Miaou de Joann Sfar
L'histoire: C'est bien connu : les chats qui parlent, ça n'existe pas. Sauf un : le chat du rabbin. Raisonneur, contestataire et dialecticien hors pair, cet animal doué de raison accompagné de son rabbin de maître n'a pas la langue dans sa poche... Quand philosophie rime avec fantaisie, c'est qu'il y a du Joann Sfar dans l'air !
La critique Nelfesque: Je viens de commencer la série "Le chat du Rabbin" en l'empruntant à la bibliothèque. J'aime beaucoup Joann Sfar, ses dessins et son univers. J'attends d'ailleurs avec impatience la sortie de "Gainsbourg" mais on vous en reparlera d'ici peu dans "la kinoton du projectionniste". Je suis loin de connaître l'oeuvre complète de ce dessinateur et c'est donc un peu au hasard que j'ai pris ce premier tome.
J'ai été agréablement surprise par ce chat qui acquiert la parole en mangeant le perroquet. Ce n'est pas une grosse perte, celui-ci parlait trop alors qu'il n'avait rien à dire. Le chat, lui, a plein de chose à dire. Parce qu'il n'est plus qu'un simple matou sans parole, le rabbin ne veut plus qu'il reste avec sa maîtresse (sa fille) par crainte qu'il lui mette de mauvaises choses dans la tête. Pour pouvoir récupérer sa place, il décide donc de devenir un bon juif et de faire sa bar-mitsva. Mais la pillule est difficile à avaler par le rabbin et le volume consiste à essayer de lui faire changer d'avis. Le chat, tel Candide, s'interroge faussement et amène le rabbin à la réflexion finalement exactement là où il veut. Il remet en question pas mal de préceptes de la Torah que Joann Sfar connaît bien puisqu'il est né dans une famille juive tout en nous apprenant bien des choses sur l'usage de la parole, de la vérité et du mensonge.
Une BD philosophique et théologique sur un fond humoristique que je conseille à tous les amateurs de Sfar et à ceux du bon mot.