"Los Angeles river" de Michael Connelly
L'histoire: Sur la demande de la veuve de Terry McCaleb, l'ex-inspecteur du LAPD Harry Bosch accepte de remettre de l'ordre dans les papiers du défunt. Rendu méfiant par les révélations d'un associé de McCaleb, il enquête et comprend qu'il y a eu meurtre. Encore faut-il le prouver et retrouver un assassin qui a laissé des traces si évidentes qu'on a l'impression qu'il a envie de se faire prendre...
Pendant ce temps-là, l'agent du FBI Rachel Walling reçoit, elle, l'appel qu'elle redoutait depuis des années: le tueur le plus cruel et retors qu'il lui ait jamais été donné de traquer, à savoir... le Poète, est de retour.
La critique de Mr K: Encore un grand moment de lecture en compagnie d'Harry Bosch et de Connelly. Décidément, je les collectionne! Rajoutez à cela trois personnages fétiches de l'œuvre du maître: le Poète alias Bacchus ex du FBI devenu tueur sanguinaire, Terry McCaleb un des transplantés cardiaques des plus célèbres de la planète littéraire et Rachel Walling enquêtrice du FBI ici en disgrâce et vous obtenez un casting d'anthologie mêlé à une intrigue maline à souhait comme sait si bien les concocter Connelly.
Tout débute par deux enquêtes croisées. Harry Bosch est appelé par la veuve de McCaleb (un bon ami à lui déjà vu notamment dans Créance de sang) mort à priori d'une banale crise cardiaque. Dans le même laps de temps, le FBI est sur les dents car il semblerait que le Poète ait refait surface. Très vite, on se rend compte que ces deux investigations vont se rejoindre pour n'en former qu'une! Cependant la suite n'est pas de tout repos et l'écrivain ne nous épargne pas tant les fausses pistes et les rebondissements sont nombreux.
On retrouve dans cet opus toutes les qualités de Connelly et même un petit peu plus! Le style fluide et accessible est bel et bien toujours là et il fait toujours merveille dans les phases descriptives de lieux ou des phases d'actions très réalistes, ne cédant jamais aux sirènes de la surenchère. Ce qui est nouveau, c'est que pour la première fois, Connelly adopte la focalisation interne quand il suit Harry. C'est véritablement révolutionnaire pour tout fan de cet inspecteur hautement attachant. Nous sommes littéralement immergés dans sa psyché et son système de déduction. On ne peut que s'émouvoir lors de ses entrevues avec sa petite fille et ses avancées dans l'enquête gagnent en force et en impact auprès du lecteur.
Autre nouveauté et ici des plus délectables: les mises en abimes présentes dans le récit pendant tout cet ouvrage. Los Angeles river peut être considéré comme la suite de deux ouvrages précédents de Connelly Créance de sang et Le Poète. Or, le premier a été adapté au cinéma avec Clint Eastwood, il y a déjà quelques temps (l'adaptation ne m'a pas plu car fort éloignée de la matrice originelle). C'est ainsi que dans le présent ouvrage, on apprend avec un sourire au coin des lèvres que le grand Clint a assisté à l'enterrement de McCaleb en hommage au personnage qui a interprété au cinéma, une pure jouissance intellectuelle pour l'authentique fan que je suis. A un autre moment, Harry discute avec l'ex associé et ami de McCaleb, Buddy, qui lui fait part de sa colère lorsqu'il a vu son personnage sur grand écran qu'il a trouvé caricatural et avilissant. Autant de mélanges entre réalité et fiction qui font gagner en cohérence et en lien l'univers de Connelly.
Une fois de plus, j'ai été bluffé par ma vitesse de lecture, Connelly est vraiment un as. Le récit coule naturellement, accroche à chaque fin de chapitre et le dénouement ne déçoit pas. Sans doute un des meilleurs de la série.
Autres romans de Connelly chroniqués sur le blog:
Les Egouts de Los Angeles
La Glace noire
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L'Envol des anges