"Inglourious basterds" de Quentin Tarantino
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L'histoire: Dans la France occupée de 1940, Shosanna Dreyfus assiste à l'exécution de sa famille tombée entre les mains du colonel nazi Hans Landa. Shosanna s'échappe de justesse et s'enfuit à Paris où elle se construit une nouvelle identité en devenant exploitante d'une salle de cinéma.
Quelque part ailleurs en Europe, le lieutenant Aldo Raine forme un groupe de soldats juifs américains pour mener des actions punitives particulièrement sanglantes contre les nazis. "Les bâtards", nom sous lequel leurs ennemis vont apprendre à les connaître, se joignent à l'actrice allemande et agent secret Bridget von Hammersmark pour tenter d'éliminer les hauts dignitaires du Troisième Reich. Leurs destins vont se jouer à l'entrée du cinéma où Shosanna est décidée à mettre à exécution une vengeance très personnelle...
La critique Nelfesque: Autant vous prévenir tout de suite, il y a scission dans notre couple. D'habitude, nos critiques sont complémentaires mais là, vous lirez 2 critiques différentes.
En ce qui me concerne, je n'avais pas vu la bande annonce avant d'aller voir "Inglourious basterds". Comme tout nouveau Tarantino qui sort au cinéma, j'avais envie de le voir mais sans trop savoir où j'allai. Tarantino est pour moi un des meilleurs réalisateurs actuels (il y en a d'autres, la liste est longue), c'est donc confiante que je me rends au cinéma.
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Pour moi, "Inglourious basterds" est un bon film. Ce n'est pas le meilleur Tarantino, ce n'est pas le film de l'année, je ne pense même pas qu'il restera culte mais j'ai passé un bon moment sans voir passer les 2h30 de film. Ce que j'ai aimé dans ce long métrage, c'est ce que beaucoup ont détesté (la chieuse, c'est moi!): les longs dialogues frôlant le quart d'heure, dans un climat de tension extrême. Cette période de l'Histoire est encore proche de nous, nous avons des grands parents qui ont connu cette guerre et certains membres de nos familles ont été déporté. Tarantino, par ces scènes de "non-action", a sû nous retranscrire le climat de peur et la suprématie écoeurante des allemands à cette époque. Il est question de délation, de juifs cachés, d'exécutions, d'allemands auxquels il ne vaut mieux pas dire non...
Le personnage de Christophe Waltz (colonel nazi Hans Landa) est scotchant, calculateur, malsain, cruel et machiavélique. Face à lui, on ressent la peur du français cachant des juifs, de Shosanna ayant changé d'identité, de Bridget von Hammersmark (actrice et membre des services secrets) démasquée... Si je ne devais retenir qu'une seule chose du film ce serait lui.
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Hormis Marcel, l'ami "nègre" de Shosanna qui pourrait jouer dans "Plus belle la vie" tant son jeu est fantastique, je trouve les jeux d'acteurs justes. Mélanie Laurent est une de mes chouchoutes et j'ai été agréablement surprise de retrouver Daniel Brühl ("Good bye, Lenin!"). Petit bémol pour Brad Pitt qui surjoue à mort et fait une moue assez désagréable à la "You talking to me" sauf que ce n'est pas De Niro ni "Taxi Driver".
Un bon divertissement donc. On s'attendait peut être à mieux venant de Tarantino mais certaines scènes, comme celle de la taverne, resteront dans les mémoires tant l'appréhension et l'humour sont étroitement mélés. Et puis voir casser du nazi, c'est assez jouissif!
La critique de Mr K: 2/6. La grosse déception de l'année pour moi qui suis un grand amateur de Tarantino! Créateur de talent et "exhumateur" hors pair, je suis un authentique fan de "Jacky Brown", "Pulp fiction", "Reservoir dogs" et "Kill Bill". J'avais raté la sortie en salle de "Boulevard de la mort" que j'ai vu ensuite et qui m'avait quelque peu déçu au niveau du rythme et des fameuses tirades Tarantinesques. Ça me fait de la peine de dire que "Inglourious basterds" est une pure daube. Non que je me sois ennuyé, mais la machine tourne à vide à force de surenchères, d'effets sonores et de caméra déjà vus! Le comble pour tout fan du maître.
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Le scénario tout d'abord, qui se révèle creux, incohérent, mal maîtrisé. Les personnages sont traités avec désinvolture et perdent toute crédibilité. Le personnage de Mélanie Laurent n'est finalement qu'une silhouette à peine esquissée, certes émotionnellement porteuse mais au détriment de sa profondeur... Qui a dit "commercial"? Les basterds qui donnent leur nom au titre du film sont présentés trop succinctement au début du film et on les voit à peine 20 minutes en tout et pour tout en action! Exception notable dans cette galerie caricaturale, le personnage interprété par Christophe Waltz, "chasseur de juifs" et manipulateur machiavélique. Chapeau bas à l'acteur qui donne 1 point sur 6 de ma note à lui tout seul. Toujours juste et impressionnant en diable (en témoignent mes hérissements de poils de cou lors de ses "interrogatoires"). Bref, le fond est bâclé et empêche toute catharsis spectateur/personnage.
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Rajoutez à cela des acteurs parfois en roue libre: Brad Pitt cabotine à mort (dommage qu'il crève pas!) et adopte un parlé doublé d'un rictus du plus mauvais effet, le personnage clé en devient ridicule ce qui peut s'avérer gênant... Le copain black de Mélanie Laurent est sorti tout droit d'une comédie "AB Production" et ridiculise lui aussi des scènes importantes (relation entre l'héroïne et son compagnon). Mais le pire du pire, c'est la musique. Je vous arrête tout de suite, je suis amateur de Morricone et possède toutes les BO des films de Tarantino. J'ai pas adhéré au concept et finalement j'ai plus souri par gêne que par plaisir. Je trouve que ça ne va pas du tout avec un film sur la seconde guerre mondiale. Le décalage entre les intentions du cinéaste et mon ressenti était trop grand. C'est une question de goût et perso pendant toute la séance ça m'a géné. Pour terminer, j'ai remarqué à une quinzaine de reprise des passages entiers de ses anciens films, notamment "Kill Bill" et "Jackie Brown"; au niveau du cadrage, des effets sonores, de la façon de suivre une conversation et même quelques passages musicaux déjà présents sur "Kill Bill".
Bah, j'ai pas aimé. Je lui en veux. Traître à la cause! Bon, on va se rattraper début septembre avec "District 9"...