"La fête du maïs" de Thomas Tryon
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L’histoire : Aucun homme ne doit savoir, ni aucune femme en parler. Sinon...
Un peintre new-yorkais, sa femme et sa fille d'une douzaine d'années réalisent enfin leur rêve : s'installer à la campagne. Ils trouvent une vieille maison dans un village où les habitants vivent encore selon les coutumes ancestrales. Nos citadins sont aussitôt séduits par ces gens si proches de la nature, par cette vie toujours rythmée par les fêtes traditionnelles.
Pourtant, peu à peu, l'inquiétude s'installe : Quels sont exactement ces rites de fertilité dont on parle à mi-mots ? Ce culte de la terre si vivace, si pittoresque, n'impliquerait-il pas des sacrifices humains ?
La critique de Mr K : Ned, jeune peintre, et sa femme Beth réalisent un rêve : partir de la grande ville pour s’installer à la campagne dans un petit coin de Paradis qui les a charmés. Village bucolique, rythme de vie calé sur la nature avec en point d’orgue la moisson du maïs qui occupe les esprits une bonne partie de l’année. Une belle et grande maison, un travail pour madame, de l’espace et de magnifiques paysages pour trouver l’inspiration pour le père de famille et une école bien côtée pour leur grande fille.
L’accueil est un peu froid mais au fil du temps des gens du cru les acceptent et la famille se sent bien. Ils ont creusé leur trou et brisé la glace. Avec ce charmant couple de voisins avec qui ils font quelques soirées, dame fortune la doyenne du village guérisseuse à ses heures perdues, un marchand ambulant qui n’a pas sa langue dans sa poche et beaucoup d’autres. Les premiers mois suivent leur cours et rien ne semble pouvoir assombrir une existence en tout point parfaite.
Mais un détail saugrenu, en l’occurrence la tombe d’une jeune femme enterrée dans le cimetière, va distiller une interrogation puis de sérieux doutes dans la tête des nouveaux arrivants. Derrière les sourires et les traditions pluriséculaires, ne se cacherait-il pas des mœurs déviants inspirés de cérémonies païennes ? Peu à peu, Ned va lever le voile derrière le glacis souriant de la petite communauté.
Le pitch m’avait accroché de suite lorsque j’étais tombé sur cet ouvrage. On n'est pas déçu car au fil de la lecture, la tension monte crescendo avec une science millimétrée du dosage de suspens et de description. Le démarrage peut apparaître lent car l’auteur prend le temps d’installer un climax aussi rayonnant que dérangeant. Les personnages, leurs habitudes, les paysages, le passage des saisons, tout enveloppe le lecteur dans un cocon aussi doux que chatouilleux. Ça gratte même mais on ne sait pas vraiment pourquoi durant les 2/3 de l’ouvrage.
Alors oui, le rythme est lent, l’auteur m’a même un peu perdu face à l’avalanche de détails qui ne semblent au prime abord pas importants mais quand les révélation finissent par pleuvoir, je peux vous dire qu’on ne regrette pas d’avoir parfois peiné. Il y a une très belle cohérence entre la caractérisation fine des personnages, le cycle de la nature qui est ici très très bien reconstitué et les événements qui se jouent. Il faut s’accrocher mais ça en vaut la peine. Avis aux amateurs !