"Luxemburg" de Maxime Ossipov
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L’histoire : Maxime Ossipov a longtemps vécu entre Moscou et Taroussa, dans la province russe, où il a monté un service de cardiologie de pointe au sein de l’hôpital public en se battant contre les autorités, à la fin des années 2000.
Ayant protesté publiquement au tout début de l’offensive russe en Ukraine, il a dû quitter précipitamment la Russie en février 2022 avec toute sa famille. En quelques heures, pour éviter une arrestation imminente, il a été contraint de laisser sa maison, la tombe de ses parents et, sans doute le plus difficile, ses patients.
La critique de Mr K : Bilan d’une lecture contrastée aujourd’hui avec Luxemburg de Maxime Ossipov, exilé russe ayant du quitter son pays après avoir critiqué le déclenchement de la guerre en Ukraine par Vladimir Poutine. Recueil composé de quatre nouvelles, quatre textes racontant la Russie et ses maux, quatre textes finalement assez inégaux entre eux en terme de plaisir de lecture. Reste une immersion rare dans un pays au cœur de l’actualité.
Médecin cardiologue de formation, l'auteur raconte au gré des pages la vie d’un hôpital avec les soignants, les patients, les restrictions et les limites du système de santé russe. Il partage dans un autre texte le quotidien d’un chauffeur de taxi, on s’immerge dans le monde de l’enseignement supérieur et l’on assiste même à la profanation d’une tombe dans une autre nouvelle. Mêlant témoignages, inventions romanesques et descriptions précises des lieux et personnes, on est littéralement plongé dans ce pays complexe qui ne se réduit pas uniquement à la figure autoritaire qui règne sur tous et le conflit avec le voisin ukrainien.
Les thématiques exposées sont nombreuses et multiformes dans leur traitement. On y parle de deuil, de la guerre évidemment, de la pauvreté qui fait des ravages avec pour certains des conditions de vie très difficiles. Il est aussi question de racisme, notamment de l’antisémitisme très ancré dans les mentalités. Ce n’est donc pas très gai, on rencontre des personnages parfois très marquants qui illustrent par leur situation et leurs actes le malaise profond qui traverse le pays et dépasse les frontières de classe.
On se prend au jeu même s’il faut bien avouer que c’est parfois ardu et qu’il faut s’accrocher. La faute à une écriture étrange qui ne semble pas avoir choisi entre le documentaire et la fiction. Je m’y suis parfois perdu, il a fallu que je m’accroche aux branches, le plaisir s’en est ressenti et je dois avouer que deux nouvelles ne m’ont pas vraiment parlé. Comme je suis du genre tenace, j’ai tout de même terminé le livre.
Drôle d’impression donc au moment de rédiger un bilan, je suis vraiment partagé entre l’aspect informatif / immersif intéressant et une lecture qui s’avère au final peu plaisante. À chacun le jour venu de se faire sa propre idée.