"Running man" de Richard Bachman
L'histoire: La dictature et les jeux: la Rome antique avait ses gladiateurs... Les Etats-Unis, en cette année 2005, ont le Libertel, arme suprême du nouveau pouvoir. Emission vedette de la chaîne unique: "La Grande Traque". Et le peuple, les yeux rivés sur le petit écran, regarde la mort en direct.
Chômeur comme tant d'autres, Ben Richards s'est engagé dans la compétition. Commence alors le compte à rebours... Pendant trente jours, Ben devra fuit les tueurs lancés à ses trousses. Le jeu n'a pas de règles, tous les coups sont permis. La foule participe, dénonce, s'acharne: la prime est alléchante...
La critique Nelfesque: Me voici de nouveau lancée dans une lecture de Stephen King pour le Challenge de Neph. Cette fois ci, mon choix s'est porté vers un "ancien King", ceux de la bonne époque (oui je le repète, depuis quelques années je me suis lassée), avec "Running man". Je ne l'avais encore jamais lu, c'était le moment idéal!
Avec "Running man", Richard Bachman alias Stephen King, diffère de ses récits habituels. Ici, point d'esprits mauvais, de monstres sanguinolants, de possessions, de sciences occultes... "juste" une oeuvre de science-fiction. King fait dans le sobre. Certes, ce n'est pas son sujet favori et dans le domaine bon nombre d'auteurs sont de vrai génies (je pense entre autres à Ira Levin avec "Un bonheur insoutenable") mais avec ce roman l'auteur n'a pas à rougir.
Tout commence avec la décision de Ben de participer à un jeu de téléréalité. Pourquoi en arrive-t-il là alors qu'il haït tant le Libertel? Comment se déroule la présélection de ces jeux malsains? Cette partie a été celle que j'ai préféré, une vraie critique de l'individualisme, de l'appât du gain, de la société. La présélection est atroce, l'homme n'est plus un homme mais un numéro que l'on méprise et qu'il faut triturer dans tous les sens pour savoir si il sera un bon "objet" à présenter aux téléspectateurs. Ce roman a beau avoir été écrit en 1982 comme étant de la science-fiction, il est aujourd'hui d'actualité. Difficile de ne pas faire la comparaison avec les émisions de TF1 ou d'M6. Tout ce qui compte c'est le spectacle, c'est divertir les masses, c'est l'audimat au détriment de la morale et du bon sens. Seul l'argent compte.
S'ensuit une longue course contre la montre (ou devrai-je dire contre la mort) où Ben vit comme un animal traqué. Toute la nation est contre lui: la police, l'armée, les habitants. Donner un indice sur l'endroit où il se trouve rapporte de l'argent, rapporter sa tête, beaucoup plus. De son côté Ben grapille les heures qui équivalent à quelques dollars. Autant dire que ses chances sont minimes...
La fin n'est pas des plus originales (le compte à rebours présent depuis le début du bouquin laisse présagé une issue fatale) mais pour tout ce que dénonce ce roman et pour le déroulement haletant de l'histoire je conseille ce livre. Un bon moment en perspective. Avalé en 2 jours, j'ai retrouvé, le temps de cette lecture, le goût que j'avais pour King à mon adolescence.