"Nouveau monde" de David Jesus Vignolli
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L’histoire : Nouveau Monde entrelace les histoires de trois personnages : une indienne en quête de vengeance contre ceux qui ont envahi son pays, un musicien africain qui se bat pour la liberté contre ceux qui l’ont asservi et un marin portugais en quête de rédemption. Ces trois héros improbables, liés par le destin, œuvreront ensemble pour libérer le Nouveau Monde de l’obscurité de l’ancien.
La critique de Mr K : Nouvelle découverte de médiathèque avec cet ouvrage emprunté à l’aveuglette, seulement guidé par mon instinct et la lecture de la quatrième de couverture. Nouveau monde de David Jesus Vignolli, un auteur que je découvrais pour l’occasion, est une lecture recommandable, au message universel mais non exempt de défauts. Vous l’avez compris, j’ai été moyennement conquis.
La découverte de l’Amérique par les européens a changé la face du monde, découverte de nouvelles terres, de nouveaux produits et début d’une exploitation féroce qui met à mal la culture et l’existence même des natives. Via trois voix différentes, nous posons à notre tour les pieds sur ce nouveau monde où se joue un combat terrible pour la préservation de liens ancestraux et de la liberté.
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On suit ainsi Iracema, une jeune guerrière indienne qui refuse le dictat des européens et défend ses terres âprement. Libre et sauvage, elle part régulièrement en forêt pour la chasse et espionner les Blancs. Elle va tomber sur une scène qui la révulse : un esclave noir est rattrapé alors qu’il tentait de fuir. Le concept même de servitude est totalement absent dans les croyances et mœurs des indiens, animistes dans l’âme qui vivent par et pour la forêt. Cet homme c’est Amakaï et par un concours de circonstance (et une intervention divine), il se retrouve à fuir les colons et à embarquer sur le bateau de Bartholomeu, un navigateur portugais en quête de rédemption.
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Je m’arrête volontairement là pour ne pas en dire trop mais l’histoire se poursuit au fil de rebondissements nombreux, de passages quasi oniriques parfois qui étoffent les attendus du lecteur et nourrissent son imagination. Il y a volontiers un côté planant dans ces planches notamment quand on rencontre certaines divinités indiennes et lors de l’évocation du passé douloureux de l’invasion des européens. Pour autant, c’est plutôt cousu de fil blanc, je n’ai jamais été vraiment surpris et on est dans une narration classique et une trame attendue, c’est dommage.
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Pour autant les messages sont porteurs et beaux. Le droit des peuples à disposer d’eux-même essentiellement avec une belle évocation des traditions indiennes, de la transmission de la culture et la lutte (inégale mais lutte quand même) contre les démons venus s’emparer des terres ancestrales. Bonne mention de l’esclavage et sa réalité avec des planches cruelles mais aussi porteuses d’espoir avec Amakaï, le musicien courageux qui va se voir pousser des ailes suite à sa rencontre avec la jeune indienne.
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Reste un obstacle de taille qui m’a quelque peu gâché la lecture : le parti pris esthétique. Je n’ai pas adhéré au dessin en lui-même. Je n’ai rien contre le style épuré mais ici je trouve que cela sonnait un peu froid et ne rendait pas vraiment grâce à la vitalité et la sève de vie que contiennent ces pages. Manque de dynamisme, traits simplistes des personnages gâtent donc l’émotion que l’on s’attendait à recevoir. On referme l’ouvrage un peu déçu. L’histoire est belle mais la mise en image manque de percussion.
Une bande-dessinée qui me laisse donc mitigé et que chacun pourra découvrir si l’envie lui en prend.