"Plongée" de T. J. Newman

L’histoire : Six minutes après le décollage, le vol 1421 s’écrase dans l’océan Pacifique. 12 passagers survivants se retrouvent à 60 mètres de fond, prisonniers d’une cabine inondée. Parmi eux, Will Kent, ingénieur, et sa fille de 11 ans, Shannon. En surface, la mère de la jeune fille, Chris, plongeuse professionnelle, n’est pas d’accord avec les méthodes de sauvetage de la Navy. Mais il reste peu de temps… Et encore moins d’oxygène.

La critique de Mr K : Chronique d’une grosse déception avec cette sortie estampillée thriller de chez Albin Michel. Plongée de T. J. Newman avait pourtant tout pour me plaire, à commencer par un pitch accrocheur. Mais le traitement par l’auteure s’est révélé être une catastrophe avec une compilation de clichés et une écriture d’une grande platitude. Pas grand-chose à sauver dans ces conditions…

Tout commence par un crash aérien qui voit un avion s’abîmer dans l’océan. L’équipage commence à évacuer les passagers avec le protocole d’amerrissage mais les eaux gorgées de carburants s’enflamment et transforment en brochettes grillées tous les passagers qui ont eu le malheur de suivre leurs conseils. Ce n’est pas le cas de Will (il est ingénieur et par là même trop fort -sic-) qui décide de rester dans l’appareil avec sa fille Shannon et quelques personnes de plus. Ils referment les portes avant que la cabine s’enfonce dans les eaux, les infortunés voyageurs se retrouvent coincés à plus de 60m de fond sur un plateau au bord de l’effondrement. Il va leur falloir s’organiser, résister à la panique en attendant d’éventuels secours.

Ces derniers doivent préparer une intervention à haut risque sous l’égide de l’armée dont l’un des navires croise dans le secteur. Se joint à eux, Chris, la future ex-femme de Will et maman de Shannon, chef d’équipe de plongeurs-soudeurs spécialisés dans les réparations sous-marines (elle aussi, elle est très très forte). Le temps est compté, il ne reste pas beaucoup d’oxygène dans la cabine et les différentes factions en présence n’ont pas les mêmes idées pour réussir à sauver tout ce petit monde.

On alterne durant la lecture les points de vue des naufragés et celui des équipes de secours. On retrouve des chapitres courts avec des ouvertures narratives intéressantes pendant le début de roman. C’est enlevé, calibré à l’extrême et on se laisse d’abord porter par une trame certes classique mais qui peut promettre quelques développement échevelés…

Malheureusement, j’ai déchanté assez vite. La caractérisation des personnages y est pour beaucoup, tout est cousu de fil blanc et l’on n’a pas l’impression de voir évoluer de vrais êtres humains, plutôt un condensé de poncifs et de figures prémâchées : un vieux couple que seule la mort pourrait séparer, des excités du bulbe qui ne savent pas résister à la pression, les gentils gardiens de l’ordre dévoués à leur tâche, un couple blessé par la perte d’un enfant et qui va se retrouver… Des archétypes qui errent entre ses pages et dont on finit par se ficher complètement, tellement on enfile les perles et qu’on n'est jamais vraiment surpris. Clairement, c’est guimauve cucul, pas très crédible et on en arriverait presque à souhaiter leur disparition tragique.

On finit donc par s’ennuyer sec, on voit tout venir en avance et on ne compte plus les passages lénifiants dont j’ai une sainte horreur (certains dialogues pseudos dramatiques prêtent même à rire). Rajoutez là-dessus une écriture sans génie, ni charme, qui certes fait le job mais s’en contente et vous obtenez un ouvrage qui n’était certainement pas fait pour moi et que je ne conseille vraiment pas aux grands fans de thriller tant il n’en a pas les qualités pour en faire une lecture mémorable.