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Le Capharnaüm Éclairé
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1 juillet 2011

"La Ferme des animaux" de George Orwell

LA-FERME-DES-ANIMAUXL'histoire: Un certain 21 juin eut lieu en Angleterre la révolte des animaux. Les cochons dirigent le nouveau régime. Snowball et Napoléon, cochons en chef, affichent un règlement:
"Tout ce qui est sur deux jambes est un ennemi. Tout ce qui est sur quatre jambes ou possède des ailes est un ami. Aucun animal ne portera de vêtements. Aucun animal ne dormira dans un lit. Aucun animal ne boira d'alcool. Aucun animal ne tuera un autre animal. Tous les animaux sont égaux."


Le temps passe. La pluie efface les commandements. L'âne, un cynique, arrive encore à déchiffrer:
"Tous les animaux sont égaux, mais (il semble que cela ait été rajouté) il y en a qui le sont plus que d'autres."

La critique Nelfesque: Me voici plongée dans la lecture d'un classique. "La Ferme des animaux" fait partie des incontournables de la littérature et honte à moi je ne l'avais encore jamais lu. Omission réparée!

 

J'ai beaucoup aimé ce roman qui avec des mots et des situations simples met en scène des évènements politiques et explique l'Histoire. Il n'y a pas d'identification mais on peut aisément y retrouver quelques épisodes connus à travers le monde.

 

Les animaux, qui en ont plus que marre de trimer tous les jours pour enrichir le fermier et n'avoir en retour qu'une gamelle tout juste remplie, décident de se révolter, de mettre à la porte leur maître et de s'organiser par eux-même afin de pourvoir à leurs besoins et ainsi vivre en harmonie et heureux. C'est du moins l'idée de départ de cette révolution... Mais très vite, des clans se forment. Les puissants, ici les cochons, vont s'octroyer des avantages à la barbe des autres animaux de la basse-cour, animaux qui n'y verront que du feu puisque les cochons savent manier la parole et tourner les situations à leur profit.

 

Ces animaux qui au départ étaient tous égaux, vont, à l'image des hommes, jouer des coudes et mettre en place une quasi dictature. George Orwell nous propose là une fable qui nous fait réfléchir sur les manoeuvres des hommes politiques pour arriver à leurs fins. On peut certes lire ce roman en restant sur la forme et le trouver drôle ("huhu des animaux qui se prennent pour des hommes" et blablabla) mais si on creuse, on s'apperçoit que dans ce roman, l'auteur nous montre les limites de la démocratie avec habileté. Tout y est: un hymne "national", des "lois" sous forme de commandements, des "citoyens" animaliers, des "meetings" à la ferme, des promesses "électorales" sous forme de doubles rations de nourriture... mais très vite l'injustice et les privilèges vont montrer le bout de leur nez et certains simples animaux en viendront à se comporter comme des hommes.

 

Une façon de nous dire que quoi que l'on fasse, qui que nous soyons, nous ne pouvons être égaux et devrons toujours être gouverné par des puissants aux dents longues? Chacun se fera sa propre opinion. Une chose est sûre, la lecture de "La ferme des animaux" est fortement conseillée!

 

Cette lecture entre dans le cadre des Babies-Challenges Drame et Contemporain 2011.

 

BCT    BCT

 

La critique de Mr K (edit du 13/08/21) : Re-reading de choix que La Ferme des animaux de George Orwell que j’ai ressorti de notre bibliothèque suite à la débâcle démocratique que se sont révélées être le premier tour des régionales et départementales avec un taux d’abstention record. J’avais lu le présent ouvrage en Terminale suite aux recommandations de mon génial (et fou) professeur de philosophie, un livre qui m’a marqué dans ma chair et mon esprit et qui a mis en exergue mes premières velléités de rébellion face à l’incurie de l’être humain et sa course inlassable au pouvoir.

 

Tout le monde ou presque connaît le pitch de ce livre culte de chez culte. Dans une ferme anglaise, les animaux se révoltent contre l’oppression humaine et sous la direction des cochons vont les chasser de l’exploitation agricole. Commence alors la mise en place d’une utopie égalitaire qui doit apporter à chacun des habitants de la ferme l’égalité sous forme d’autogestion, de partage et de prospérité. Mais évidemment, comme tout idéal, il va se confronter à la réalité et la nature profonde du pouvoir qui corrompt tout ceux qui l’approchent ou le touchent.

 

Sous forme de pseudo conte animalier, George Orwell nous renvoie face à nos contradictions et notre bêtise. Aaaah, on fait de beaux rêves, on pose de beaux postulats, on rêve d’un monde meilleur mais l’exercice du pouvoir pervertit tout et les sept commandements originels peints sur la grange sensés guider la communauté dans une quête de justice sont tour à tour dénaturés et vidés de toute substance. L’œuvre met bien en lumière les rouages en œuvre pour la domination de la masse par la manipulation, le mensonge et l’usage de la force.

 

On a beaucoup parlé de cette métaphore du régime communiste mais en ce début de vingtième et unième siècle, on ne peut que constater que finalement les mêmes ficelles sont utilisées par l’ultra-libéralisme ambiant sous fond de mondialisation. "Consomme et ferme ta gueule" ont remplacé le "Travaille pour la cause et ferme ta gueule". Le résultat est le même, une aliénation de l’individu au nom d’un idéal de masse qui ne libère pas, abrutit et détruit.

 

Ce petit livre de 151 pages écrit en 1945 n’a pas pris une ride, on y retrouve tout le talent de visionnaire et d’observateur aiguisé de l’humanité qu’était George Orwell. C’est incisif, puissant et toujours autant d’actualité. Un bijou, un livre essentiel à posséder et lire et relire.

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Commentaires
N
@Eninera: Ah ça les livres obligatoires... Quelle torture bien souvent! Heureusement, il y en a quelques uns qui sortent du lot et nous laisse de bons souvenirs au final :)<br /> <br /> La vision de l'Homme est vraiment juste dans ce roman ci.
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E
Je l'ai lu lorsque j'étais au lycée, et c'est l'un des rares livres obligatoire que j'ai adoré! <br /> <br /> Nous voir, nous les humains, caricaturés ainsi est assez étrange, mais très plaisant (bizarrement lol)
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N
@Walpurgis: C'est ça qui est bien avec ce roman. On peut le lire à différents âges et y voir des choses différentes. C'est un classique et ce n'est pas pour rien!
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W
Un livre à l'apparence légère (des animaux prennent le contrôle) avec une vraie réflexion sur les mécanismes de mise en place de dictature. J'ai été étonnée par ce récit bien fait !
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N
@Véro: Il se lit très vite en plus, ça serait dommage de passer à côté ^^
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V
Toujours pas lu mais peut-être que s'il me reste du temps, vu que je participe à ces deux baby-challenges, je le rajouterai à ma liste...
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N
@Cachou: Alors ça c'est un scoop! ;)<br /> Tu avais un chouette prof d'anglais dis moi!
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C
Un incroyable souvenir pour moi! J'ai découvert ce livre grâce au prof d'anglais qui nous a aussi fait lire "Brave New World" et "1984" (un saint cet homme!).<br /> <br /> Récemment, j'ai rigolé en entendant dans je ne sais plus quel film ou série "et tu savais que La Ferme des Animaux n'était en fait pas sur des animaux?"
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N
@lasardine: Tu fais bien! Ca serait vraiment dommage de passer à côté :)
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L
il est dans ma PAL, pas pour tout de suite, mais je veux le lire, c'est sûr!!!
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N
@BlackWolf: Contente qu'il m'ait plu également ;)<br /> <br /> @Saly: Ah ben quand même! ^^
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S
Enfin un bouquin que je connais ! je plussois à la chronique de Nelfe. <br /> ....non rien
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B
Un excellent livre, marquant et que je compte relire prochainement avec 1984 du même auteur. Content qu'il t'ai plu aussi.
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M
Ce bouquin est ENORME! Mon premier d'Orwell, un de mes premiers chocs en littérature! Un must! ;)
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N
@Bene: Il faudrait que je le lise quand même. C'est un roman culte.
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B
J'ai préféré cette ferme à 1984. Pour moi, le meilleur d'Orwell !
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N
@Tigger Lilly: Qu'il faut que je lise aussi d'ailleurs ;)
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T
Un très chouette bouquin, même s'il n'a pas autant de portée que 1984.
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