"Golem - Intégrale" d’Elvire, Lorris et Marie-Aude Murail
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L’histoire : Majid Badach n'en revient pas ! Lui, le cancre de la redoutable 5ème 6, a gagné un superbe ordinateur. Jean-Hugues, son prof de français, l'aide à se connecter sur le réseau. A eux le monde magique du web ! A eux GOLEM, le jeu mystérieusement apparu sur leur écran ! Mais plus il progressent dans ce jeu, plus le quartier où vit MajidUn gamin de cité qui gagne est en proie à de folles rumeurs. Un monstre électrique hanterait les caves de la cité...
La critique de Mr K : Bien sympathique lecture que cette saga jeunesse dégotée à prix d’or dans un magasin de seconde main. Golem de la fratrie Murail (écriture à six mains donc !), saga jeunesse estampillée SF en cinq tomes, se lit avec plaisir et sans ennui. Certes, ça ne révolutionne pas le genre mais le plaisir de lire est là et c’est l’essentiel !
Tout débute par le gain d’un ordinateur dernier cri par Majid, un môme de cité lambda. Il est aux anges et sa maman (bledarde sur les bords) y voit l’occasion d’apprendre davantage et de progresser car son fils est en délicatesse avec l’école. Majib y voit lui l’occasion de s’amuser. Très vite, il se trouve confronté à un étrange programme qui apparaît et disparaît à loisir, un jeu nommé Golem. Il en parle à son prof de français, geek comme lui et ensemble ils commencent à jouer à ce jeu qui ne ressemble à aucun autre. Livré sans notice ni instruction, ils doivent découvrir son fonctionnement et les objectifs à poursuivre.
Ils ne sont pas au bout de leurs surprises car au-delà de la prouesse technologique du jeu en lui-même, des phénomènes étranges commencent à se manifester dans le quartier et il semblerait même que certaines créatures du jeu se déplacent entre le virtuel et le monde réel ! Autour de tout cela, une multinationale aux dents longues, des hommes en noir inquiétants, un ex-employé entré en résistance, une bande de loulous qui n’ont pas leur langue dans leur poche et des rebondissements en vois-tu en voila. On ne s’ennuie pas une seconde.
En effet, il s’en passe de belle dans le quartier et même à plus grande échelle au niveau mondial. L’aspect SF est très finement emmené via le fameux jeu et ce qu’il implique. Il est question d’addiction, de manipulation mais aussi de fantasmes devenus réalité et se transformant en cauchemar. C’est contrebalancé par des personnages à 100% humain, notamment la bande de gamins qui n’est pas triste et aborde tous les soucis et préoccupations des jeunes de cet âge (entre 12 et 14 ans). C’est d’ailleurs eux les plus crédibles, les adultes les entourant le sont parfois très peu, je pense notamment à Jean-Hughes qui passe très longtemps pour un adolescent attardé (ce qui le rend marrant).
Au fil des tomes, l’histoire s’étoffe. On s’éloigne peu à peu de la vie au collège et dans la cité pour élargir le champ d’investigation. Des personnages prennent de l’étoffe, mon préféré est Lulu, la petite sœur de Samir (le pseudo caïd de la classe) atteinte d’une maladie rare qui la condamne à mort à brève échéance. Touchante et piquante à la fois, les auteurs lui réservent un sort très particulier. A ce propos, ils ne se refusent rien, le ton léger du départ ne doit pas vous berner, la trame se révèle vite sombre et certains protagonistes vont l’apprendre à leurs dépens.
La langue est sympathique, on est dans le verlan de cité. C’est chantant, décalé et assez jubilatoire par moment. On passe un très bon moment même si l’on ne peut s’empêcher de penser que parfois les auteurs délaient le propos et auraient pu aller plus à l’essentiel par moments. Reste une lecture prenante, distrayante qui pourra convaincre et plaire aux jeunes lecteurs avides d’aventure et de suspens. Dans le domaine, ces livres répondent à toutes leurs promesses.