"Les égouts de Los Angeles" Michael Connelly
L'histoire:
Né d'un père inconnu et d'une prostituée qui a fini assassinée, l'inspecteur Harry (Hieronymus) Bosch est obsédé par le souvenir des " rats de tunnels " avec lesquels il " nettoyait " jadis les galeries creusées par le Vietcong.
Vingt ans après encore, seul le travail lui permet d'échapper à ses cauchemars. C'est dire si la découverte du corps d'un de ses anciens compagnons d'armes risque de le mettre à mal : Billy Meadows, c'est clair, a été liquidé, et ce meurtre est lié au pillage d'une banque organisé à partir des égouts de Los Angeles.
L'affaire devient plus traumatisante lorsque, avec l'aide de la belle Eleanor Wish, Agent Spécial du FBI, il comprend qu'à tenter d'en percer le mystère, il devra sûrement redescendre dans des souterrains où, la justice ressemblant beaucoup à la vengeance, la mort peut frapper à tout instant.
La critique de Mr K:
La magie a encore opéré. J'avais particulièrement apprécié mes deux premières incursions dans l'univers de Connelly (merveille de noirceur et d'authenticité et génie scénaristique). Je me suis donc décidé à continuer mon exploration mais en suivant l'ordre de parution afin de mieux cerner l'évolution de son personnage fétiche, celui qui est le plus présent dans son oeuvre: l'inspecteur Harry Bosch. "Les égouts de Los Angelès" est l'ouvrage où il fait sa première apparition.
Un cadavre est retrouvé dans une canalisation d'égout et Bosch arrive sur place et se retrouve confronté à son passé d'ancien GI du Viet-Nam. Il s'avère que la victime est un ancien membre d'une section de chasseurs de tunnel à laquelle il a aussi appartenu. L'enquête peut démarrer... Dans ce volume, on fait connaissance avec Bosch et on en apprend de belles! Son enfance dans les différentes institutions de l'État, son passage dans l'armée puis sa progression fulgurante au sein de la police. Nous nous retrouvons face à un héros torturé, perclus de contradictions et séquelles psychologiques qui ne s'épanouit que dans son travail. On soulignera au passage le gros travail de recherche de l'auteur sur cette fameuse section (qui a réellement existé) qui rend son récit réaliste et touchant.
On croise aussi une certaine Eleanor Wish qui ne laisse pas insensible ce cher Harry. J'ai cru lire ici ou là qu'on la retrouverait dans les volumes suivants, je me suis gardé de lire des avis / notifications là-dessus afin de garder la surprise... déjà qu'en lisant "L'oiseau de nuit" quelques révélations m'ont sauté à la figure avant l'heure! Personnage fort bien conçu et attachant, la fin du roman laisse cet ancien agent du FBI dans une situation difficile, que va-t-il advenir d'elle? On retrouve comme dans tout Connelly des seconds rôles bien fouillés, je pense ici à l'acolyte de Bosch mais aussi à l'agent Rourke, collègue de Wish lors de cette enquête (du moins au début...).
Addictif que je suis, j'ai lu ce livre en deux jours, on retrouve tout le talent de Connelly à ficeler une histoire et mener son lecteur par le bout du nez, même si c'est vrai que cette fois-ci j'ai capté une partie de la fin une cinquantaine de pages avant de refermer le livre. Reste un bouquin essentiel et fondateur diront certains dans la mythologie Bosch. On en redemande! Prochaine étape: "La glace noire"...