.
Faux-semblant, perfidie et trahison vont faire leur apparition et la belle rousse et la conquérante brune vont alors s'affronter, l'une par esprit de conquête, l'autre pour gagner son âme. L'issue de l'histoire, vous vous en doutez, sera funeste.
Un conte sombre mais beau avec des illustrations tout aussi réussies. Benjamin Lacombe n'a pas fini de nous éblouir par son talent !