Harry sous pression!
L'histoire:
Une jeune femme blonde vient d'être découverte, coulée dans le béton. Quatre ans après l'enquête sur les meurtres du "Doll-maker", l'inspecteur Harry Bosch est traduit en justice. Une avocate arriviste et teigneuse l'accuse d'avoir tué un innocent, et non le serial killer qu'il croyait pourtant avoir identifié. Bosch commence à douter: inquiet et déterminé, il reprend l'enquête depuis le début.
La critique de Mr K:
Il s'agit de la troisième enquête d'Harry dans l'ordre chronologique de l'oeuvre de Connelly. Le moins que l'on puisse dire c'est que cette aventure est placée sous le signe de la pression, du doute et du suspens. Notre enquêteur préféré est ici confronté à deux adversaires coriaces et charismatiques: une avocate déterminée et maligne et un tueur en série insaisissable.
On retrouve dans ce livre tout le talent de Connelly dans la gestion de ses personnages toujours aussi précise et juste (acteurs sculptés au scalpel) et une description des vices et de la vie de la cité des anges. Au delà du roman, par petits éclats successifs, sont abordés les thèmes de la violence régnant dans les banlieues-ghettos américaines (mort par balle perdue, la spirale pauvreté / violence), le système juridique américain (vers lequel notre gouvernement actuel tend, clientélisme et primauté de l'argent sur le droit) mais aussi les notions de trahison, de vengeance et de remise en question d'un acte passé.
Harry se dévoile un peu plus, le rendant au fur et à mesure des volumes de plus en plus commun, un homme parmi tant d'autre dans un monde qui définitivement ne tourne pas rond. Ame esseulée et solitaire malgré l'amour sincère que lui voue sa compagne du moment (une institutrice confrontée à la mort d'une de ses élèves et au mutisme de son compagnon), on en apprend un peu plus sur son passé et sur le comment du pourquoi de son modus vivendi de loup solitaire.
À ce jour, La blonde en béton est pour moi le meilleur Connelly que j'ai pu lire, passionnant et addictif au possible. Je n'ai d'ailleurs pas pu en sortir avant d'avoir terminé la dernière page, profitant du moindre moment pour m'y plonger avec délice. Un grand pollar dans la pure tradition de James Ellroy: sombre et implacable.