"Cul-de-sac" de Douglas Kennedy
L'histoire: Cul-de-sac est le récit d'un voyage au paradis des grands espaces australiens qui vire au cauchemar éveillé. Nick, héros bien malgré lui de ce thriller féroce, n'avait rien contre ce pays avant d'écraser un kangourou par une nuit sans lune. Sa rencontre avec la jeune et robuste Angie va le mener en plein coeur du bush. Au milieu de nulle part. Au sein d'un clan d'allumés coupés du monde, sans aucune route pour quitter ce traquenard. Nick, désormais n'aura qu'une seule obsession : comprendre ce qu'il fait là et sauver sa peau. Fuir alors que toute la communauté le surveille.
La critique Nelfesque: "Cul-de-sac", aussi connu sous le nom "Piège nuptial", est un bon petit roman noir qui tient le lecteur en haleine. Certes il ne révolutionne pas le genre et peut même s'avérer redondant et peu original pour les amateurs de films d'horreur (dont je fais partie) mais j'ai tout de même été séduite par cette oeuvre qui a le mérite d'être accrocheuse.
Dès les premières phrases, l'aspect familier de l'écriture de Douglas Kennedy permet au lecteur de "sympathiser" avec Nick, le personnage principal. J'ai tout de suite aimé ce personnage naturel, aware et peacefull. Nick est américain et débarque en Australie pour visiter le pays sans stress ni contrainte. A partir de là on embarque avec lui dans son trip au coeur de bush, les kilomètres défilent, ses rencontres sont nos rencontres... L'auteur décrit à merveille les ambiances et paysages australiens et les pages défilent.
Puis vient le moment où Nick se fait avoir "comme un bleu" et entre dans la plus grosse galère de sa vie. A partir de là, comme je le disais précédemment, l'originalité n'est pas la vertue principale du roman mais encore une fois Douglas Kennedy nous dépeint tellement bien une galerie de personnages dégénérés que le plaisir est au rendez-vous. Il y a du "La colline à des yeux" dans ce roman! Une communauté vivant en autarcie au coeur du bush va "accueillir" d'une drôle de façon notre héros et on est bien content de n'être que les lecteurs de cette histoire parce qu'une chose est sûre c'est qu'il est mal barré!
L'écriture est punchy et accrocheuse, les personnages sont forts bien présentés, l'ambiance malsaine est au rendez-vous. Alors ok, à la maison on voit ce genre de film (pratiquement) tous les jours mais en littérature c'est une chose plus rare. Je ne me suis pas ennuyée, c'est bien tout ce que j'attendais de ce roman. Il a rempli son contrat!
La critique de Mr K: Voici un petit livre qui se lit en un rien de temps, sans difficulté mais qui contrairement à ce que proclame la quatrième de couverture ne révolutionne aucunement le genre du roman noir. A croire que les critiques et lecteurs cités n'ont jamais rien lu d'autre ou n'ont jamais vu un seul film d'horreur où une personne ou un groupe se retrouve seul face à des dégénérés pervers et cruels (La Colline à des yeux, Wolfcreek, série des Détours mortels et tant d'autres....).
Pour autant, il ne faut pas démolir intégralement ce premier livre de Douglas Kennedy car dans le genre, Cul-de-sac se révèle fort bien écrit et efficace. On suit les traces de Nick un héros peu sympathique (ca change et j'ai bien apprécié le garçon) qui décide de partir découvrir l'Australie sauvage. Très vite, il va se retrouver nez-à-nez avec des australiens peu amènes (c'est le moins que l'on puisse dire) et prisonnier d'une communauté étrange vivant en vase clos.
Kennedy et son écriture évoque avec force justesse le gigantisme et la beauté des paysages de l'Australie profonde. On s'y croirait vraiment d'où une empathie très forte pour le personnage principal. Quand les ennuis arrivent, on commence réellement à frémir et il est impossible de reposer le livre avant la dernière page. L'auteur a en plus choisi une focalisation interne ce qui nous met instinctivement à la place du narrateur-héros et nous immerge dans un cauchemar que l'on ne souhaiterait jamais vivre.
Mais voilà... comme évoqué plus haut, il n'y a aucune once d'originalité dans ce livre. A part le héros, tous les personnages sont des clichés ambulants vus et revus dans les productions horrifiques de ces trente dernières années et comme nous en sommes friands à la maison, j'ai suivi l'histoire avec un certain plaisir mais sans jamais réellement être surpris et la fin est loin d'être extraordinaire. Je m'attendais à un dénouement atroce, bien sombre... sans vouloir spoiler, on est bien dans un esprit ricain bien propre sur lui.
Une semi-déception dans la mesure où je ne m'attendais pas à la 8ème merveille du monde littéraire mais je n'arrive toujours pas à comprendre tout le ramdam que ce livre a pu provoquer autour de lui. Ca a fait pshiiit en quelque sorte!
Cette lecture entre dans le cadre du baby-challenge thriller 2011 auquel Nelfe participe.