"Fatherland" de Robert Harris
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L'histoire : Berlin, 1964.
Depuis que les forces de l'Axe ont gagné la guerre en 1944, la paix nazie règne sur l'Europe. Seule, l'Amérique a refusé jusqu'ici le joug. Mais dans quelques jours, le président Kennedy viendra conclure une alliance avec le Reich. Ce sera la fin du monde libre. Deux meurtres étranges viennent perturber les préparatifs. Les victimes sont d'anciens S.S. de haut rang jouissant d'une paisible retraite. Chargé de l'affaire, l'inspecteur March s'interroge.
S'agit-il d'un règlement de comptes entre dignitaires ? Mais, s'il s'agit d'affaires criminelles pourquoi la Gestapo s'intéresse-t-elle à l'enquête ? Quelle est cette vérité indicible qui tue tout ceux qui la détiennent et semble menacer les fondations même du régime ? Le mystère s'épaissit et, dans Berlin pavoisée, les bourreaux guettent prêts à tout pour étouffer dans la nuit et le brouillard les dernières lueurs de la liberté.
La critique Nelfesque : Que serait l'Allemagne aujourd'hui si ce pays avait gagné la seconde guerre mondiale ? Du moins, que serait-elle dans les années 60 ? Quelle Histoire serait enseignée à l'école et que sauraient les adultes du passé de leur nation ? Voilà autour de quoi tourne "Fatherland".
Pour lire ce roman, il faut s'accrocher et s'habituer aux termes allemands, aux noms à consonnance germanique... J'ai buté plus d'une fois sur des mots tels que Bürgerbräukeller, Sturmbannführer ou Oberstgruppenführer ! Et bien non, je n'ai pas fait Allemand en LV2... Certains termes sont compliqués, les liens entre les différents acteurs politiques et les grades de l'armée ne sont pas aisés à assimiler mais une fois ce petit "effort" réalisé, ce roman est un vrai plaisir.
On suit Herr Sturmbannführer March dans une enquête halletante où plusieurs meurtres de hauts dignitaires allemands semblent mener à un complot à échelle nationale qui, si il était découvert, jetterait le discrédit sur l'Empire Allemand. March est un allemand "de base" qui suit la ligne de conduite imposé par le Reich et ne se pose pas de question. Certes il est un peu borderline mais reste majoritairement dans les clous. Il va faire la connaissance de Charlotte, une journaliste américaine qui n'a pas du tout la même vision que lui sur son pays et va l'aider à déméler les fils de l'enquête. Pour elle c'est le scoop du siècle, pour lui c'est un dur chemin vers la vérité.
Bien entendu on se doute de l'issue de l'investigation mais ce n'est pas, à mon sens, le but premier de ce roman. On est tous au courant de ce que les allemands ont fait pendant la seconde guerre mondiale et de la politique mise en place par Hitler. Ce qui est intéressant c'est la façon dont March découvre des faits qui le dépassent et le font totalement revoir l'attachement qu'il porte à son pays et son obéissance à ses supérieurs.
Un livre qui fait froid dans le dos, qui n'est malheureusement pas une simple fiction, et qui pour qui connait un minimum l'Histoire se révèle passionnant.