"Le poète" de Michael Connelly
L'auteur:
Michael Connelly est né à Philadelphie en 1956. Journaliste, il a travaillé au Daytona Beach News-Journal et au Fort Lauderdale Sun-Sentinel où grâce à ses comptes-rendus d'affaires criminelles, il a remporté le prestigieux Prix Pulitzer. Puis, il a assuré la chronique judiciaire de Los Angeles Times.
En 1987, il s'installe au sud de la Californie et commence à écrire des romans inspirés de sa longue expérience du journalisme. Son premier livre, Les égouts de Los Angeles, reçoit le Prix Edgar Award 1992. En France, il reçoit le Prix Calibre 38.
Michael Connelly se consacre désormais à l'écriture et compte parmi les meilleurs auteurs de romans policiers choisis par le New York Times. Il a reçu en France le Grand Prix de Littérature Policière pour Créance de sang en 1999.
L'histoire:
Pour le journaliste Jack McEvoy , l'horreur de vivre commence le jour où Sean, son frère jumeau, est retrouvé mort au volant de sa voiture de police. Il s'est tiré une balle dans la bouche. Le suicide ne fait aucun doute: Sean n'a pas supporté son échec dans une enquête sur un crime de sadique. Jack, lui, n'y croit pas une seconde. Certains indices demeurent inexpliqués. Et par exemple, pourquoi cette citation d'un poète sur le pare-brise de la voiture: "Hors de l'espace, hors du temps"?
Jack rouvre le dossier et s'aperçoit que d'autres flics sont suicidés après avoir eux aussi échoués dans des affaires similaires, et laissé des messages tous tiré de l'oeuvre poétique d'Edgar Allan Poe. Une première constatation s'impose: il y a eu meurtre et on a peut-être affaire à un tueur de flics particulièrement redoutable...
La critique:
Depuis le temps que mes padres me disaient de lire cet auteur, je me suis lancé! Par hasard (et bien rasé), c'est au détour d'un étal de bouquiniste que je suis tombé sur ce roman mélé à du Daniel Steel et du Barbara Cartland.
Le livre est très réussi, ce thriller tient en haleine le lecteur possédé de la première page à l'ultime. Les personnages sont ciselés à souhait notamment le héros-journaliste pour lequel on a parfois du mal à s'attacher, déchiré qu'il est entre son chagrin de frère endeuillé et la recherche du scoop qui fera de lui un journaliste reconnu et riche. Les autres acteurs de l'histoire sont à l'avenant entre zones d'ombre et zones de lumière, Connely excellant dans le traitement psychologique des personnages. Mention spéciale au "bad guy" qui se révelle pervers et méthodique, un réel "génie du mal". L'écriture est limpide mais aussi exigente, preuve que le polar n'est pas forcément un sous-genre en littérature au même titre que la science fiction. Et oui! Y a encore des "intellectuels" qui le pensent! Orwell, Sturgeon, Bordage, Dantec pardonnez leurs, ils ne savent pas ce qu'ils disent! Et puis à vrai dire, on s'en fout un peu...
Un livre à lire donc, pris que vous serez jusqu'à la révélation finale qui moi m'a prise totalement au dépourvu.
Merci papa, merci maman. Je n'en resterai pas là avec cet auteur aussi machiavélique qu'habile de la plume.