Vincent Delerm, Quéven, 15/05/09
Il y a une semaine, je suis allée voir Vincent Delerm aux Arcs, à Quéven. Vincent est l'un de mes chouchous en chanson française (ce qui n'est pas du tout le cas de Mr K... Ce n'est pas bien grave, je survis !) et ce n'est pas la première fois que j'assiste à un de ses concerts. Entre les concerts parisiens, les festivals tels que Les Nuits de Fourvières à Lyon, invitée ou non, les afters, les soirées VIP... j'ai dû le voir une bonne dizaine de fois sur scène (oula, oui, au moins !). Pour le paraphraser, on a une relation comme ça, Vincent Delerm et moi...
Toujours est-il que j'ai quitté Paris il y a 1 an et demi et ça commençait à faire long tout ce temps sans doses delermiennes ! Qu'à cela ne tienne, un concert s'annonce aux Arcs de Quéven pour le 15/05/09 ! J'y serai !
Seul bémol, je n'accroche pas vraiment à son dernier album "Quinze chansons"... Le Vincent Delerm que j'aime plus que tout, c'est celui du premier album, le Vincent Delerm en piano solo avec ses chansons nostalgiques bien cafardeuses.
Tant pis, je suis en manque, j'ai la bave au coin des lèvres, il me faut ma dose, je prends ma place ! Plus tard les copines parisiennes aussi atteintes que moi, me certifient que j'ai bien fait, que son spectacle est excellent et qu'il y a une forte probabilité pour que je le trouve à tomber.
Nous sommes le 15 mai et je me dirige vers la salle... Seule... Mr K m'ayant lâchement abandonnée... En même temps, j'en aurais fait de même pour un concert de Slayer... C'est la première fois que je me rends à un concert toute seule, sans rejoindre personne à la salle. Ça fait un peu bizarre mais c'est ainsi, ici, personne n'aime Vincent Delerm ! ^^ Et je ne vais pas me priver pour autant !
La première partie prend place pour 3/4 d'heure de set. Il s'agit de Marc Gauvin. Une voix à la Droopy, un verre de pif à disposition, des mélodies pas mal quoiqu'un peu (beaucoup) répétitives et des textes nuls. Inutile que je m'y attarde plus longtemps, je n'ai pas aimé, applaudissais à peine et matais ma montre toutes les 2 minutes en priant pour que ça cesse...
Heureusement, toutes les bonnes choses ont une fin et après une petite pause commence enfin le concert de Vincent. Je suis bien placée, 5ème rang, j'ai une belle vue sur tout ce qui peut se passer sur scène. En effet, depuis quelques années, il ne fait plus ses concerts seul au piano comme au début mais se déplace pas mal et use de différents "gadgets" un peu partout sur scène.
Pour cette tournée, Vincent est accompagné par Ibrahim Maalouf et Nicolas Mathuriau qui sont tout deux... comment dire... polyvalents ! Batterie, piano, xylo, orgue de barbarie... ils font tout. L'homme orchestre, c'est eux. D'abord un peu déçue par le fait qu'il n'y ait plus toute l'ancienne formation sur scène (et donc la disparition du violon/violoncelle/contrebasse), après 2 titres je n'y pensais même plus.
Dès la mise en place du décor, on comprend que le spectacle sera très ancré années 40/50 avec des panneaux grandeur nature d'actrices de l'époque en noir et blanc, un tourniquet d'ombres chinoises reprenant les silhouettes de "La mélodie du bonheur" ou de "La vie est belle" de Franck Capra... Au fur et à mesure que nous avançons dans le spectacle, la première impression se confirme avec des allusions au film de Jacques Tati "Les vacances de M. Hulot" sous forme de carrousel à cartes postales et des extraits de Truffaut (plus années 60). Le décor est empreint de cet atmosphère avec des panneaux aux papiers peints orange/marron kitch, téléviseurs d'époque, projecteur... Un interlude pub années 60 avec distribution de Michokos par des ouvreuses de cinéma ne fait que rajouter une couche ! Nous ne sommes plus en 2009, nous sommes à un concert de Vincent Delerm, un moment décalé jouissif.
En ce qui concerne les titres interprétés, nous avons eu droit à beaucoup d'anciennes chansons et je suis aux anges. Les copines avaient raison, j'ai bien fait de faire fi de mes impressions sur le dernier album. Il y a bien sûr des chansons de l'album "Quinze chansons" mais il y a aussi beaucoup de titres du premier album, de "Kensington Square"...
- Tous les acteurs s'appellent Terence
- Deauville sans Trintignant (ça commence fort, c'est une de mes chansons préférées, j'ai donc bon espoir pour la suite)
- Dans tes bras
- Faut jamais prendre de risques à Paris (inédite tournée)
- Le monologue Shakespearien (avec projection d'inspiration film muet)
- Le cœur des volleyeuses bat plus fort pour les volleyeurs (vous avez là l'exemple frappant de ce que je n'aime pas chez Delerm nouvelle version, des rythmes "fête à Neuneu" avec des titres ridicules... Sur scène, ça passe mieux, n'empêche que le titre est ridicule...)
- Il fait si beau
- L'heure du thé (c'est Noël, encore un titre du premier album !)
- Un temps pour tout
- Lincoln Palace (clin d’œil à Woodie Allen)
- Allan et Louise
- L'amour en fuite (chanson d'Alain Souchon avec en intro dans le noir la lecture d'une lettre que François Truffaut lui a envoyé à l'époque, par Souchon himself. Là, je déraille, je me dis "Souchon est là !", et puis finalement pas "c'est pas possible, pas en Bretagne"... "Rooo mais si, pourquoi pas !?" Bref, pendant l'intro, dans mon cerveau c'est l'ébullition. Je suis fixée, Souchon n'est pas là... Pfff, c'est nul... En même temps c'est logique... Ouais mais c'est nul quand même ! Ce sera donc un duo virtuel...)
- Tes parents (nous avons le choix entre la version album ou la version tournée Kensington Square. Bien entendu, nous voulons les 2 ! Ok, on passe un deal, le public chante seul la version album et Vincent nous fera l'autre ensuite. On relève le défi ! On s'en tire pas trop trop mal et nous avons donc droit aux deux versions de Tes parents.)
- La vipère du Gabon
- Et François de Roubaix dans le dos (alors là, facile de copier hein... Moi je préfère cette allusion là à François de Roubaix !)
- Martin Parr (avec le public en chœur et un néon rose qui clignote)
- Fanny Ardant et moi (ben décidément, il y a du premier album partout !)
- Na na na (alors là nul, j'ai pas aimé du tout... Autant le duo avec Boogaerts est excellent, autant là, un duo tout seul, c'est nul...)
- Les filles de 1973 (avec comme d'habitude les filles qui chantent seules, celles des années 70, celles des années 60, 50...)
- Quatrième de couverture
- Sous les avalanches
- Un tacle de Patrick Vieira n'est pas une truite en chocolat (encore un exemple de titre pourrave mais une adaptation à l'orgue de barbarie très sympa)
- Chatenay Malabry (qui clôt ce set et qui me fait pleurer comme jamais. Cette chanson a un pouvoir larmoyant assez phénoménal chez moi, ce soir là, on a atteint des sommets...)
Il y a des trous dans cette set list, sorry...
Il y a eu 2 rappels. Le public était assez beauf par moment, se croyant plus à un one-man show qu'à un concert intimiste et en se gondolant sur des choses pas drôles... Etrange... Mais sorti de ça, c'est la première fois que j'assiste à un concert de Delerm qui se termine debout en dansant ! Tout le monde était content autant sur scène que dans le public et ça fait plaisir à voir !
Nous n'avons pas eu droit à deux chansons "pleurantes" que j'adore et que j'aurais vraiment beaucoup aimé entendre en live. Du coup, je suis chez moi, je les mets là ;)
C'était une excellente soirée...