"Le Monde de Narnia" de C. S. Lewis
L'histoire: Narnia est un monde imaginaire dans lequel de jeunes enfants londoniens des années 1900 se trouvent projetés par accident. Mais dans ce monde merveilleux où le temps ne se mesure pas comme dans notre réalité terrestre, les animaux parlent et les enfants peuvent devenir rois et reines....
La critique de Mr K: Ca y est! J'en suis venu à bout! Il m'a fallu trois semaines pour terminer cette intégrale et le moins que l'on puisse dire c'est que ce fut parfois rude... Je suis un enfant du Seigneur des anneaux de J. R. R. Tolkien et à l'occasion, il m'arrive de me plonger dans la littérature de genre pour la jeunesse. Mes préférés: la série des Harry Potter que j'ai fait découvert il y a peu à ma chère Nelfe (Il faut lire Harry Potter, c'est génial!) et la série de La boussole d'or de Pullman qui avait été une superbe découverte lors de ma lecture.
J'avais ouï ici et là quelques échos sur la saga de C. S. Lewis lors de la sortie dans les salles obscures d'une adaptation orchestrée par les studios Disney. Les avis s'avéraient partagés parfois enflammés vis-à-vis des livres et de leur contenu "idéologique". Lors d'une errance de plus chez un bouquiniste, je suis tombé sur le présent volume, cédé pour la modique somme de trois malheureux euros... L'occasion faisant le larron, j'ai pris cela pour un signe et je l'ai parcouru.
Le cycle est constitué de 7 romans d'une longueur moyenne de 130 pages que je me suis lu en une foulée. Force est de constater que l'ensemble est inégal passant du très bon au médiocre voir parfois au nauséabond vu le modèle véhiculé pour nos chères têtes blondes. En même temps, pas sûr qu'ils s'en rendent compte! Je vais donc vous livrer mes impressions de façon résumée sur chacun de ces ouvrages.
1. Le Neveu du magicien: sorte de "préquelle" au volume le plus renommé de la série, il met en scène la naissance du monde Narnia par Aslan (Démiurge animiste revêtant la forme d'un lion mais christique à souhait). Deux enfants passent dans un monde parallèle grâce à des bagues spéciales. Très maline, l'histoire se lit d'une traite et pour un premier contact avec l'univers de Lewis, c'est une réussite.
2. Le Lion, la Sorcière Blanche et l'Armoire magique: Plus que médiocre et pourtant c'est le plus connu de tous! Mal écrit (syntaxe horripilante), "bateau" car sans aucune surprise et des gamins horripilants à souhait: Peter despote à souhait (à 8 ans pour ce genre d'attitude, c'est plutôt une baffe et au lit!), Edmund malheureux gourmand considéré comme un traitre pour avoir céder devant une boîte de Loukoums (perso, j'en aurai redemandé à la sorcière!), Susan superficielle et niaise à la fois... Seule Lucy a échappé à mon couroux tant son innocence m'a ému même si plus tard, elle se révélera d'une niaiserioe crasse... En tous les cas, on est bien loin de la subtilité psychologique d'un Rowling ou d'un Pullman!
3. Le cheval et son écuyer: Les quatre garnements sont mis de côté dans ce livre où l'on suit l'odyssée de Shasta jeune garçon pauvre et souffre douleur d'un parâtre abominable. Malgré une histoire classique et sans surprise (Ah bon! Il n'est pas vraiment d'extraction pauvre en fait?!), le rythme est là et les rebondissements nombreux. La fin par contre est un happy-end bien dégoulinant... on comprend mieux pourquoi Disney a racheté les droits!
4. Le prince Caspian: Deuxième catastrophe: on retrouve les héros du 2, quelques centaines d'années après leur première incursion sur les terres d'Aslan. On retrouve l'écriture pas fameuse, la linéarité du récit et un certain sentiment d'ennui... Bref, j'ai mis du temps à le lire et franchement, j'ai commencé à me demander si je ne perdais pas mon temps à essayer d'aller au bout de cette intégrale... J'ose même pas imaginer le résultat en film! Mon Dieu, je deviens un vieux con...
5. L'Odyssée du passeur d'Aurore: Sur le modèle du récit d'Homère, Caspian part vers l'est à la recherche de seigneurs autrefois chassés de Narnia par son despote d'oncle. Lewis continue dans la veine du précédent, on rame autant que les héros! Il se passe pas grand chose et quand il arrive quelquechose, on s'en fiche! J'ai beaucoup souffert (sic!), heureusement Nelfe était là pour me rassurer...
6. Le Fauteuil d'argent: Ouf! Avec ce volume apparaissent deux personnages nouveaux et plus intéressants: Eustache (entrevu dans l'Odyssée du passeur d'Aurore...) et surtout Jill râleuse pré-adolescente qui m'a fait pensé à mes anciennes élèves de BEP secrétariat. Un souffle nouveau dans ce volume, des personnages truculents (mention spéciale à Puddlegum) et des passages quasiment "à la Tolkien" (passage dans le monde souterrain de Narnia). J'ai aimé!
7. La dernière bataille: Dernier volume de la série, le postulat de départ était intéressant mais là encore l'auteur retombe dans ses travers et nous livre un récit sans surprise, plat et finalement indigeste qui s'apparente à une grossière adaptation du Jugement Dernier. Les gentils allant avec Aslan dans le "Vrai Narnia" et la superficielle Susan restant à quai car elle a pêché par vanité!
Le bilan de Mr K: Pour conclure, vous l'aurez compris, Le monde de Narnia ne m'a pas laissé un souvenir imperissable, loin de là! Peut-être suis-je trop vieux (snif!), trop râleur (qui a dit que ça allait ensemble?) ou alors trop exigeant (en même temps quand on a lu Pullman ou Rowling, il y a de quoi, non?). Et puis, il me semble que derrière cette série, il y a un fond plus malsain avec tout au long des 7 livres un machisme assumé et une dévalorisation de la femme: soit sorcière, soit ingénue mais finalement rarement héroïne à l'instar d'un Peter omnipotent et omniscient et un Edmund sagace et juste. De beaux contes des ammées 40! Je ne pense pas que je ferai lire ces livres à mes futurs marmots leur préférant largement Rowling et l'injustement méconnu Pullman (j'insiste, il faut le lire lui aussi!).