Les enfantillages d'Aldebert
Après 4 albums adultes, Aldebert avec ses "Enfantillages" s'adresse aujourd'hui aux petits et grands enfants que nous sommes. Rien de gnangnan ou cucul dans ces chansons pour enfants. Les textes sont intelligents, plein d'humour tout en enrichissant le vocabulaire de nos marmots. Vous gonflerez d'orgueil (même si l'orgueil c'est mal!), amis parents, quand au détour d'une conversation, ils sortiront des termes tels que cliquetis, cloporte, rétorquer, volatile, flegmatique... Ca fait rêver hein?
Dans cet album, Aldebert s'est entouré d'artistes d'univers et de générations différents. Parmi les 19 titres présents, on compte pas moins de 13 duos! Cali, Hubert Félix Thiéfaine, Yves Jamait, Elodie Frégé, Vincent Baguian, Renan Luce, Riké, Clarika, Les Ogres de Barback, Maxime Le Forestier, Amélie-les-crayons, Anne Sylvestre, Marcel Amont, Steve Waring, il y en a pour tous les goûts. On comprend aisément pourquoi tout ce beau monde a répondu présent à ce beau projet d'Aldebert qui parlent aussi bien aux enfants qu'aux parents.
Certains personnages mythiques du monde de l'enfance sont bien sûr présents: ogres, monstres dans la nuit, Père Noël. Mais Aldebert va plus loin en abordant des questionnements enfantins des plus dérisoires au plus vitaux: Que se passe-t-il quand on éteint la lumière? Qu'est ce qu'on peut bien pouvoir inventer pour louper l'école? Que font les oiseaux dans les grands magasins lorsque les portes se ferment? Qu'est ce qu'il se passera quand on sera grand? Et d'ailleurs, quand est-ce qu'on sera grand...? Pourquoi ci, pourquoi ça et le mal qu'ont parfois les parents à répondre... Autant de thèmes qui passionneront les petits et feront sourire les plus grands tellement ils sonnent juste. L'écologie est aussi présente dans "Monsieur Toulmonde" qui provoquera sûrement de nouvelles questions (et oui, encore!).
Des revendications sont aussi scandées (parce que ça va bien cinq minutes d'être sage!): "On ne peut rien faire quand on est petit", une anti-berceuse prône le droit au "non-dodo"...
L'album se termine sur une chanson hard/métal hilarante: "On m'a volé mon nin-nin!". Je vous préviens, les enfants, faut pas les chercher! Et encore moins leur piquer leur doudou... Châtiment! Malédiction! Désolation! Faut se méfier des gosses...
Aldebert reste fidèle à ce qui a fait son succès: rythme, bonne-humeur, paroles qui font mouche. Un savant mélange de légèreté et de subtilité qui nous rappele que l'on reste tous de grands enfants.